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    14/10/2016

    "A l’époque, c’était un des seuls endroits désaffectés"

    Quand Laurent Garnier montait des raves à la Défense

    Par Robin D'Angelo

    En 1992, Laurent Garnier mixait dans les sous-sols de La Défense lors d’une rave qui a marqué l’électro. Le DJ superstar ouvre la boite à souvenirs.

    Quel souvenir gardes-tu de la rave de janvier 92 ?

    Cela a été un moment clé, que ce soit dans ma carrière ou dans l’histoire des raves françaises. Le lieu était extrêmement roots, dans les sous-sols de la Défense, le son merveilleux, le live à tomber… Et puis, on avait affrété des bus pour des Anglais qui se pétaient le boulard au milieu de la piste ! C’était exotique à l’époque ! Ce soir-là, il s’est passé un truc absolument magique. Je pense que ça doit être les produits qui ont été consommés. On devait être 6.000 personnes. Tout le monde a pris les mêmes choses et ça a été très fort et très intense.

    Aujourd’hui on imagine mal une rave se tenir à La Défense…

    Mais à l’époque, c’était un des seuls endroits désaffecté ! C’était aussi la solution de facilité pour ne pas être trop loin. Les Parisiens n’allaient pas dans les raves s’il n’y avait pas de transport. C’est aberrant ! Tu crois que les Anglais ils ont attendu d’avoir une navette pour aller faire les cons dans la Pampa ? Mais bon les Parisiens sont comme ça, il leur faut leur petite navette !

    Qu’est-ce qui a changé dans le mouvement électro après ce concert ?

    Cela a été le début des emmerdes. La rave de la Défense est passée en force parce que le journal Libération co-organisait. Après, et les médias et les politiques nous ont rendus la monnaie de notre pièce. On s’est pris des tonnes d’interdictions. On a mangé très cher. Cette soirée a sonné le début de la chasse aux sorcières. C’était la fin de l’innocence et le début de la guerre.

    Sinon, c’est quand la dernière fois de ta vie que tu as porté un costard-cravate ?

    Il y a deux ou trois ans. Mais j’ai mixé en costard un soir. Un costard argenté ! C’était le soir des Victoires de la Musique. Je jouais plus tard dans la soirée à Bruxelles. Et j’ai dit à l’organisateur belge : “si jamais je gagne, je viens mixer en costume”. Il m’a répondu “t’as que d’la gueule, mais si jamais tu gagnes, je te fais escorter par la police”. J’ai gagné et à la frontière, deux flics belges m’ont escorté à la soirée jusqu’en backstage ! Encore une soirée mémorable !

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