En ce moment

    22/03/2017

    « Je vais à la sortie des écoles, en bas des tours, je traine dans les kebabs pour les faire venir à la dictée des cités. »

    5 questions sur l'entrepreneuriat dans les quartiers à Abdellah Boudour

    Par Inès Belgacem

    Avec l'écrivain Rachid Santaki, Abdellah sillone les quartiers populaires où il organise des dictées XXL. Les deux Bernard Pivot des cités ont même battu le record de la plus grande dictée de France avec 1.000 participants. Retour sur cette initiative.

    Comment tu as eu l’idée de lancer ces dictées géantes ?

    Dans mon quartier, il n’y avait pas de structure jeunesse et associative. Au début je faisais des concours d’écriture. En 2013, j’ai lancé les dictées pour valoriser la langue française, parce trop de jeunes étaient accros au langage texto.

    Pour rassembler ta communauté, internet ou porte-à-porte ?

    Ça ne passe pas tellement par les réseaux sociaux. Je vais à la sortie des écoles, en bas des tours, je traine dans les kebabs, je distribue des flyers, je colle des affiches… Pour les jeunes c’est un challenge entre amis. Ils se charrient autour de la littérature française plutôt qu’autour de leur aspect physique.

    Ta dictée la plus mémorable ?

    Sûrement la première, à Argenteuil. J’avais prévu 40 chaises et 250 jeunes sont venus ! En plus, c’était à 10h du matin un week-end.

    Est-ce que tu t’es fait des potes en organisant des dictées ?

    Plein. Des plus jeunes et des plus âgés que moi. Des mamans ont monté une association dans le quartier de Mohamed Merah et sont entrées en contact avec moi. Les jeunes ont besoin d’exemples et de motivation. Leur proposer du sport, c’est bien, mais il ne faut pas leur proposer que ça.

    Quels sont tes projets ?

    Depuis les attentats, j’ai lancé des quizzes sur l’histoire de France. Au départ c’était dur parce que quand tu colles des affiches bleu-blanc-rouge on t’affiche Front National. C’est un challenge de parler aux jeunes de la Marseillaise et des rois de France.

    Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.

    Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.

    Je fais un don à partir de 1€
    Sans vos dons, nous mourrons.

    Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.

    Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.

    Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.

    Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.

    Je donne

    NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
    ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER