A deux pas de la gare Epinay-Villetaneuse, Seth Gueko tourne le clip de Rubrique Necro. Un blouson bombardier masque ses épaules musclées. En quelques années, il a pris vingt kilos de muscles et mène une vie de moine :
« Ça me donne un cadre, je suis réglé en fonction de mes cinq repas par jour et du sport que j’ai à faire. Je suis devenu addict de ouf. J’avais plein de vices, j’en ai plus qu’un maintenant. »
Dans le studio, il supervise tout, du scénario jusqu’aux mouvements de caméra :
« Tourner un clip c’est une torture, je suis un putain de control freak. »
Noir c'est noir / Crédits : Edouard Richard
Seth Gueko refuse de laisser une maison de disque fouiner sur ses tournages. C’est un coup à avoir « un clip de gladiateur avec des mecs habillés en survêtement slim orange et les cheveux défrisés plaqués en arrière », tacle le rappeur.
Seth Gueko et Lino dans le moniteur / Crédits : Edouard Richard
Sur le plateau l’ambiance est studieuse :
« Je ne veux pas qu’il y ait trop de gens qui me regardent. Quand les mecs chuchotent entre eux, j’ai l’impression qu’ils parlent de moi, ça me rend ouf. »
Une habitude qu’il va devoir perdre. Le rappeur sera prochainement à l’affiche du prochain film de Xavier Durringer. Le pitch : un mec sort de taule et va retrouver son compère qui a un bar en Thaïlande « pour avoir sa part du gâteau mais le gâteau a été mangé » commente Seth. En ce moment, le rappeur apprend son texte mais le naturel reprend vite le dessus :
« Je commence à retoucher les dialogues. Les mecs sont comme des dingues, mais ça va le faire. »
Seth Gueko, une fille avec un grand tatouage dans le dos, Lino et son chapeau. / Crédits : Hameddjelou Springbok
Ambiance rap français des 90’s pour le clip de Rubrique Nécro. Le rappeur de citer en vrac ses références : Arsënik, Time Bomb, Lunatic… Avec une touche plus moderne. L’artiste compare son rap à la dernière série Netflix :
« C’est Back in a days comme Stranger things. C’est exactement ce que je fais dans le rap. Je mélange des éléments du passé avec ceux d’aujourd’hui. »
L'homme au bob / Crédits : Edouard Richard
Comme pour chacun de ses albums, il s’est créé un nouveau personnage : « le barlou ». La meilleure définition de ce dernier avatar c’est son pote Bardiss qui la donne :
« Le barlou c’est nous, les mecs qui se bagarrent dans les bistrots, un peu hors la loi, qui pètent, qui rotent…»
Et le public kiffe, assure Seth :
« Ça influence les fans, ça donne du bon taf au tatoueur ! Barlou c’est déjà 277 personnes tatouées, c’est dingue ! Les gens adhèrent à un lifestyle ! »
Poutous avec le D.A de Believe et Lino / Crédits : Edouard Richard
Sa fan base grossit d’album en album :
« Je suis constamment en train de progresser. Chaque CD se vend mieux que le précédent. Quand ça s’arrêtera, je vais prendre un coup sur le casque. »
Barlou Mécanique / Crédits : Edouard Richard
Barlou, dans les bacs le 18 novembre. Il enchaîne avec une tournée.
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