Dimanche prochain, si vous passez par un bureau de vote, vous pourrez voter « Cannabis sans frontières – Stop la prohibition ». Mais à la condition d’avoir imprimé le bulletin de vote chez vous, car avec son tout petit budget, la liste n’a pas les moyens d’imprimer ses bulletins.
En avril, Farid Ghéhiouèche, le militant de la légalisation aux manettes derrière cette candidature, expliquait à StreetPress bûcher sur la constitution de cinq listes sur les huit circonscriptions que compte la France. Un seuil qui aurait permis aux anti-prohibitionnistes de bénéficier de la campagne officielle et du même temps de parole que l’UMP et le PS. Mais, comme le craignait le vieux routard de l’activisme anti-prohibition, la loi sur la parité a eu raison de ses ambitions, sauf en Île-de-France :
« Mais ça a été in extremis ! On a trouvé la dernière candidature féminine à 17h30 le 2 mai, date butoir de dépôt des listes. »
Le slogan
« Yes, oui cannabis ! »
Le boss
Farid Ghéhiouèche, infatigable militant de la légalisation du cannabis qui menait déjà, aux européennes de 2009, une liste « Cannabis sans frontières ». A l’époque, elle recueille… 4.000 voix en Île-de-France. Sinon de 2002 à 2006, il dirigeait l’ Encod, un groupement européen d’ONG anti-prohibition. Avant de prendre avec Dominique Broc la tête du mouvement des Cannabis Social Club.
Si tu votes pour eux, tu pourras :
> Acheter ta beuh librement, et même la cultiver :
« On veut mettre en place un système de production et de distribution du cannabis, avec limitation des surfaces cultivables et des monopoles. »
> Dire que tu kiffes la fumette :
« La priorité, c’est d’ouvrir le débat. Et pour ouvrir le débat, il faut permettre qu’il ne soit pas tronqué. Et donc abroger l’article qui interdit de présenter les stupéfiants sous un jour favorable. »
> Te soigner te soigner avec des dérivés de weed :
« Il faudra aussi ouvrir immédiatement l’accès aux traitements à base de cannabis aux personnes atteintes de tout un tas de maladies graves. 1.000 malades de la sclérose en plaque qui ont accès au Sativex, c’est insuffisant et inacceptable. »
La campagne
En 2009, faute de moyens, Farid Ghéhiouèche avait dû demander aux sympathisants de la cause cannabique d’imprimer leur bulletin de vote chez eux avant de le glisser dans l’urne. Et… ça risque encore être le cas cette année. Le militant et ses colistiers sont toujours en quête de 5.000 euros qui leur permettraient d’imprimer 5.000 affiches et 300.000 bulletins :
« Ca concerne des millions de Français, 500.000 usagers quotidiens. Si chacun donnait un euro, on serait déjà au double de notre budget rêvé. Mais aujourd’hui on plafonne à 800 euros… »
Il faut abroger l’article qui interdit de présenter les stupéfiants sous un jour favorable
Si chaque usager quotidien donnait un euro, on serait au double de notre budget rêvé
Vidéo – Le clip de campagne – halluciné – de la liste Cannabis sans frontières.
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