Saint-Cloud (92) – « On a essayé de pendre des gens par les pieds chez moi, pour être sûr qu’on puisse le faire samedi. » Dans un café, Alexandra Blanc revient sur l’organisation de la manifestation qu’elle organise avec son collectif, 269Life, samedi 26 septembre à Paris. Elle et ses compères comptent occuper la Place du Palais Royal avec une action choc :
« On va mettre en scène un abattoir à ciel ouvert, avec des militants à la place des animaux. »
Militants nus et faux sang, voilà le programme ! 269Life est habitué des mises en scène coup de poing. En mai 2012, le mouvement s’est fait connaître en marquant ses activistes au fer rouge, sur le modèle des marquages animaux, le tout en public. Défilé de tête de veaux, activistes ensanglantés dans d’énormes barquettes de viande sur des places publiques, tout est bon pour dénoncer « Le plus grand génocide de l’histoire ! ». Né en Israël, le mouvement s’est vite internationalisé.
Les ultras de la cause animale
En France, il existe deux antennes depuis 2013, à Paris et à Lyon. Le but de ce collectif international est « d’abolir toutes formes d’exploitation et de cruautés envers les animaux » car « chaque minute accordée aux animaux martyrs est un pas vers leur libération ». Tests sur les animaux, cosmétiques et autres produits contenant une forme animale quelconque, abattoirs, corrida, zoo… ils sont contre.
Dans le milieu, 269Life sont les militants les plus hardcore. Une image que la porte parole du collectif d’Île-de-France voudrait changer :
« Pour convaincre les gens, il faut qu’ils puissent s’identifier à nous. Si on passe pour des malades mentaux, ça ne va pas marcher… »
Pas de marquage au fer pour elle, à l’image trop extrême à son goût. Alexandra Blanc n’a, en apparence, rien d’une ultra. La petite brune souriante déroule d’une voix douce et calme son argumentaire :
« Les gens ne sont pas informés sur la cause animale et la société déculpabilise le consommateur. Nous, on pousse les gens à ouvrir les yeux et à voir la viande non pas comme un morceau de steak, mais comme un morceau d’être humain. »
Véganisme et spécisme
(img) Vegan jusque dans la chair
Tout le monde est vegan chez 269Life. Régime sans viande, sans poisson, sans lait, sans oeuf, sans rien qui provienne d’un animal. Alexandra, déjà végétarienne, a sauté le pas il y a trois ans après avoir maté le documentaire militant Earthlings et une conférence de Gary Yourofsky
« J’ai regardé ça un soir, le lendemain matin j’étais vegan ! »
Elle assure que le combo fonctionne à tous les coups. A 30 ans, la psychologue de profession a fait de la cause animale le « combat de sa vie ».
« Les animaux sont nos esclaves »
Son Idéal : tout le monde végan ! « Bien sûr il faudrait y aller progressivement, mais à défaut d’être végan, les gens pourraient déjà baisser leur consommation de viande. » Ce qui mènerait à la fermeture progressives d’abattoirs et, selon elle, à des améliorations écologiques remarquables. Quant aux emplois dans l’agriculture ?
« On disait la même chose à l’époque de l’esclavagisme : soi-disant l’économie n’allait pas tenir le choc ! »
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