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    24/01/2011

    Hadopi: les idées reçues du gouvernement font du chemin dans les têtes des Français

    Par Jacques Torrance

    Un rapport de l'Hadopi paru le 23 janvier montre que les idées reçues véhiculées par le gouvernement sur la popularisation du téléchargement illégal ont du succès. Pourtant dans les faits, peu de Français violent la loi.

    Dimanche 23 janvier, le dernier rapport de l’Hadopi est sorti dans les bacs

    Pratiques-et-perceptions-d'Hadopi

    Les internautes pensent qu’ils sont 95% à télécharger illégalement mais en réalité ils ne sont que 49%

    Les idées reçues popularisées par le gouvernement ont fait du chemin. 43% des internautes pensent qu’‘ils téléchargent souvent illégalement, alors qu’ils ne sont réellement que 9% à le faire.

    Inversement, 51% ne téléchargent jamais mais l’opinion publique est persuadée qu’ils ne sont que 5% à respecter la loi. On peut donc parler de lavage de cerveau sans risque d’être attaqué pour diffamation !

    Un bourrage de crâne réussi

    Évidemment la politique du gouvernement ( et de Pascal Nègre et ses buddies) a bien fonctionné. Les gens ont donc peur (pour un bon tiers) et voient des pirates partout comme d’autres voient des racailles à travers chaque jeunes d’origine (nord) africaine.

    Malheureusement, il n’y a plus personne quand il faut parler d’innovation. Le business model des majors est mort et continuera à diminuer jusqu’à ce qu’ils fassent leur deuil et proposent enfin des solutions.

    Seulement 48 % des internautes pensent qu’Hadopi va permettre de développer l’offre légale, 46% sont persuadés qu’Hadopi ne changera rien au téléchargement illégal

    hadopi-part-11

    Que tirer de constructif dans ce rapport ?

    Deux pistes intéressantes ressortent de ce questionnaire: les principaux freins à l’usage licite sont les prix trop élevés pour 37% des interrogés et le manque de choix pour 21%…

    Et oui, en 2011 l’internaute se demande pourquoi il devrait payer si cher un titre à l’unité, alors qu’il n’y a presque plus de frais de distribution, transport, d’édition et autres détaillants.

    Pareil pour le manque de choix. Pourquoi galérer à chercher (pour souvent ne pas trouver) un titre, une série ou un film (en VOST) payant ? Évidemment pour une chanson de Calogero ou le dernier épisode de Dr House, pas de soucis. Mais pour le reste c’est le parcours du combattant !
    Par exemple la série Boardwalk Empire (2010 – produit par Martin Scorsese) pourtant disponible en VOD sur Orange.fr . Le problème est qu’en 2011, les fans ne sont pas prêts à attendre 3 mois (pour une série attendue comme celle-ci c’est énorme) alors qu’une semaine maximum après la diffusion U.S tout le monde peut la trouver en VOST en tapant les traditionnels mots-clés sur google : nom de la série + streaming ou torrent.

    Et nous ne parlerons pas du nombre incalculable de séries, passées ou actuelles, qui ne sortiront jamais en VOD.

    What’s next ?

    On peut lire sur le site de l’Hadopi que “le 2 février 2011 à La Bellevilloise, l’Hadopi organise une rencontre pour présenter ses Labs et leurs experts”. Le public sera convié (seulement 15 personnes par table ronde, dépêchez-vous) et StreetPress au rendez-vous pour vous faire un feed-back de l’ambiance, de l’esprit et des idées de ces Hadopi Labs. Espérons que le ministre chargé de l’économie numérique Eric Besson sera dans la place.

    hadopi-part-22

    Les freins à la consommation légale

    hadopi prix

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