Depuis plusieurs semaines, la police et le parquet de Paris tentent d’identifier la source d’un article publié sur StreetPress. Pour arriver à ses fins, elle multiplie les procédures et fait pression sur nos journalistes et notre média.
Chronologie des faits
Le 05 octobre dernier, StreetPress publiait un article sur un policier vendeur de stupéfiants, titré :
« Vincent est flic… et dealer. »
Mi-octobre, Fanta Kébé qui signe ce papier est contactée par un commissaire de la brigade des stupéfiants (DRPJ), qui lui demande l’identité de sa source. Elle refuse de la donner et adresse le fonctionnaire à la direction du média.
Le 21 octobre, la journaliste reçoit à StreetPress et à son domicile personnel une convocation pour être entendue par ce même service. StreetPress, par l’intermédiaire de son rédacteur en chef, prend attache avec le parquet de Paris pour lui signifier la politique du média. La journaliste se rendra, si nécessaire, à la convocation, accompagnée de l’avocate du média Maître Valentine Rebérioux. Mais en vertu des différents textes qui garantissent la liberté et l’indépendance de la presse, notre journaliste ne fournira pas l’identité de sa source. Le parquet décide de maintenir la convocation.
Le 02 novembre, Fanta Kébé se rend dans les locaux de la brigade des stupéfiants (DRPJ). Le commissaire en charge du dossier refuse qu’elle soit accompagnée de l’avocate de StreetPress pendant l’audition. Sur conseil de maître Rebérioux et de la direction du média, la journaliste fait demi-tour. Le fonctionnaire de police prévient, devant l’avocate de StreetPress, qu’il a l’intention de « fouiller la vie » de la journaliste pour identifier sa source.
Ce mardi 30 novembre, c’est cette fois Johan Weisz directeur de publication de StreetPress qui reçoit une « réquisition judiciaire » exigeant la communication de « toutes les informations (…) permettant d’identifier le policier, objet de l’article publié sur votre site le 05/10/2021 ». Un acte de procédure qui émane cette fois de l’IGPN (la police des police), sur instruction du substitut du procureur de la République du tribunal judiciaire de Paris.
En cas de refus, StreetPress risque une amende de 3.750€ et d’éventuelles nouvelles poursuites.
Nous ne céderons pas aux pressions
Ce harcèlement est inadmissible.
La protection des sources, définie tant comme l’informateur du journaliste que comme l’information qu’il ou elle reçoit, est garantie par l’article 2 de la loi du 29 juillet 1881 et consacrée par les juges européens qui la considèrent comme « l’une des pierres angulaires de la liberté de la presse ».
Sa remise en cause est une atteinte directe à l’indépendance et à la liberté de la presse en France.
Johan Weisz, directeur de publication
Mathieu Molard, rédacteur en chef
Valentine Rebérioux, avocate
Ces procédures judiciaires et les nombreuses autres auxquelles StreetPress est confronté ont un coût. Nous avons dépensé en 2020, 10.500 euros en frais juridiques. Cette année, ça sera plus.
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