Karim Maddi : Frère de Hakim
Au terme de la marche entre l’avenue Charles-Gide et la rue Kennedy, le frère de Hakim s’exprime dans le stade des Esselières, en face du lycée Darius Milhaud, où l’élève a été poignardé à mort, vendredi 8 janvier :
“Ce matin là, Hakim s’est réveillé tout seul. Mon père, surpris, lui demande:” tu es déjà réveillé Hakim?!” Il lui répond, “j’ai fait mes ablutions, on se retrouvera à la mosquée.” Mon père comprendra plus tard que c’était les dernières paroles d’Hakim pour lui.
Le jour du drame Akram son grand-frère, et son frère Amin, sont allés le retrouver au lycée. Hakim était par terre, étendu, se vidait de son sang. Ils demandaient aux pompiers de le lâcher, qu’il allait bien, qu’il n’avait pas mal. On pensait qu’il allait s’en sortir. Au bloc opératoire, on nous a appris qu’il était en train de mourir.
Hakim … jamais une bagarre, toujours un sourire, toujours prêt à porter les courses du voisin. Il aurait voulu qu’on garde le sourire. Paix à son âme.”
Ghislaine Hudson: Proviseur du Lycée Darius Milhaud
Ghislaine Hudson a pris la parole après Karim dans le stade. Elle est la proviseur du lycée Darius Milhaud où étudiait Hakim.
« Nous aimions Hakim, son éternel sourire, son « bonjour m’dam, bonjour m’sieur, comment allez-vous ». Sa mort nous lance un signal d’alarme. Elle nous donne un devoir: celui de refuser la vengeance, de respecter l’autre, de parler, de s’expliquer plutôt que de donner des coups, de demander de l’aide, d’apporter de l’aide, de comprendre, d’accepter la différence de l’autre.
Écoutons Ghandi lorsqu’il dit, œil pour œil, et le monde sera aveugle. L’arbre que nous avons planté, les ballons que nous allons lancé sont une porte ouverte vers un avenir où nous serons grandis, plus mûrs, plus responsables, plus citoyens : pour toi, Hakim.»
Source:Marie Molinario / StreetPress
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