« J’ai été condamné pour incitation à l’usage de stupéfiants alors que je ne sais même pas rouler un joint ! » se marre Tristan Nihouarn, l’ancien pilier de Matmatah, le groupe de rock-biniou de la fin des années 1990 au million d’albums vendus.
StreetPress le retrouve à Paris, où il vit avec femme et enfant, dans un bistrot Place de la Nation (Paris 12e). Devant son Coca et clope électronique au bec, Tristan Nihouarn, désormais 40 piges, a toujours le même look de druide que quand il enflammait les Vieilles Charrues : longs cheveux noirs et barbe de plusieurs jours. Mais la gueule burinée en plus.
Fin de siècle
Au lycée, Matmatah c’est ce groupe qui plaisait aussi bien à ton prof d’anglais qu’à tes camarades un peu roots. Entre 1998 et 2001, ils vendent plus d’1 million d’albums. Soit presque aussi bien que Stromae et son Papaouatai aujourd’hui. La sucess story doit sentir bon la préhistoire pour ta petite cousine fan des One Direction : Dans la France pré-Napster, les 4 potes brestois écoulent par série de 5 dans des supermarchés régionaux un CD autoproduit. Avant de se faire repérer par des radios locales puis des maisons de disque.
Hit Tristan, époque fest noz
« On était au bon endroit, au bon moment », juge le principal intéressé. « Et puis, il y a avait l’euphorie collective de la Coupe du Monde qui nous portait. » Le groupe arrive aussi en plein renouveau d’un rock français plus pop que bourrin dans le sillage Louise Attaque. Tristan a la cote et traîne avec ce qui se fait de mieux : c’est lui qui joue de la guitare sur le single des Svinkels « Bois mes paroles ». Quelques mois plus tôt, Manau avait fait le plus dur en évangélisant les ados au biniou.
Projets solo
Mais depuis 2008, Matmatah c’est fini. Le rigolard Tristan Nihouarn papillonne de projets en projets au gré de ses envies. Son dernier album Polarities compile 42 minutes de mélodies instrumentales qui ont servi de bande son à un documentaire sur le pôle Nord diffusé dans Thalassa. De quoi ravir Tania Young et George Pernoud mais pas forcément les fans de rock celtique :
« Le réalisateur du docu trouve que ça s’écoute bien quand il prend le train ! En fait on a surtout sorti le CD pour faire plaisir à l’équipe du film. »
Échec commercial toujours, le songwritter a sorti un album solo en 2012 intitulé Sauf erreur de ma part. Mais beaucoup de festivals ferment leurs portes à Tristan :
« Je pensais que le public serait prêt à m’écouter faire autre chose mais je me suis fourré le doigt dans l’œil. Ils voulaient encore du Matmatah. »
Me, myself and Tristan / Crédits : Robin d'Angelo
Tristan, le rire facile, surfe toujours sur l’image du groupe. Il s’apprête à décoller pour le Québec où il doit faire une apparition dans le clip d’un groupe local qui a repris leur maxi-hit Lambé An Dro. Avant de se remettre à bosser ses chansons pour un futur album solo et de peut-être participer à la bande originale d’un long métrage.
Paris-Brest
Chanson Tristan en mode songwritter
Aujourd’hui, le gus navigue entre son studio à Brest et son appart à Paris Montparnasse où vit sa femme et sa fille de 8 ans. Tristan cultive aussi ses relations dans le monde de la musique. Il boit des coups avec Arnaud Samuel, le violoniste de Louise Attaque. « C’est marrant parce qu’à l’époque on a du se croiser 2 fois maximum. Et maintenant on se parle comme si on était ami depuis 20 ans. » Ou Christophe Miossec qui lui fait des vannes sur ses lunettes à la John Lennon.
Pas de nouvelles par contre de Cedric Floc’h, avec qui il avait fondé Matmatah en 1995. Les deux amis d’enfance ne se parlent plus depuis des années. C’est d’ailleurs à cause de ça que le groupe s’est séparé :
« A un moment, ça se voyait même sur scène qu’on se fritait. »
Cet article est en accès libre, pour toutes et tous.
Mais sans les dons de ses lecteurs, StreetPress devra s’arrêter.
Je fais un don à partir de 1€Si vous voulez que StreetPress soit encore là l’an prochain, nous avons besoin de votre soutien.
Nous avons, en presque 15 ans, démontré notre utilité. StreetPress se bat pour construire un monde un peu plus juste. Nos articles ont de l’impact. Vous êtes des centaines de milliers à suivre chaque mois notre travail et à partager nos valeurs.
Aujourd’hui nous avons vraiment besoin de vous. Si vous n’êtes pas 6.000 à nous faire un don mensuel ou annuel, nous ne pourrons pas continuer.
Chaque don à partir de 1€ donne droit à une réduction fiscale de 66%. Vous pouvez stopper votre don à tout moment.
Je donne
NE MANQUEZ RIEN DE STREETPRESS,
ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER