Île de Lesbos, en Grèce une nuit de l’hiver 2012. Bien que le temps soit encore doux, les bateaux sont au port : la mer est démontée. Au cœur de la tempête, l’île dort encore quand les premières informations parviennent au petit port de Thermis. Un bateau a sombré au large, les garde-côtes ont déjà ratissé la zone, mais ils ont besoin de renforts.
Les bateaux sur lesquels arrivent les migrants à Lampedusa, à l'abandon / Crédits : Camille Millerand/Divergence
La suite, on me l’a déjà racontée depuis que je suis arrivée à Mytilène, la grande ville de l’île, à quelques kilomètres au sud du port. J’ai bien vu des photos dans les journaux de l’époque. Mais c’est comme quand on parle de 300 morts à Lampedusa, l’île italienne, et de tous les naufrages qui s’accumulent au fil des années, on essaie d’imaginer mais on ne comprend pas vraiment. Or, quand Christos raconte, j’ai la chair de poule :
« On a retrouvé leurs corps partout ici. Dix sur la plage, les uns à côté des autres, un au milieu de la mer, déchaînée, un autre au milieu des rochers. Il était couvert d’algues et n’avait plus que ses chaussures. »
L’image est extrêmement dure. Elle reste collée dans ma rétine. Et je les vois, les 300 morts.
Boat people à la grecque
En temps normal, Christos travaille à l’hôpital de Mytilène, dans l’administration. La mer, c’est sa passion, sa vie aussi, lui qui a passé près de soixante ans sur l’île. Il connaît par cœur chacun des rochers qui s’étirent sur ce versant. Cet hiver-là, pendant des jours et des jours, Christos est monté sur son petit bateau et est parti à la recherche des disparus.
« Il y avait des bateaux de garde-côtes, des hélicoptères, mais nous, les pêcheurs, on connaît bien mieux la zone, alors on a cherché partout, le long des plages, entre les rochers, tout le monde a essayé d’aider, a été extrêmement vigilant. Mais on n’a trouvé aucun autre corps. Un an plus tard, environ, l’un de nous a retrouvé un corps sans main et sans tête. On ne saura jamais si c’était l’un des passagers de ce bateau de décembre. »
Les 35 degrés ont beau m’accabler depuis une semaine, chacune de ces histoires me glace. Et je ne suis pas la seule. La table à laquelle nous sommes assis ensemble est pleine. Il y a Reza, un jeune Afghan venu chercher son frère disparu, des militants de Welcome to Europe, un organisme de défense des migrants, et des pêcheurs. Tous écoutent en silence Christos terminer son récit, en anglais :
« On en a retrouvé 21, il y avait un survivant. Sauf qu’entre-temps, on a appris que 28 personnes se trouvaient à bord. Il en manquait donc toujours six. »
Était-ce le 15 décembre ? Christos lance un coup d’œil aux autres pêcheurs, mais personne ne semble confirmer. Il est des dates dont on préfère ne pas se souvenir trop précisément.
Pourtant, Christos a la mémoire des chiffres. Quand il raconte les derniers naufrages au large de l’île de Lesbos, parce qu’il y en a eu plusieurs autres depuis celui de décembre, il se souvient de chaque personne retrouvée, de chaque personne disparue malgré les heures en mer à la chercher. Il ne sait pourtant rien de la vie de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants, de ces bébés venus d’Afghanistan, de Syrie, d’Irak, de toute l’Afrique. Il ne sait pas leur nom, ne sait pas qui ils sont. Ils sont parfois trente, quarante à bord d’un vieux rafiot, trempés jusqu’aux os mais décidés à traverser la mer Égée. En ferry, l’île de Lesbos n’est qu’à une demi-heure des côtes turques. Eux y passent la nuit. Quand tout va bien. Car quand tout va mal, ce sont parfois Christos, Tomas et toute la fine équipe du club de pêche amateur de Thermis qui partent à leur recherche.
(img) Des tombes creusées à la va-vite pour les migrants, à Mytilène
C’est pour cette raison que Reza, le jeune Afghan, a voulu rencontrer les pêcheurs : pour savoir si c’était l’un d’eux qui avait retrouvé le corps de son frère. L’une des militantes de Welcome to Europe, qui accompagne le jeune homme, sort la photo d’identité du frère, imprimée sur une feuille ordinaire et qui semble immense une fois posée sur la table de plastique. Un grand bonhomme aux airs bourrus, un pêcheur, tourne précipitamment la tête et regarde au loin, vers le port. Ce n’est pourtant pas lui qui a retrouvé le frère de Reza : « Toutes ces photos, tous ces visages, je ne peux plus les regarder, ce sont trop de mauvais souvenirs », dit-il, le regard toujours à la dérive.
