« Le 8 mars, c’est la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Ce n’est pas la fête des femmes, ce n’est pas non plus la journée de la femme, comme parfois je peux l’entendre. En tant qu’enseignante en maternelle à Saint-Denis et co-secrétaire de la CGT Educ Action 93, je prends la parole pour expliquer pourquoi je serai en grève ce jour-là.
Demain, c'est le 8 mars, jour de grande grève et de manifestations féministe.
— StreetPress (@streetpress) March 7, 2024
Pour Vox, Louise Paternoster (Louise_Pn93</a>), enseignante et co-secrétaire de la <a href="https://twitter.com/CGTeducaction93?ref_src=twsrc%5Etfw">
CGTeducaction93, nous parle de l’importance de se mobiliser pour, enfin, faire bouger les choses pic.twitter.com/yz81zyRIxV
L’inégalité salariale comme première motivation
La première raison qui motive mon engagement concerne la fiche de paie. Selon une étude de l’Insee, l’écart salarial persiste à hauteur de 23,5 %. Ce qui pourrait se traduire par une perte de 20 euros par jour en moyenne, soit 400 euros en moins à la fin du mois. Malheureusement, si rien ne change, l’égalité salariale ne sera atteinte qu’en 2186. Un délai inacceptable pour nous qui exigeons l’égalité maintenant.
Le constat est alarmant : 45% des femmes en France se concentrent dans dix professions caractérisées par des salaires bas, des pénibilités, et enfin un manque de reconnaissance. En tant qu’enseignante, je remarque que le secteur de l’éducation n’échappe pas à ces inégalités salariales, où une enseignante est moins rémunérée que son homologue de même qualification, dans un secteur différent.
La précarité touche particulièrement les femmes
L’autre problématique qu’il faut souligner concerne la précarité. Elle touche particulièrement les femmes. En Seine-Saint-Denis, 82% des temps partiels sont signés par des femmes, souvent de manière contrainte. C’est ce qu’on appelle « le temps partiel imposé ». Dans ce département où je travaille, 38% des jeunes femmes entrent dans le monde du travail par la porte de la précarité. Nous, ce qu’on dit à la CGT, c’est que :
« La précarité porte le nom de femme. »
Je le remarque également pour mes collègues AESH (Accompagnantes des élèves en situation de handicap) qui demeurent les personnels sous contrat les moins rémunérés du monde du travail. Ils et elles perçoivent un salaire entre 850 et 900 euros par mois. Bien loin, donc, du seuil de pauvreté.
Le 8 mars comme date historique et symbolique
Historiquement, le 8 mars est une journée de grève et de mobilisation pour les droits des femmes. La première mobilisation dans le cadre du 8 mars s’est passée en Russie, en 1917. Les ouvrières de Saint-Pétersbourg ont initié la révolution russe en 1917 en revendiquant le pain et la paix. Le 8 mars, c’est aussi la grève en Amérique latine en 2017, suite aux féminicides de deux jeunes femmes. Le courage, la mobilisation et la grève, c’est contagieux ! Et ce qui s’est passé en Amérique Latine a donné de l’impulsion jusqu’en Espagne pour la mise en place d’une grève historique en 2018. Pour rappel, on parle de plus de cinq millions de grévistes et de manifestantes. Même la reine s’est mise à faire grève ! Elles ont obtenu beaucoup d’avancements comme un plan massif contre la lutte contre les violences et le congé menstruel. Ces exemples nous inspirent. Nous souhaitons que ce 8 mars devienne une date où, nous aussi, nous allons gagner de nouveaux droits, plus d’égalité et du respect.
Mon appel à la grève féministe du 8 mars concerne non seulement les travailleuses mais aussi les hommes, car l’égalité des droits est l’affaire de toutes et tous. »
Vidéo réalisée par Sara Carraud.
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