Un film pour mettre en avant les Youtubeuses. Dans ce doc mis en ligne mardi 18 avril, Natoo, la première youtubeuse de France avec ses 3 millions d’abonnés, Marion Seclin, ex-chroniqueuse chez Madmoizelle, Solange te parle (dont StreetVox te parlait juste ici), la féministe Ginger Force ou Florence Porcel, youtubeuse scientifique racontent les difficultés qu’ont les femmes à se faire une place sur la plateforme. Les commentaires sur le physique, les messages de harcèlement et la question de la légitimité, tout y passe.
A l’origine de ce documentaire, Léa Bordier, réalisatrice indépendante et Lisa Miquet, journaliste chez Konbini. Ensemble elles ont fondé, en juin dernier, l’association Les Internettes. Leur objectif : faire émerger les talents féminins de Youtube, trop peu mis en avant.
On a passé un coup de fil à Léa Bordier pour qu’elle nous raconte ce projet.
(qitw) C’est quoi la genèse de ce documentaire ?
(repitw) On avait toutes les deux envie de faire quelque chose sur le sujet depuis assez longtemps, sans vraiment concrétiser. Le déclic est venu en juin dernier, quand on a découvert qu’à NeoCast [une des plus grosses conventions de Youtubeur en France] il n’y avait que 3 filles invitées sur les 70 vidéastes. Là on s’est dit qu’il y avait un problème et on a décidé de créer les Internettes avec Lisa.
(qitw) Ça a été facile de convaincre les youtubeuses de témoigner ?
(repitw) Grave, c’était hyper simple ! La plupart on les suit depuis pas mal de temps, comme Solange te parle ou Marion Seclin. On en connaît certaine personnellement. Le petit regret c’est ne pas avoir eu EnjoyPhoenix [plus grosse youtubeuse beauté de France] qui a beaucoup parlé de la question du harcèlement. En tout cas, toutes ont accepté de parler des problèmes qu’elles rencontraient au quotidien sur Internet.
(qitw) Qu’est ce qui ressort de leurs témoignages ?
(repitw) Il y a deux choses qui reviennent : le problème de la légitimité et les commentaires sur le physique. Sur la légitimité, beaucoup de nanas hésitent à se lancer sur des sujets comme la science, l’histoire, etc… Elles se disent que les gens ne les prendront pas au sérieux puisqu’elles sont des femmes. Et bien sur, le harcèlement lié au physique. C’est vraiment très dur de recevoir des messages sexistes ou des appels aux viols dans tes commentaires.
(repitw) Ce qui est dommage, c’est qu’au moment où Youtube s’est lancé, on avait une zone vierge où les codes du « vrai monde » pouvaient changer. Et au final, c’est comme dans la vraie vie.
(qitw) Les retours sont bons ?
(repitw) Vraiment top ! On est ravies. On s’attendait à une vague de haters masculins mais même pas. On a fait une avant première mardi soir, au Cinéma des Cinéastes, et la salle était conquise.
(repitw) Mais le plus important, c’est que beaucoup de meufs nous ont envoyé des messages du genre : “Merci pour ce que vous avez fait, ça me motive pour me lancer”. C’est cool, ça veut dire qu’on sert à quelque chose.
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