Article sponsorisé par l’Établissement public territorial Est Ensemble
Pour entrer chez French Tess, à Bobigny, pas besoin de digicode, de badge ou de laisser-passer, il faut simplement franchir la porte de Taksim Grill, un kebab installé tout près de la mairie. Après avoir salué le cuisinier qui découpe la viande grillée à la broche et résisté à la bonne odeur de frites, ouvrez la porte tapissée de papier peint en brique trompe-l’œil dans la salle de restauration et montez à l’étage. C’est là-haut que ça se passe, là-haut que la fine fleur de l’entrepreneuriat de Bobigny et alentour imagine les initiatives et projets de demain.
« La légende dit que Steve Jobs a créé sa start-up Apple dans son garage, explique Azad Bapir, 30 ans, cofondateur du lieu. Je trouvais que, pour nous, en banlieue parisienne, ça faisait sens de créer un coworking au-dessus d’un kebab. C’est le lieu par excellence où tous les banlieusards se retrouvent de 6 à 66 ans. Peu importe ton origine sociale : tu as déjà mangé un grec. » À cet étage, ni sauce samouraï, ni côtelettes d’agneaux, mais des tableaux blancs, des posts-it multicolores et des stabilos. Avant de lancer French Tess, Azad a fait le constat que la Start-up Nation manquait de diversité et de mixité. « Nous sommes un incubateur qui accompagne des entrepreneurs et entrepreneuses, poursuit-il. On fait des événements, des masterclass, des hackathons pour essayer de favoriser l’innovation. »
C’est aussi l’objectif du Territoire Est Ensemble, un organisme public du Grand Paris, qui regroupe 9 villes à l’Est de Paris. Pour que les habitants de banlieue parisienne réussissent à créer et développer leurs initiatives sociales, culturelles, solidaires ou leur business, Est Ensemble propose des dispositifs d’accompagnement et de financement dans les quartiers les plus défavorisés de Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Pré Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin et Romainville.
Est ensemble aide les entrepreneurs des quartiers prioritaires de Bagnolet, Bobigny, Bondy, Le Pré Saint-Gervais, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Pantin et Romainville.
> Les entrepreneurs déjà installés ou en train de développer leur projet peuvent bénéficier d’un accompagnement et d’un soutien financier de minimum 10 000 € pour financer des travaux ou l’achat d’équipement.
> Un fonds de 300 000 € est destiné aux associations, structures d’insertion, coopératives et entreprises d’utilité sociale.
> Annuellement, Est Ensemble soutient les initiatives en faveur de l’amélioration du cadre de vie dans ces quartiers prioritaires via l’appel à projets Contrat de Ville.
Dans ces quartiers prioritaires, monter sa boîte est souvent un parcours du combattant. L’autocensure, le manque de réseau, d’argent à investir, de documentation, de caution pour obtenir des prêts freinent les habitants de ces villes de Seine-Saint-Denis qui veulent entreprendre, alors que c’est souvent la meilleure façon de trouver du travail. Mohamed Kalache, président de Succité, une association qui aide les jeunes à la poursuite d’études et à l’insertion professionnelle, raconte son expérience : « Le plus dur, c’est le premier pas. Vraiment. On nous parle souvent du “plafond de verre”. On a du mal à casser tout ça, à aller de l’avant. Alors qu’une fois qu’on se lance, c’est très très facile. »
Des aides pour les entrepreneurs, à partir de 10.000 euros
Est Ensemble dispose de différents fonds d’investissement qui s’adressent aussi bien aux associations qu’aux business déjà installés ou qui ont du mal à se développer. Tout entrepreneur, créateur d’activité ou association peut toucher au minimum 10 000 € pour faire des travaux, acheter des véhicules, des machines ou le matériel dont leur projet a besoin. Un autre fonds de 300 000 euros s’adresse lui en priorité aux initiatives de l’Économie sociale et solidaire, c’est-à-dire aux boîtes qui œuvrent pour l’emploi, l’écologie, le sport-santé ou encore les activités culturelles d’insertion.
Au premier étage du kebab, Azad interroge les entrepreneurs incubés par French Tess sur les obstacles qu’ils rencontrent depuis la création de leur entreprise. Pour Montasser Jabrane, fondateur de Handycatch, une application qui met en relation des recruteurs et des candidats, c’est le réseau et l’accès à l’information qui l’ont le plus freiné. « Par contre, ce dont je me suis rendu compte, décrit-il derrière ses lunettes de vue aviateur et sa casquette bleue nuit, c’est que les entrepreneurs de banlieue ont aussi beaucoup de qualités : on est souvent plus débrouillards que les autres justement parce qu’on n’a pas forcément les mêmes moyens. Ça prend plus de temps au démarrage mais après on va développer les choses beaucoup plus vite. »
Les entrepreneurs du territoire ne savent pas tous qu’ils peuvent compter sur le soutien du réseau Est Ensemble… C’est pour cela qu’on partage cette info, dans le cadre de notre partenariat avec Est Ensemble ;-) Si vous pensez que c’est pour vous, il n’est pas trop tard, retrouvez toutes les infos ici.
« Quand tu es au courant et que tu as l’information, conclut Azad Bapir de chez French Tess. Tout le reste c’est à toi : c’est à toi de travailler pour arriver à l’objectif que tu t’es donné. »
Réalisation : Thibault Lauras
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