Ce matin, une petite note est apparue sur les murs de nombreux bureaux de la SNCF dans l’est de la France. Dans ce petit document, révélé par Sud Rail et que StreetPress a pu se procurer, l’entreprise publique en appelle à la vigilance de ses agents dans les trains mais aussi en gare. En cause ? La tenue du G20 à Hambourg et l’affluence de nombreux militants d’extrême gauche :
Pour consulter le document, cliquez ici.
« La direction de la Sûreté sur demande de l’Etat a besoin de notre aide (…) pour signaler tout mouvement ou groupe suspect qui se déplacerait à destination de la Belgique et/ou de la Suisse et/ou de l’Allemagne. »
Et l’auteur de cette note de décrire le profil type de dangereux militants à surveiller de très près :
« Personne dont le comportement pourrait laisser supposer un comportement militant porté à l’extrême (personnes appartenant au mouvement zadiste venant de Notre-Dame-des-Landes mais également des Alpes). »
« Les pires heures de notre histoire »
Pour Bernard Poncet, membre du bureau fédérale du Sud Rail, l’initiative « rappelle les pires heures de notre pays » :
« C’est très choquant de donner un type de personnes à surveiller. Et puis ce n’est pas le rôle des cheminots. »
Pour le syndicaliste, ces demandes de « flicage » sont de plus en plus nombreuses au sein de l’entreprise :
« Ca existe pour les migrants notamment, que ce soit en région PACA ou en région parisienne. »
Pour l’heure, si la consigne a bien été donnée à de nombreux agents, difficile de savoir qui a pris l’initiative d’imprimer ce petit écriteau placardé dans plusieurs bureaux de la SNCF. « A mon avis, c’est une initiative locale » indique Bernard Bonzet :
« Quand la boite donne des consignes de ce type, c’est plutôt à l’oral. »
Contactés par Streetpress, ni le ministère de l’intérieur, ni la SNCF n’ont donné suite à nos demandes d’interview.
Edit du 04/07/2017 à 17h55 : Contacté par l’AFP, le porte-parole de la SNCF qualifie « d’initiative locale, malheureuse et regrettable » la note sur le G20 et présente ses « excuses ».