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    09/11/2010

    Mercredi au ciné le Denfert: Vendeur Né, chronique acide du quotidien de vendeur d'électro-ménager

    Par Robin D'Angelo

    Projeté mercredi au festival Songe d'une nuit DV Vendeur Né est un docu tragi-comique qui suit le quotidien d'un vendeur d'électro-ménager. Son réalisateur Thomas Hurbourg explique s'être inspiré «un peu de Clerks» et beaucoup de Pierre Carles.

    Vendeur Né – La bande-annonce

    Synopsis

    Comme tous les matins, Gaël ouvre son casier et enfile sa tenue de combat: il se prépare dans le silence à affronter la journée qui l’attend. Quelques minutes avant l’ouverture, son manager lance le briefing, tel un entraîneur d’une équipe de football à quelques instants du coup d’envoi d’un match capital. Aujourd’hui pas le temps de rigoler, il y a 70.000€ de chiffre d’affaires à réaliser. A 10h, le magasin ouvre enfin ses portes, les combattants investissent l’arène et les proies affluents: La journée vient de commencer pour Gaël, vendeur en électroménager.

    Qu’est-que tu voulais montrer avec ton film ?

    L’idée de départ c’était de montrer comment se passe réellement la journée d’un vendeur. C’était de se mettre dans sa peau, sans artifices, sans lui poser de questions.

    Tu fais quand même de ton personnage – le vendeur Gaël – un super héros de la vente, non ?

    Dans ce magasin j’y ai travaillé 1 ans et demi. Gaël c’est le meilleur vendeur du magasin, le killer. Moi je le connaissais personnellement en dehors du travail et je savais que pendant le boulot c’était quelqu’un d’autre. Quand il enfile sa veste de vendeur, sa timidité disparaît, il devient super à l’aise, il parle bien avec les gens … Le problème c’est qu’il n’est pas vrai ! Parce qu’il invente et sort de fausses anecdotes pour que le client soit amical avec lui. Un mec lui parle de chien alors il va lui dire qu’il a chien !

    Hormis le coté comique de ton film, tu dénonces aussi la pression que subissent les vendeurs de Boulanger

    Carrément. C’est ça qui te fait travailler et faire des trucs que tu n’as pas envie de faire. Les vendeurs ne sont pas heureux. Ils vivent avec une pression constante. On leur dit que ce n’est jamais assez, qu’ils peuvent toujours faire mieux. A Boulanger on ne paie pas les heures supplémentaire mais seulement en commissions ! Tout est basé sur des primes, c’est toujours la petite carotte.

    Qui est le plus malheureux: le salarié de Boulanger ou celui de France Telecom ?

    Celui de France Télécom je pense. Le vendeur quand il rentre dans le privé il sait déjà à quoi s’attendre. Le salarié de France Télécom il ne savait pas ce qui l’attendait

    Comment ça s’est passé pour Gaël depuis le film ?

    Depuis le film il y a eu plusieurs soucis. Quand j’ai donné le dossier à Boulanger pour les autorisations de tournage, je leur ai vendu un film un peu promo … Forcement … Après quand ils l’ont vu, c’est parti en vrille. Ils ont voulu licencier le directeur. Gaël n’a pas été directement menacé mais comme le directeur a engagé sa responsabilité pour l’autorisation de tournage, ils ont voulu le faire sauter.

    Quelles sont tes inspirations pour le film ?

    Clerks un petit peu, j’adore Kevin Smith. Mais ma grosse référence c’est Pierre Carles et l’émission Strip Tease. J’adore ça même si dans celui là j’ai fait une incursion directe avec des interview. J’essaie quand même de ne pas orienter, le spectateur doit faire sa propre idée.

    Ça à l’air trop bien je veux y aller !

    A voir mercredi 10 novembre à 18h au cinéma le Denfert, dans le cadre du festival Songe d’une nuit DV , 24 place Denfert-Rochereau, métro Denfert-Rochereau


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    Source: Robin D’Angelo | StreetPress

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