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    07/05/2024

    Tribune de Nayla Glaise, présidente d'EuroCadres

    « Face au burn-out des salariés européens, il faut agir ! »

    Par Sara Carraud

    À l'occasion des élections européennes, Nayla Glaise, présidente d'EuroCadres, lance un appel urgent pour que la Commission européenne légifère sur la santé mentale au travail.

    En Europe, neuf travailleurs sur dix éprouvent du stress au travail. La situation est préoccupante. Il est donc temps d’agir. Le burn-out est devenu monnaie courante, nous devons reconnaître son impact grave sur la santé des travailleurs. Nous ne pouvons pas considérer le burn-out comme un simple rhume. C’est un problème sérieux, qui n’est pas seulement un problème individuel, mais bien organisationnel et collectif. Les risques psychosociaux, tels que la charge de travail et le manque d’autonomie, sont des facteurs majeurs contribuant à cette crise de santé publique. Par ailleurs, les femmes sont particulièrement touchées par cette crise, en raison de la charge mentale qui pèse souvent sur leurs épaules, combinée aux possibles responsabilités familiales.

    Pour une même législation pour tous les travailleurs européens

    Si le télétravail est devenu extrêmement populaire pendant la pandémie, c’est aussi parce qu’il peut offrir un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Cependant, une législation européenne est nécessaire pour éviter des risques supplémentaires de stress et de surcharge de travail. Actuellement, il n’existe pas de texte spécifique au niveau européen encadrant la santé mentale au travail. Je suis donc pour la mise en place d’une directive sur les risques psychosociaux. Nous devons établir une même législation pour tous les travailleurs européens, ce qui permettrait de garantir une protection uniforme.

    Investissons dans la prévention

    Bien que la prévention puisse sembler coûteuse, je suis convaincue que c’est un investissement plus que nécessaire. Les coûts engendrés par le stress au travail et les risques psychosociaux sont déjà bien plus élevés que les coûts de la prévention. En investissant dans des mesures préventives – axées sur l’organisation du travail –, nous pouvons non seulement protéger la santé mentale des travailleurs, mais aussi améliorer la productivité et la compétitivité des entreprises européennes. Je lance ainsi un appel urgent à la Commission européenne pour qu’elle prenne au sérieux ces mesures concrètes. Légiférer sur cette question est non seulement nécessaire pour protéger les travailleurs, mais aussi pour garantir la viabilité et la compétitivité des entreprises européennes à long terme.

    Illustration de Une par Caroline Varon.

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