En ce moment

    12/04/2017

    Nous les femmes pouvons faire basculer le scrutin

    Par le collectif 52

    En France, 53% des votants sont des femmes. Pourtant, dans cette campagne, l’égalité femme / homme est reléguée au second plan. Le collectif 52, veut remettre la question à sa juste place et rappelle quelques fondamentaux.

    Dans cette campagne, la question des droits des femmes et de l’égalité entre les sexes n’est pas débattue : lors du dernier grand débat télévisé le 4 mai dernier, la place des femmes dans la société n’a pas été abordée une seule fois et ce, malgré 4h d’émission.


    #LaPuissanceDesVotantes from 52 on Vimeo.

    Les principaux candidats ont bien dans leurs programmes (quelque part entre les mesures destinées à séduire les propriétaires d’animaux domestiques et les motards) quelques propositions à destination des femmes. Pourtant nous sommes 53% des votants, nous sommes la majorité, nous avons donc le pouvoir de décider qui sera notre futur président.e. Alors plus que des paroles, nous voulons des actes.

    L’égalité salariale

    Dernièrement, Benoît Hamon relativisait l’absence de femmes dans certains cafés, par une supposée tradition ouvrière. Il n’en est pas à son premier coup d’essai. Beaucoup pensent que Benoit Hamon est irréprochable en matière de parité et de droits des femmes.

    Pourtant lors de son mandat d’eurodéputé (2004 – 2009), il s’est abstenu ou a voté contre les mesures en faveur de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. C’est ce que rapporte la plateforme de la newsletter Les Glorieuses, « Les femmes ont le pouvoir » qui compilent les propositions et agissements des candidats en matière de droits des femmes.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/hamon-glorieuses.jpg

    /

    Rappelons qu’aujourd’hui, tous temps de travail confondu, les hommes gagnent 23% de plus que les femmes. Le salaire médian pour une femme est inférieur de 263 euros, au salaire médian d’un homme. Nous exigeons une égalité de revenus et un accès égal aux postes à haute responsabilité. Elle permettrait, selon une étude de Mac Kinsey, d’obtenir 26% de croissance à l’échelle mondiale.

    L’accès à l’IVG

    Marine Le Pen, qui se présente comme « la candidate des femmes » a quant à elle voté 17 fois contre les résolutions en faveur de l’égalité femme-homme lors de son dernier mandat d’eurodéputée.

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/lepen-glorieuses.jpg

    /

    Le Front National a également formulé en 2016 une proposition de loi visant à dérembourser l’IVG qu’ils qualifient « de confort ». C’est donc un « non » ferme et définitif que nous adressons à la candidate.

    Dans la même lignée, François Fillon lors de son dernier mandat de député à l’Assemblée Nationale, a systématiquement voté contre les lois visant à favoriser l’accès aux soins des femmes (concernant notamment la contraception et l’IVG).

    Le candidat explique avec beaucoup de sincérité, « j’ai commis une erreur dans mon livre en écrivant que le droit à l’avortement était un droit fondamental. » Il poursuit : « Moi, philosophiquement et compte tenu de ma foi personnelle je ne peux pas approuver l’avortement. »

    L’accès à l’IVG est un droit fondamental, pas un sujet de philo. Il doit être protégé.

    Autant de femmes que d’hommes à l’assemblée

    Emmanuel Macron porteur de la loi du même nom lors de son mandat au ministère de l’économie, a contribué à accentuer la précarisation des femmes dans le monde du travail. Lors de son grand meeting il demande aux Français de prendre le « beau risque » de la parité en politique, ce qui en dit long sur sa considération des femmes. C’est sûr, embaucher des femmes compétentes est quelque chose d’extrêmement audacieux !

    https://backend.streetpress.com/sites/default/files/macron-discours-surligne.jpg

    /

    capture d’écran de la retranscription du discours d’Emmanuel Macron à Lyon sur en-marche.fr

    À peine 26% de femmes siègent au parlement et seulement 12% des maires sont des femmes. Comme nous sommes la majorité de la population, nous demandons aux candidats d’appliquer une parité réelle dans les différentes institutions qui nous gouvernent.

    Des mesures fortes contre les discriminations

    Jean-Luc Mélenchon au cours de son dernier mandat d’eurodéputé a voté contre et s’est abstenu plusieurs fois lors des votes sur les résolutions visant à lutter contre les discriminations femmes-hommes. En novembre dernier, alors qu’il participe à l’émission Une Ambition Intime, il ose la comparaison entre une femme, « quelqu’un à qui on ne comprend rien », et un chat.

    Plutôt que de nous comparer à des animaux domestiques, nous exigeons des mesures fortes contre les discriminations subies autant en entreprise qu’au quotidien.

    #NousSommesPuissantes

    Nous invitons toutes les femmes à regarder dans le détail les programmes des candidats et leur impact sur l’égalité femmes-hommes et à prendre conscience du pouvoir de leur vote. Les femmes ont toujours empêché la France de basculer à l’extrême droite, votant traditionnellement majoritairement à gauche. C’est ce même pouvoir des urnes qui peut permettre aux femmes d’imposer à nos candidats un politique égalitaire (qui donnera enfin son sens à notre devise : liberté, égalité, fraternité/sororité), où nos droits seraient enfin respectés.

    Nous invitons nos candidats à prendre conscience de notre pouvoir et à agir en conséquence.

    Enfin, nous invitons toutes les femmes artistes, politiques, journalistes, éditorialistes, expertes… Toutes celles qui bénéficient d’une tribune ou d’une audience particulière, à se saisir de l’espace de débat électoral et public pour rappeler l’invisibilisation de notre puissance économique et culturelle.

    Nous votons. Nous décidons. Nous sommes 52% de la population française et 53% des votants. Nous sommes puissantes.

    Photos : Jacob Krist

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€
    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER