Ce mercredi 15 février, les footeux du Racing FC d’Argenteuil ont eu droit à un drôle d’entraînement. Vers 19h, jeunes du club, équipes féminines et gamins tâtent le cuir quand un épais nuage de fumée blanc recouvre le terrain. « On était en pleine séance quand on a vu des projectiles tomber sur la pelouse », raconte le coach des U17, monsieur Cherbi :
« On n’a pas percuté tout de suite. C’est quand on a vu la fumée blanche qu’on a compris que c’était des lacrymos. »
Entrainement sous lacrymo
Quelques minutes plus tôt, au pied de la dalle d’Argenteuil, des échauffourées éclatent entre des jeunes du coin et la maréchaussée, comme le rapporte la Gazette du Val d’Oise. Jets de pierre, feu de poubelle… La police a vite l’air débordée même si, selon le coach du club, « ce n’était pas la guerre mondiale ».
Après une petite course-poursuite, une partie d’entre eux entre dans l’enceinte du club. « On les a vus passer devant le stade, ils devaient être une dizaine. Ils étaient poursuivis par la police », se souvient le coach. Ni une ni deux, la police tire un peu au hasard en direction des fuyards… sur le terrain de foot. « J’ai couru vers la police pour leur dire d’arrêter. L’un des policiers a pointé son flashball en direction de mon visage », complète Abdel, un éducateur du club.
Avec cette fumée, impossible de jouer au foot. Coach et éducateur décident alors d’évacuer les lieux. Puis de demander des comptes aux policiers en faction devant le stade. Rapidement, le ton monte entre le staff du club et les hommes en bleu. « Je suis allé leur demander pourquoi ils ont fait ça. Ils n’ont pas voulu me répondre », s’insurge coach Cherbbi :
« Ils m’ont repoussé avec leur bouclier anti-émeute en criant “casse-toi, recule.“ »
Après quelques minutes, le calme revient finalement sur le stade du Coudray. « Les policiers, ils n’ont pas cherché à comprendre », se lamente monsieur Lowata, le président du club.
« Vous êtes sûr que c’est la police ? »
Contacté par StreetPress, le service presse de la préfecture du Val d’Oise fait l’étonné. « Vous êtes sûr que ce que vous racontez ne s’est pas passé la veille ? », commence-t-on par interroger. Avant de lâcher, suspicieux :
« Et vous êtes sûr que c’est la police qui a fait ça ? »
Malgré de multiples sollicitations, ni la préfecture, ni le commissariat d’Argenteuil n’ont donné suite à nos appels.
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