Sur Twitter, mardi soir, la gameuse Tara Babcock tente de rassurer ses fans :
« Calmez-vous. Twitch n’a pas interdit les décolletés mais les torses nus, les bikinis et la lingerie. »
Car depuis mardi les usagers de la plateforme de jeu sont en ébullition. En cause, l’apparition d’un nouveau paragraphe dans les conditions d’utilisation de Twitch, mardi 28 octobre. Avec une dose d’humour, la plateforme de gaming demande à ses utilisateurs de se vêtir un peu plus :
« Les nerds sont sexy, vous êtes tous des créatures magnifiques, mais essayons de nous concentrer sur le jeu, ok ? […] Vous avez peut-être de belles tablettes, mais gardez-les pour vos parties de beach-volley. »
Ainsi la nudité, les torses nus, la lingerie – sexy ou non – les bikinis et même les cache-tétons (oui, c’est précisé !) sont-ils officiellement bannis du site. Une règle qui s’applique aussi bien aux gameuses qu’aux gamers.
Pour ceux qui n’auraient pas encore entendu parler de Twitch, il s’agit d’une plateforme de streaming de jeux-vidéos. Le concept est simple : les joueurs créent leur chaîne et y diffusent en direct leurs parties, webcam et micro à l’appui. Via un système de chat, les spectateurs peuvent interagir en temps réel avec le joueur. Le service totalise près de 60 millions de visiteurs par mois et des twitchers stars rassemblent parfois des centaines de milliers de spectateurs lors de leurs streams.
Boobs power
Parmi les twitchers rencontrant le plus de succès, un nombre important de gameuses, dont certaines n’hésitent pas à mettre en avant leurs atouts physiques pour attirer le chaland. Un petit tour sur la liste des chaînes les plus suivies permet de saisir l’ampleur du phénomène : des boobs, des boobs et… oh tiens, encore des boobs.
La page d'accueil des vidéos de Twitch / Crédits : Twitch
Tara Babcock est l’une de ces sexy twitcheuses. Bimbo peroxydée, impeccable jusqu’au bout des ongles, actrice et modèle de photos érotiques à ses heures, c’est aussi une gameuse invétérée qui jure avoir appris à jouer avant de savoir marcher. Lorsqu’elle diffuse ses parties de League of Legends, Diablo II ou StarCraft II sur Twitch, elle arbore toujours un décolleté affriolant laissant deviner sa forte poitrine. Contactée par StreetPress, elle défend sa liberté :
J’aime mon corps. C’est en m’habillant de cette manière que je me sens bien, et c’est à ça que je ressemble dans ma vie de tous les jours. Je ne vois pas pourquoi ça changerait lorsque je me connecte sur Twitch. »
Des atouts physiques qu’elle utilise aussi sans complexe comme argument marketing :
« Tout produit, pour se vendre, doit faire valoir ses atouts. L’un de mes atouts, c’est mon apparence physique, et si mes seins permettent d’attirer l’attention sur le contenu que je propose, ça ne me pose aucun problème. »
Business model
Une stratégie payante : la chaîne de Tara Babcock affiche plus de 75.000 abonnés et 5 millions de vues, lui permettant de dégager des revenus. En intégrant de la publicité à sa chaîne mais aussi grâce à un système de donations : les fans d’un twitcher peuvent décider de lui verser une somme via PayPal, et sont récompensés par des parties privées ou une mention sur le profil de leur idole.
Pour autant, Tara ne se sent pas visée par les nouvelles conditions d’utilisation de Twitch. Dans une vidéo adressée à ses followers, elle dit s’être toujours conformée aux règles en vigueur sur la plateforme :
« Je n’ai jamais joué en sous-vêtements ou torse nu, mais j’ai en effet une belle poitrine et je ne peux rien y faire. Je suis en contact régulier avec Twitch et ils ne m’ont jamais rien reproché. »
Vidéo Une vidéo de Tara sur sa chaîne Youtube
Selon elle, rien de nouveau sous le soleil. Lors de son premier stream, un modérateur repère un poster la montrant dans le plus simple appareil et lui demande de l’enlever. « Je n’ai jamais eu d’autres soucis depuis », insiste la Twitcheuse. D’autres stars du site, dont la plus populaire de toutes, Kaceytron (230.000 abonnés) se sont exprimés sur YouTube pour rassurer leurs fans.
Tara veut croire que l’ajout de ce paragraphe n’a rien à voir avec les sexy twitcheuses mais plutôt avec « le nombre croissant d’hommes qui jouent torse nu. Il y a aussi quelques rares filles qui se croient sur une plateforme de strip tease. » Et d’ajouter, très sérieusement :
« Certains parlent de slut shaming, je dirais plutôt que c’est une décision féministe. Twitch rappelle aux hommes qu’eux non plus n’ont pas le droit de se dénuder à l’écran. »
Ni de porter des cache-tétons, donc…
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