Reza est un peu déçu, je crois. Personne ne peut lui expliquer ce qui s’est passé cette nuit-là. Vêtu tout de noir, sac noir, cheveux noirs, yeux sombres, d’une pudeur absolue, Reza a 22 ans, mais il en fait au moins cinq de plus, absorbé tout entier par un sens du devoir qui m’impressionne. Alors, il ne dit rien, comme lorsqu’on va ensemble au cimetière de Mytilène le lendemain de notre rencontre.
Un nom parmi ceux qui n’en ont pas
Pour moi, c’est toujours un peu étrange d’arpenter un cimetière à la recherche d’anonymes : au milieu de toutes les tombes qui portent un nom ou une photo, je cherche celles qui n’en ont pas. Je me sens comme un intrus devant ces défunts que des familles viennent pleurer. Ma quête m’amène à chercher les autres, les inconnus repêchés comme ceux qui pourraient être au fond de la mer.
Mais cette fois, c’est différent : Reza m’emmène voir son frère. Dès notre arrivée, d’épaisses bouffées de cigarettes se mêlent à l’encens d’église pendant qu’une famille se recueille devant une tombe. L’odeur est forte, suspendue entre les pierres de marbre et le feuillage des arbres plantés le long de l’allée. Elle se dissipe alors qu’on atteint le fond du cimetière, dans la chaleur suante de cette matinée d’août, là où pas une feuille ne vient ombrager les tombes des indigents. On reconnaît ces dernières aux parpaings qui en délimitent les contours. À l’intérieur, de la terre battue, quelques brins d’herbes grillés par le soleil, et parfois, un reste de bougie, une photo ou un nom écrit sur un morceau de pierre ou de bois. C’est tout.
Des ossements dépassent d'un rocher, à Lesbos / Crédits : Cécile Debarge
Ce carré de tristesse, les Grecs désargentés le partagent avec le frère de Reza et des dizaines de tombes anonymes, celles des migrants morts pendant la traversée de la mer Égée, de la Turquie à la Grèce. Ici, les familles ne peuvent louer les tombes que pour trois ans, sauf les très riches qui sont prêts à débourser des dizaines de milliers d’euros. Les cimetières sont pleins. Et clairement, on fait avec les moyens du bord. Sur un morceau de marbre récupéré dans les déchets du cimetière, des chiffres ont été grossièrement tracés à la peinture noire : une date, un numéro et, pour certains, une nationalité : Αφγανος, le plus souvent, « Afghan ». Comme le numéro 3 de l’année 2007, enterré le 3 octobre sans qu’on ne sache rien d’autre de lui.
Le cimetière de Mytilène a la mémoire des naufrages : 18 août 2008, 29 octobre 2009, les dates reviennent trois, quatre, cinq fois sur les frêles pannonceaux de bois. Et à mesure qu’on avance dans le temps, les parpaings disparaissent pour ne laisser qu’une succession de monticules de terre. Trop de corps en trop peu de temps, depuis que la mer Égée est devenue l’un des points de passage privilégiés par les migrants clandestins qui tentent de rejoindre l’Europe. De janvier à juillet 2014, un tiers des arrivées en Grèce se sont faites par l’île de Lesbos, soit plus de 5.000 personnes. Trop peu d’espace, aussi. Les cimetières grecs sont pleins.
Une histoire afghane
Ici, ni fleur, ni pierre tombale : ainsi le veut le rite musulman, m’a expliqué un mufti du nord-est de la Grèce qui enterre les migrants non identifiés dans un grand cimetière au milieu des montagnes. Reza, lui, a préféré ajouter un pot de fleurs roses sur la tombe de son frère. Il a aussi corrigé l’année de naissance qui y était inscrite : 1995. Il avait 19 ans. Reza en avait quatre de moins quand il a réussi la traversée, des côtes turques à une île grecque dont il ne connaît pas le nom. C’était il y a sept ans, au terme d’un long voyage et d’un passage en Iran qui lui donnent une espèce d’aura. Aujourd’hui, il vit et travaille en France.
Quand il a appris que son frère avait quitté l’Afghanistan pour le rejoindre, il l’a imploré de faire demi-tour. Il a beau être d’un flegme désarçonnant, à chaque nouveau naufrage dans les journaux, il retenait son souffle.
