Si l’on met de côté son année d’avance, Quentin Pessemesse est un lycéen de 17 balais plutôt dans les rangs. Une terminale scientifique au lycée Saint Charles de Marseille, l’envie d’intégrer une prépa physique chimie… Pourtant, derrière cette façade de matheux modèle se cache l’auteur de la pétition « Reconnaissez et condamnez les violences policières ».
Le but ? Demander au ministre de l’intérieur et aux préfets de France de publier un « communiqué reconnaissant et condamnant les violences policières indiscutables qui ont lieu à travers la France entière ». Rien que ça. Et visiblement ça fonctionne, puisque loin d’être noyée dans les flots de Change.org, l’initiative a reçu plus de 107 000 signatures de soutien. StreetPress a joint Quentin par téléphone.
C’est ta première pétition engagée ?
Oui, mais j’ai toujours été plus ou moins à gauche sans être affilié à un parti. L’année dernière j’avais déjà participé aux manifestations contre la loi Macron et cette année je suis dans les blocages de mon lycée tous les jeudis contre la loi El Khomri.
Comment est venue l’idée de la lancer ?
C’était pendant ma première manif contre la loi travail. Ça commençait plutôt bien, dans le calme. A un moment, une voiture de police a voulu traverser le cortège. C’était un peu compliqué, des gens l’ont bloquée et puis brutalement, des CRS ont débarqué et ont commencé à matraquer tout le monde. J’ai eu vent de personnes interpellées qui qui avaient été frappées pendant les gardes à vue. Je me suis dit qu’il ne fallait pas rester les bras croisés.
Ça te fait quoi de voir autant de signatures ?
Ça montre que le sujet est assez grave pour mobiliser autant de personnes.
Tes profs en pensent quoi ?
Certains font partie des blocages et des cortèges dans les manifestations, du coup, ils approuvent pour la plupart.
Et après ?
Je suis en train d’écrire un brouillon de lettre pour l’envoyer à Cazeneuve [le ministre de l’Intérieur, ndlr] avec la pétition. Je reste réaliste, je sais que je ne vais pas changer le monde, mais au moins j’aurais été jusqu’au bout du projet.
J’espère pouvoir poursuivre mes engagements en même temps que ma prépa. Mes parents me soutiennent dans ma démarche et ça c’est plutôt positif.
Pour signer la pétition c’est par ici
*Photo d’illustration prise lors de la manif’ pour les trois ans de la mort de Clément Méric
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