« Je suis là depuis midi », se lamente une femme, coiffée d’un foulard coloré. « Ils font exprès de bloquer l’entrée pour nous décourager », renchérit un homme, d’une quarantaine d’années.
La confusion régnait hier devant le consulat du Sénégal, à Paris. Une centaine de personnes tentait d’entrer afin de récupérer leurs cartes d’électeurs, indispensables pour l’élection présidentielle. « 13.000 Sénégalais attendent leur carte, précise Ibrahima Ndiaye, membre de la “commission des cartes”. Ils en donnent 150 par jour. Faites le calcul! »
Opposition Bousculades, échauffourées… Les CRS s’en mêlent. « Reculez », ordonnent-ils à la foule. Un groupe d’une dizaine de personnes arrive à pénétrer dans le bâtiment. « Nous avons décidé d’occuper le consulat, explique Moïse Sarr, membre de l’Alliance pour la République et du M23 France, qui regroupe partis et associations d’opposition. Nous resterons jour et nuit s’il le faut. »
‘‘Wade calamité du Sénégal’‘ Car s’ils souhaitent récupérer les cartes « pour qu’un vote démocratique soit possible », les manifestants comme Babakar Sal veulent aussi protester contre Abdoulaye Wade qui se présente pour un troisième mandat présidentiel. « C’est un renegat », hurle le jeune homme, qui a revêtu pour l’occasion un T-shirt blanc par-dessus son costume où est inscrit en lettres noires: “Résistance à Wade, la calamité du Sénégal”. Dans la foule beaucoup sont persuadés que c’est encore un coup de Wade s’ils ne peuvent pas récupérer les cartes d’électeurs.
Casse Arrive la vice-consule Athia Aw. Le ton monte rapidement. Certains « rebelles », comme ils se définissent eux-même brisent le portrait de Wade accroché au-dessus du bureau de Mme Aw. « J’ai marché sur la photo du vieux, comme il marche sur le peuple, éructe Babakar Sal. J’aurais pissé dessus s’il n’y avait pas eu de femmes! »
Pour la vice-consule, il n’y a pas de problème de cartes. « Les gens ne veulent pas faire la queue, c’est tout ».
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