« C’est une très belle action dans une université où il y a 60% de femmes », se félicite Sertac Tas, vice-président étudiant du conseil académique de la Sorbonne. Proposés par la Brigade des actions féministes en faveur de l’égalité (Baffe) et le collectif féministe de Paris VI, les distributeurs de protections périodiques ont largement été plébiscités au vote du premier budget participatif de la fac. Si tout se passe bien, tampons et serviettes devraient pouvoir être accessibles en libre accès sur tous les campus de l’université à la rentrée prochaine.
« Ça fait pas mal de temps qu’on réfléchit à des moyens de lutter contre la précarité menstruelle. C’est un premier pas », avance Manon, une militante de la Baffe. « Quand on a vu qu’il y avait moyen de financer des projets, on s’est dit que ce truc dont on parle depuis deux ans, on va le faire passer par là. » Résultat, l’asso va disposer de 30.000€ pour mener son projet à bien. Un budget qui provient du fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes, financé par la « contribution vie étudiante et campus » (CVEC) que paient les étudiants à chaque rentrée. À la fac de Rennes 2 aussi, des distributeurs de protections hygiéniques devraient être installés à la suite du dernier vote du budget participatif. L’université bretonne a servi d’inspiration pour le projet.
« Un moyen d’effacer les inégalités qui touchent les femmes »
« Au cours d’une vie, quelqu’un ayant ses règles va dépenser environ 23.000€ en protections périodiques. Et quand on rapporte ce chiffre là à la situation précaire des étudiants… », expose Manon. D’où la nécessité selon elle de faire financer le projet. Et son avis est partagé par le vice-président étudiant du conseil académique.
Du côté de la fac, on met en avant « un moyen d’effacer les inégalités qui touchent les femmes ». Sertac assure que « le projet a été reçu de manière positive de la part de la direction. Il y a un vrai soutien de la part de la présidence ». Mais la Baffe regrette d’avoir dû recourir au budget participatif pour pousser le dossier. « Ce sont des choses qui devraient être prises en charge par les services de médecine universitaire », déplore Manon, qui a vu dans ce dispositif l’occasion de ne pas laisser le choix à l’administration seule. « On s’est dit qu’on aurait plus de chance de faire avancer les choses en passant par les étudiants ». Et ça fonctionne. « On a jamais vu un truc aller aussi vite en quatre ans de militantisme », s’étonne-t-elle presque.
Photo d’illustration de Marco Verch. Certains droits réservés
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