« Je voulais qu’il reparte à la maison, j’étais sûr de pouvoir le convaincre, j’attendais seulement de le rejoindre en Turquie pendant mes vacances. »
Le cimetière de Mytilène, dans lequel sont enterrés les migrants / Crédits : Cécile Debarge
Son frère ne l’a pas attendu. Il est mort noyé. Personne n’est au courant. À sa famille restée en Afghanistan, il invente mille et une histoires pour excuser le silence de son frère. Impossible de leur dire tant qu’il ne sait pas ce qui lui est arrivé.
Il s’agenouille devant la tombe ; je sens ma gorge se serrer. Je repars vers les tombes anonymes entourées de parpaings, les premières, celles qui ne disent pas la douleur d’une famille.
Dr. Pavlos, le légiste des migrants
Reza a pu mettre un nom sur la tombe de son frère grâce à un petit bout de papier retrouvé dans sa poche de pantalon. C’est ce qui l’a sauvé de l’anonymat du cimetière de Mytilène : un document délivré par les autorités turques sur lequel figure son nom. Autant dire du pain béni pour le médecin légiste, parce qu’identifier un migrant mort aux frontières relève souvent de l’exploit.
(img) Dr. Pavlos Pavlidis, à son bureau
S’il y avait encore le moindre doute, les photos que me tend Pavlos Pavlidis, le médecin légiste de la morgue d’Alexandroúpolis, mettent les choses au clair. Dans cette région du nord-est de la Grèce, le fleuve Evros fait office de frontière naturelle avec la Turquie sur plus de 180 kilomètres. Et ses eaux sont aussi redoutables que celles de la mer Égée. Dans un lourd silence, les photos de corps déformés se succèdent. L’eau a gonflé leur visage, dilué la couleur de leur peau. Les poissons se sont chargés du reste. Aucune famille ne pourrait reconnaître un fils, un frère, une femme ou un parent. Et puis, moins nombreux, il y a ceux qui semblent endormis, glacés par le froid dans les heures qui ont suivi leur traversée du fleuve : hypothermie.
À chaque nouvelle photo, mes mâchoires se crispent. Pavlos, lui, reste super calme. Il est très grand, sec et s’exprime aussi minutieusement et scientifiquement qu’il travaille. Ventilation en arrière-fond, café frappé sur le bureau, ça fait quatorze ans qu’il essaie de rendre une identité à ces corps estropiés. Qu’il a appris à faire parler les moindres morceaux de tissus retrouvés. Le dernier, c’était un soutien-gorge. Il détaille de façon clinique les indications du dossier médical qu’il tient entre les mains :
« Le 2 mai 2014, vers midi, un corps sans jambes a été retrouvé à Feres, à l’embranchement du fleuve Evros. La première identification par la police a conclu qu’il s’agissait d’un homme. On a procédé à l’autopsie et on s’est aperçu qu’elle portait un soutien-gorge. C’était en fait une femme. Le reste des examens l’a confirmé. Selon ses dents, elle devait avoir une trentaine d’années. »
Sur le coin droit de la feuille qu’il lit, le chiffre 6. C’est le sixième corps retrouvé près du fleuve depuis le début de l’année. Cette fois, il n’a pu apposer aucun nom à côté du numéro. Il n’y avait aucun numéro de téléphone inscrit sur les semelles des chaussures ou dans les replis des vêtements, aucun bijou, aucune montre, aucune ceinture de cuir pour aider à l’identification. Seulement les résultats du protocole soigneusement appliqué : photos du corps, prise d’empreintes digitales, prélèvements ADN, examen dentaire.
Un protocole d’identification qui fait école
À force de voir arriver ces patients anonymes que les familles recherchent parfois des années plus tard, Pavlos a mis en place, patiemment, le premier protocole d’identification des hôpitaux grecs. Tout est prêt si un jour, dans deux, trois ou dix ans, un proche vient frapper à la porte de son petit bureau du sous-sol de l’hôpital d’Alexandroupolis. Ce jour-là, Pavlos ne sera plus seulement le médecin légiste de l’hôpital, mais celui qui accueille les familles, leur indique le cimetière où est enterré leur proche, examine avec eux photos et objets personnels qui pourraient aider l’identification. Pour lui, il ne fait que son travail. Sa gratification, « réussir à rendre un nom, une identité à ces personnes » :
« C’est difficile mais quand on y parvient, c’est toujours une joie immense. »
La chaussure d'un migrant anonyme, retrouvée au large de Lampedusa / Crédits : Camille Millerand/Divergence
Aujourd’hui, le protocole est appliqué dans tout le pays, même à l’hôpital de Mytilène, à 800 kilomètres plus au sud. C’est comme ça que Reza a pu formellement identifier son frère et qu’il peut maintenant ajouter son nom sur la plaque du petit mémorial de Thermis, à quelques mètres du local de Christos et des pêcheurs amateurs de la ville. Deux rames de bois croisées face à la mer au milieu des grosses pierres. Il a été installé là en octobre 2013. « En mémoire de ceux qui ont perdu la vie en tentant d’arriver en Europe », comme le dit la plaque blanche.
