Edit du 07/10/2016
Sur Twitter, Infinit’ a annoncé hier avoir été relaxé par le tribunal correctionnel de Nice dans son procès contre Christian Estrosi. Le parquet avait requis 1.500 euros d’amende à son encontre pour diffamation. Le président de la région PACA et ancien maire de Nice n’a pas réagi pour le moment.
Je viens d'être relaxé dans l'affaire contre Christian Estrosi
— MAC LEANCOLT (@infinitDBF) 6 octobre 2016
Merci à mon avocate Maître Sarah Pariente ❤️
« J’ai aucun diplôme comme Christian Estrosi, Christian Estrosi, Christian Estrosi. Mais je veux devenir maire comme Christian Estrosi. » En juillet 2014, c’est avec le refrain de la chanson Christian Estrosi que le rappeur Infinit’ se fait remarquer. Sur 3’30 d’instru’ trap, le Niçois de 27 piges fait du maire de Nice une icône bling-bling. Il scande :
« Rolex, 15.000, pétasse, moi c’est Christian. Costard, 20.000, pétasse, moi c’est Christian. Chauffeur, berline, pétasse, moi c’est Christian. »
Si les fans apprécient le flow (aujourd’hui le titre a atteint les 170.000 vues), le maire de Nice, lui, part en vendetta. Christian Estrosi promet de faire interdire la chanson sur YouTube, sans succès. Le Maire aurait même empêché Infinit’ de monter sur scène lors d’un concert de Nekfeu, en juillet 2015, où ils devaient interpréter le titre ensemble. Il finit par attaquer le rappeur pour diffamation et atteinte à la dignité d’un haut-fonctionnaire.
2 ans plus tard, la procédure suit son cours. Et sur les bords de la Méditerranée, le rappeur est toujours persona non grata. Il vient de lancer une pétition pour défendre la liberté d’expression mais surtout sa chanson. On a pris de ses nouvelles.
Comment est venue l’idée de la pétition ?
Il n’y a pas très longtemps. Quand les convocations chez le juge et par la police ont commencé, on s’est dit que c’était le bon moment. On voulait créer une plateforme où les gens pouvaient venir exprimer leur soutien facilement. Les premières 24h, on a recueilli plus de 1.000 signatures.
Christian Estrosi t’a attaqué en justice. Où en est la procédure ?
La procédure est toujours en cours et je devrais comparaître devant le tribunal dans les prochains mois. Christian Estrosi m’attaque pour diffamation et atteinte à la dignité d’un haut fonctionnaire. Je risque du sursis et/ou une amende. Ça commence à faire beaucoup pour toute cette histoire. Et puis c’était il y a 2 ans.
Est-ce que tu regrettes d’avoir fait cette chanson ?
Non ! D’abord parce que je trouve qu’artistiquement, c’est un de mes meilleurs morceaux. Puis surtout, parce que l’idée ce n’était pas d’attaquer Christian Estrosi. Je fais de la musique moi, je ne fais pas de la politique. Cette chanson, c’est un délire de pote ! Quand j’ai appris que Christian Estrosi n’avait pas de diplôme, je me suis dit que ce serait un bon personnage pour une chanson. J’avais envie de lui faire une sorte d’hommage ! On s’est retrouvé un après-midi avec un pote. Dès que j’ai entendu le beat de Weedim, je me suis dit que c’était le bon et je me suis mis à écrire.
Tu sens une pression de la municipalité autour de toi à Nice ?
Non et de toute façon, je n’habite pas à Nice même ! Récemment Nekfeu est repassé à Nice, et je suis monté sur scène avec lui pour une chanson [contrairement à 2015, où il n’avait pu monter sur scène, ndlr.]. Ça s’est bien passé mais c’était un producteur privé. Après pour tout ce qui est associatif, je ne suis pas le bienvenu.
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