StreetPress publie son mini-mag’ papier consacré à la banlieue collaborative. Des programmes d’incubation de start-up numériques fleurissent sur le bitume d’Argenteuil ou au bord des champs de Bures-sur-Yvette. Cours de programmation pour minos, bricolage de vélos pour tous, construction de meubles à partir de plans en creative commons…. C’est un bouillonnement d’idées et d’initiatives.
Comment tu as eu l’idée de lancer ces dictées géantes ?
Dans mon quartier, il n’y avait pas de structure jeunesse et associative. Au début je faisais des concours d’écriture. En 2013, j’ai lancé les dictées pour valoriser la langue française, parce trop de jeunes étaient accros au langage texto.
Pour rassembler ta communauté, internet ou porte-à-porte ?
Ça ne passe pas tellement par les réseaux sociaux. Je vais à la sortie des écoles, en bas des tours, je traine dans les kebabs, je distribue des flyers, je colle des affiches… Pour les jeunes c’est un challenge entre amis. Ils se charrient autour de la littérature française plutôt qu’autour de leur aspect physique.
Ta dictée la plus mémorable ?
Sûrement la première, à Argenteuil. J’avais prévu 40 chaises et 250 jeunes sont venus ! En plus, c’était à 10h du matin un week-end.
Est-ce que tu t’es fait des potes en organisant des dictées ?
Plein. Des plus jeunes et des plus âgés que moi. Des mamans ont monté une association dans le quartier de Mohamed Merah et sont entrées en contact avec moi. Les jeunes ont besoin d’exemples et de motivation. Leur proposer du sport, c’est bien, mais il ne faut pas leur proposer que ça.
Quels sont tes projets ?
Depuis les attentats, j’ai lancé des quizzes sur l’histoire de France. Au départ c’était dur parce que quand tu colles des affiches bleu-blanc-rouge on t’affiche Front National. C’est un challenge de parler aux jeunes de la Marseillaise et des rois de France.
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