Patrice a présenté son dernier album One
Patrice, chanteur allemand à la voix chaude et nasillarde, propose une musique métissée oscillant entre reggae, soul et folk. Il nous l’avait déjà confié il y a quelques semaines, c’est un artiste qui « lutte pour la bonne musique » . En 12 ans de carrière, 6 albums (dont « One » sorti en septembre), 1 EP (« Lions » en 1999) & 1 live (Zénith 2006), il possède un répertoire de chansons rythmées avec des refrains accrocheurs très efficaces en live .
Ayant un sens inné de la mélodie, son dernier album possède de véritables joyaux (les cinq premiers morceaux : l’ouverture magistrale The maker, l’excellente reprise de Nina Simone, les magnifiques Walking alone et New Day ainsi que le sympathique Kingfish), et d’autres titres plutôt passe-partouts, moins accrocheurs. Après cet album à demi-teinte, comment sera donc la cuvée live 2010 de cet artiste très attachant par son univers, sa voix et ses mélodies ? StreetPress vous raconte son étape parisienne du 18 novembre au Zénith.
Selah Sue en 1ere partie
La première partie est assurée par la talentueuse Selah Sue, qui vient de sortir son premier EP 5 titres et qui s’est fait connaître par ses nombreux concerts et via internet l’année dernière avec l’entraînant Raggamuffin Sa prestation énergique oscillant entre reggae et rock est très convaincante.
Mais il faudra cependant attendre 45 minutes avant que les lumières s’éteignent et que plane sur le Zénith la mélodie de The maker avec un rideau laissant entrevoir les ombres des musiciens et des danseurs qui s’installent. Car Patrice est venu accompagné : une troupe nommée «The Supowers», composée d’un petit orchestre et de 2 musiciens danseurs a été construite pour sa tournée.
Entrée en scène de l’artiste
Comme au Zénith 2006 où il entre sur scène avec l’intimiste Change Today, il interprète ici le magnifique The maker, incroyable blues moderne, pendant que le rideau tombe à la première intonation du refrain. L’émotion prime donc par cette ouverture sobre mais très efficace, et l’énergie et la joie communicative qui caractérisent si bien l’artiste allemand arrivent bel et bien par la suite. Proposant deux excellents morceaux de son incroyable premier album de 2000 dans les quatre premiers titres, il conquiert le public.
Sautillant, micro à la main et guitare en bandoulière, il s’impose comme un vrai show-man sur l’ensemble des morceaux et même en dehors où il nous salue en français, introduit certains titres, nous chauffe avec ses danseurs et improvise en jouant sur ses diverses intonations de voix à 4 reprises. La forêt qui est en arrière-plan sur la pochette de son dernier album est reproduite ici en arrière-plan de la scène.
“Selah Sue, ici lors de son passage à la Boule Noire le 30 septembre dernier”:http://www.streetpress.com/sujet/1090-photos-selah-sue-a-la-boule-noire-le-30-septembre
Soulstrom, moment d’extase du public
Prenant un grand plaisir interactif à interpréter les morceaux du nouvel album comme tous ceux de son répertoire, il satisfait pleinement son public. Je suis envouté par l’énorme interprétation d’ Africanize Dem ou de la magnifique reprise de Nina Simone, et la personne qui m’accompagne tombe sous son charme lorsqu’il reprend son morceau préféré Sunshine.
LE moment phare du concert? Sans aucun doute l’interprétation de son hymne Soulstorm où le public reprend en boucle a cappella le refrain pendant 2 minutes, laissant l’artiste sans voix.
Patrice chante sur les épaules du vigile
Autre surprise : après un rappel de 5 minutes, Patrice apparait dans le public de la fosse et interprète Kingfish sur les épaules d’un vigile. Il est alors rejoint par un autre artiste, français cette fois, du nom de Féfé (issu du groupe hip-hop Saïan Supa Crew, en solo il a sorti son 1er album l’année dernière, qui contient un morceau avec Patrice). Féfé s’illustre alors comme un véritable ambianceur, dans la fosse puis sur scène avec Patrice. Il rappelle alors que s’il est disque d’or aujourd’hui, c’est en partie grâce aux cours de guitare de Patrice. Sur scène, une improvisation des deux artistes a lieu, où Féfé chante en boucle : J’veux du soleil.
Enfin, pour conclure cette soirée mémorable, après un Walking Alone revisité à la sauce reggae, Patrice nous annonce qu’il a deux voix : une charmante pour les filles et une vraiment méchante pour les rudeboys ! Il improvisera dessus pendant 5 minutes en jouant sur le contraste des deux.
Après ces deux heures intenses de show, on ne peut qu’avoir envie de recommander chaudement les prestations scéniques de Patrice qui sont toujours exceptionnelles.
En attendant un album qui soit, du début à la fin, à la hauteur des quatre premiers, on peut se régaler avec ses prestations live mémorables comme celle de jeudi soir au Zénith. Patrice, ton public te remercie pour tous ces bons moments depuis 12 ans déjà.
La setlist
• The maker (album « One » / 2010)
• Murderer (album « Ancient spirit » / 2000)
• Ten man down (album « One » / 2010)
• Everyday good (album « Ancient spirit » / 2000)
• Reprise : “Everything gonna be alright” (Bob Marley)
• Another one ( album « Free Patri-Ation » / 2008)
• Africanize dem (album « Nile » / 2005)
• Done [Where is love to be found?] (album « Nile » / 2005)
• Sunshine (album « How do you call it? » / 2002)
• Improvisation 1
• New day (album « One » / 2010)
• Jah jah deh deh (album « How do you call it? » / 2002)
• Knockin’ (album « One » / 2010)
• Ain’t got no [i got life] (reprise de Nina Simone : album « One » / 2010)
• Nobody else’s (album « One » / 2010)
• Wiggle & rock (album « One » / 2010)
• Up in my room (album « How do you call it? » / 2002)
• Improvisation 2
• Soulstorm (album « Nile » / 2005)
• Rappel du public
• Kingfish [dans le public de la fosse] (album « One » / 2010)
• Apparition de Féfé [dans la fosse avec Patrice], qui ambiance la foule : « vous êtes fatigués ? », « tous à ma gauche, tous à ma droite », etc.
• Improvisation 3 sur scène avec Féfé
• Nothing better (album « One » / 2010)
• Walking alone (album « One » / 2010)
• Improvisation 4 : « j’ai deux voix… »
• Final de l’orchestre
Source : Etienne Bonnerot | StreetPress
Crédits photos : Michela Cuccagna pour StreetPress
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