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    05/01/2017

    La K-pop fait des ravages en France

    Avec les danseurs Parisiens de pop coréenne

    Par Léa Capuano

    Dans le 13e, la dalle des Olympiades est le spot préféré des férus de K-pop, une sous-culture directement importée de Corée du Sud. Les plus bûtés apprennent le coréen et s'habillent comme les stars du genre. Leur rêve ? Vivre de leur passion.

    Olympiades, Paris 13e – Alors que ses acolytes se positionnent en carré, le cinquième danseur se place au milieu. Les membres du Khealing Crew se tiennent prêts, téléphone à la main, mini-enceinte rose Hello Kitty branchée. Nico lance la musique. Les cinq jeunes travaillent leur chorégraphie. Leur truc à eux, c’est la K-pop, un genre musical importé de Corée du Sud.

    Naïssa, 18 ans, en est fan depuis 10 ans. Tout en secouant ses longues nattes tressées avec des rajouts blancs, la leader du crew explique :

    « Nous, on aime les groupes du pays, même si depuis trois ou quatre ans, il y a un boom de nouveaux groupes, plus hip-hop, très appréciés en dehors de la Corée. »

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    En pleine choré sur la dalle des Olympiades. / Crédits : Lea Capuano

    Au total, c’est une centaine de danseurs qui viennent régulièrement sur la dalle des Olympiades répéter leurs chorégraphies. Le spot a même ses stars : tout le monde parle du Risin’ Crew, une équipe née en 2015 qui compte 13 000 fans sur Facebook. Les membres du Khealing Crew ne se laissent pas impressionner et répètent assidûment. Nico, 20 ans, vendeur, choisit la musique sur son téléphone. Il précise, à travers le masque tête mort qui lui couvre la bouche :

    « Parfois, on a une sono, c’est cool, ça met l’ambiance et ça invite les gens à danser. »

    Melting-pop

    Créé il y a un an environ, le groupe est composé de treize danseurs. Certains souhaitent faire de leur passion leur métier. Pour cela, ils étudient le coréen à l’université. Naïssa, Noura et Aurélien, eux, sont en fac de chinois. Selon Naïssa :

    « À cause de l’effet de mode autour de la K-pop, la fac de coréen est vachement demandée. La plupart des étudiants sont relégués à d’autres langues asiatiques. »

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    Au coeur de la machine K-Pop parisienne. / Crédits : Léa Capuano

    Noura a des origines algériennes et Aurélien égyptiennes. Naïssa, elle, est d’origine comorienne et malgache. Au départ, la pop coréenne ne faisait pas rêver ses parents :

    «Ils disaient qu’ils préféraient que j’écoute des sons US. Mais maintenant ça va, c’est devenu de la musique banale. »

    Nico, lui, est originaire du Vietnam. Comme ses potes, il a découvert la K-pop sur le web :

    « On y découvre des sons et on en discute ».

    C’est surtout là où les fans se parlent pour la première fois : Nico et Naïssa se sont rencontrés en « virtual » il y a quelques années. Aujourd’hui, ils sont « meilleurs amis ».

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    #BoysBand / Crédits : Léa

    Kommercial-Pop

    La galerie marchande est le squat préféré du crew. Après l’entraînement, ils viennent picorer des poppings, ces billes de gelées de couleurs vives, ou siroter un bubble tea au Boba Tea Coffee. « Les poppings mangue-passion-pomme, c’est la base », affirme Nico, qui s’étonne que l’on ne connaisse pas.

    Dans cet univers K-pop ultra-normé, deux magasins spécialisés dans les produits culturels asiatiques se sont distingués : Musica, qui existe depuis 1985, et Tai You qui ouvert ses portes douze ans après. En rayon, des posters des boys bands de pop coréenne et autres produits dérivés.

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    Qui veut un gâteau 3D en personnage animé ? / Crédits : Léa Capuano

    D’autres commerces ont senti le bon filon. La pâtisserie Yinki propose des gâteaux à la crème à l’effigie de Sailor Moon ou de Pokémons. « C’est la version asiatique de la caverne d’Ali Baba. On trouve tout ce qu’on aime ! », s’enflamme Marina, qui suit des études de pub’ et de com’ pour travailler plus tard en agence musicale de K-pop.

    « Nous, les fan de K-pop, on achète encore des CD ! Pas tellement pour la musique mais surtout pour les cartes qu’on trouve dedans. Ensuite, on les échange. »

    Pour assouvir leur passion, les accros de la K-pop dépensent tout leur argent de poche. Noura confie timidement :

    « J’ai claqué les 200 euros que j’avais eu pour mon anniversaire cette semaine. »

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