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    04/05/2017

    #LibérezFianso

    Drogue, arme à feu et route barrée : on était au procès du rappeur Sofiane

    Par Inès Belgacem

    Après 36 heures de garde à vue, le rappeur Sofiane aka Fianso passait ce jeudi 4 mai devant le tribunal. Malgré la découverte d’une arme et de drogue à son domicile, il ressort libre : vice de procédure !

    Maître Ruben sort tout sourire du tribunal Bobigny. « Ish Ish », lance-t-il à la foule d’amis et aux quelques journalistes présents pour le jugement de son client, Sofiane Zermani. Le rappeur vient d’être libéré après une garde à vue de 36 heures et deux nuits au dépôt du tribunal.

    Perquisition, stupéfiants et 9 mm

    Quelques minutes plus tôt, dans la salle d’audience, Sofiane a le teint pâle et les yeux cernés. Dans le box des accusés, l’artiste en sweat noir semble exténué. Fianso comparait suite au tournage du clip Pégase, le 24 avril dernier à Aulnay-sous-Bois. Il est accusé d’« entrave à la circulation avec mise en danger de la vie d’autrui », ainsi que de « manifestation illégale ».

    La police l’a interpellé ce lundi 2 mai à 6 heures du matin à son domicile. Elle a trouvé un portable contenant des éléments qui le relient aux faits reprochés et, entre le matelas et le sommier de la chambre, plusieurs grammes de stupéfiants et un pistolet 9 mm. Après un bref rappel des faits, la procureure ouvre le bal :

    « Nous allons commencer avec Maître Ruben, qui voudrait soulever la nullité de la procédure. »

    Pour l’avocat aux cheveux noirs gominés, la perquisition est illégale :

    « On a l’impression que les policiers sont passés par là et se sont dit “tiens, et si on allait se faire le rappeur Sofiane”. »

    La police ne possédait aucun mandat légale de perquisition. Ce qui est illégal, sauf si l’accusé est pris en flagrant délit. « Ce qui n’était pas le cas, puisque Sofiane Zermani comparait pour le tournage de son clip du 24 avril », poursuit l’avocat. Le parquet réplique que l’article 53 permet de perquisitionner jusque 8 jours après le délit :

    « Le tournage a eu lieu le 24 avril à 15h40, la police pouvait donc agir, dans le cadre de la flagrance, jusqu’au 2 mai, 15h40. Elle est intervenue à 6h ce lundi 2 mai. »

    « Vous êtes libéré »

    Vingt minutes plus tard, le verdict tombe. « Vous êtes libre. » Aucun des documents de la perquisition ne stipule qu’elle intervient dans le cadre du flagrant délit. Elle est donc illégale. Soulagement pour le rappeur. Un énorme sourire éclaire son visage. Il finit par enlacer son avocat, au-dessus de la vitre qui sépare le box des accusés de la salle d’audience. Dans quelques minutes, il sortira par la porte de derrière et sera libre.

    Il n’en a pas pour autant fini avec la justice. Dans les prochains mois, le rappeur devra à nouveau comparaître pour des faits similaires. Il est accusé de « manifestation illégale » et de « troubles à l’ordre public », à l’occasion du tournage de son clip Ma cité à craqué. Ainsi que de « troubles à la circulation », pour avoir bloqué l’A3 pour son clip Toka.

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