Le 7 novembre dernier, StreetPress publiait une enquête révélant que plusieurs traductrices, chargées par les institutions françaises d’accompagner des demandeurs d’asile dans leurs procédures, entretiennent des liens étroits avec l’Etat d’Azerbaïdjan. Un régime dictatorial que ces réfugiés tentent de fuir.
Notre enquête fait l’objet d’une procédure en référé pour diffamation, intentée par le Groupement Hovakimian. Il est le prestataire chargé par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) et l’Office Français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) de lui fournir des interprètes, en azéri notamment.
Nous révélions que trois traductrices avaient des contacts réguliers avec le personnel diplomatique et plusieurs organisations satellites du régime. En conséquence, ce sont des centaines de procédures d’asile qui sont entachées du soupçon de partialité. L’affaire est d’autant plus grave que, comme nous le détaillions, plusieurs familles de demandeurs d’asile expliquent avoir été inquiétées par le régime (menaces, détentions arbitraires…), après le passage des demandeurs devant l’Ofpra ou la CNDA.
Un procès pour faire taire les médias sur le sujet
Ce procès n’est pas le premier intenté contre StreetPress, média indépendant qui n’appartient à aucun groupe. Ces pressions judiciaires sont autant d’attaques au porte-monnaie. Car à chaque fois, nous devons faire appel aux services d’un avocat spécialisé en droit de la presse. En plus des procès, StreetPress est très souvent confronté à des menaces de poursuites judiciaires de la part de personnes ou d’organisations. Ils espèrent ainsi nous intimider au cours d’une enquête ou nous faire retirer un article après sa parution. Si ces menaces ne sont pas nécessairement suivies de plaintes, il nous faut à chaque fois travailler avec notre avocat pour y répondre.
L’audience en référé est fixée au vendredi 22 février 2019, à 10h, au Tribunal de Paris, Place du Parvis 75017 à Paris.
Article : Demande d’asile : l’Etat français fait appel à des traducteurs proches d’une dictature.
Mathieu Molard, rédacteur en chef de StreetPress -06 59 35 43 67 / mat@streetpress.com
Valentine Rebérioux, avocate -06 64 54 01 22 / valentine.reberioux@proffitchantrier.com
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