En s’approchant, on peut lire une liste de neuf noms, dont une famille de cinq Syriens. Leurs trois enfants avaient entre trois et sept ans. Certains corps ont été repêchés et enterrés, d’autres jamais.
Le souvenir comme ultime hommage
Ce sont eux et les autres que le collectif Welcome to Europe, à l’origine de ce mémorial, ne veut jamais oublier. Reimer Dohrn est un militant de 57 ans. Depuis plusieurs années, il vient régulièrement du nord de l’Allemagne jusqu’à Mytilène à bord de son vieux van blanc.
« En Europe, on attache beaucoup d’importance au souvenir. Que ce soit en Grèce ou en Allemagne, on a des centaines de mémoriaux en l’honneur des soldats, morts au combat, de la Première, de la Deuxième Guerre mondiale, on a des présidents qui chaque année vont se recueillir devant ces monuments. Mais il y aussi des morts auxquels personne ne pense. Les morts, ici, malgré cette mer si belle et si bleue, il y en a parfois dix en un seul naufrage, et… et personne ne pense à eux, personne ne prononce leur nom ! Et eux, ils n’ont pas de tombe du soldat inconnu ou quoi que ce soit qui y ressemble… »
(img) Le mémorial de Thermis
Comme les autres membres de ce collectif, il s’active le long des passages et des routes migratoires, pour montrer que les frontières européennes tuent plus qu’elles ne protègent. Le premier mémorial a été construit dans le nord du pays, pas loin d’Alexandroupolis et de son médecin-légiste dévoué.
À Thermis, quand, à la fin de l’été, les militants de Welcome To Europe repartent aux quatre coins de la Grèce et de l’Europe, les pêcheurs gardent le mémorial comme ils gardent la mémoire de ces migrants anonymes. Il a fallu quelques minutes en arrivant devant le mémorial pour en retirer les bouteilles de plastique vides et les emballages qui s’étaient coincés dans les rochers. Le reste est intact. Christos souligne :
« C’est important qu’on ait quelque chose pour se souvenir de tous ces gens qui ont perdu la vie en essayant de traverser. Et cet endroit est très symbolique, car c’est là qu’on a retrouvé le corps au milieu de ces rochers, en plein hiver 2012. »
De Gibraltar à Lampedusa, des marins habités par le devoir
Je repense aux pêcheurs hauturiers que j’ai rencontrés en Sicile quelques semaines plus tôt. Eux aussi, à chaque sortie en mer, ils remontent leurs filets en s’attendant au pire. Leurs visages creusés par le vent et le soleil semblaient taillés pour porter un courage indicible. Ils sont habitués, aussi. Christos, lui, n’a peut-être pas encore réalisé que ce soir de décembre, il est devenu à son tour un personnage de tragédie (grecque).
N’allez surtout pas lui dire que c’est un héros ou qu’il fait quelque chose d’incroyable. Pour ma part, je ne m’y suis pas risquée, parce que je connaissais la réponse :
« C’est notre devoir, quand on connaît la mer, de ne jamais laisser quelqu’un en danger, quitte à risquer sa propre vie. »
Cette phrase, je l’ai entendue encore et encore, en Espagne, en Italie ou ici, en Grèce. Elle se répète à l’infini, comme ces histoires de sauvetage en Méditerranée. Comme ces histoires de pêcheurs qui, au lieu de s’attarder à la force des bourrasques qui font tanguer leur chalutier, regardent plutôt leurs passagers, terrorisés par ces vagues qu’ils n’ont parfois jamais expérimentées avant de traverser vers l’Europe.
Quand je lui demande comment il fait pour vivre avec ça en rentrant chez lui le soir, quand tout est terminé, il s’arrête et pose la question en grec à Tomas, le pêcheur aux abords un peu bourrus assis à deux chaises de nous. Sa réponse :
« La dernière fois, je n’en ai pas dormi pendant trois nuits et il m’arrive encore de me réveiller la nuit en y pensant. »
Pourtant, quand les garde-côtes appelleront dans quelques mois après un énième naufrage, il sait que comme tous les autres, il sortira son bateau et cherchera jour et nuit s’il le faut, en espérant très fort que cette fois soit enfin la dernière.
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