« Y’a quand même une différence de niveau entre le football masculin et féminin, j’suis désolé », argumente un groupe de mecs. Ils sont vite recalés par Inès Beznia, joueuse au Red Star, l’une des figures charismatiques qui traverse le docu Footeuses :
« Il y a aussi une différence, c’est que vous êtes plus des chochottes que nous. »
Produit par Yard et Miles, réalisé par Lyna Saoucha et Ryan Doubiago, le film de 45 minutes revient sur les préjugés encore tenaces autour des joueuses de foot.
Où sont les femmes ?
L’idée d’aller à la rencontre des footeuses de Paris et de banlieues est venue pendant la Coupe du monde masculine à Lyna Saoucha - aussi connue sous le pseudonyme de Lyna Malandro. « Malgré mon engagement féministe, je ne connaissais aucune joueuse. Je me suis demandée : “Où étaient ces meufs ? Qui sont-elles ? Pourquoi ne sont-elles pas médiatisées ?” » Le projet s’inscrit dans la lignée de son site féministe Vraies Meufs, qu’elle a créé en 2016. Elle y interviewe des femmes au naturel, sur leurs vies, leurs opinions et leurs projets, comme elle le racontait à Street Press.
Footeuses leur donne donc la parole, de Nadia Nadim, joueuse au Paris Saint-Germain, aux daronnes de l’Olympique Montmartre. « J’ai découvert ce club dans la story Insta d’une amie », rigole Lyna. « Elle m’a filé le contact de sa mère qui jouait dedans ! » Famille et amis des joueuses interviennent également dans ce documentaire, entre les images de matches. Filmer au-delà de la performance sportive, c’est un choix des deux réalisateurs : « On voulait s’incruster à l’intérieur de leur vie, faire partie des conversations, voir les obstacles qu’elles rencontrent tous les jours », détaille Ryan Doubiago. Lyna Saoucha complète :
« Le but c’était de montrer que c’est avant tout des filles comme les autres, qui font pleins d’autres trucs que du foot. On s’identifie à elles, ça peut être ma soeur, ma fille ou moi. »
Sororité
Footeuses, c’est quarante-cinq minutes d’empowerment et de sororité. Une dimension qui a pris de court les co-réalisateurs :
« On ne savait pas que la sororité allait être aussi puissante. Ces filles sont souvent critiquées. Parfois, elles n’ont même pas le droit d’aller jouer. Alors elles trouvent du soutien dans leurs équipes. C’est beau à voir. »
Une projection est prévue le 17 février, au MK2 Bibliothèque. Proposé à Netflix, le documentaire a été jugé « trop de niche » pour le géant américain. Il est disponible sur Youtube depuis le 21 février.
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