L’analyse du mois est à lire dans Minute qui consacre un numéro spécial « bananes » aux conséquences de sa Une sur Christiane Taubira. « L’anti-racisme [est] un outil de domination », c’est la conclusion que tire le journal après la condamnation par « le Système » de sa une qui comparait la ministre à un singe. Minute d’expliquer :
« L’antiracisme est un système de pensée totalitaire à visée universelle qui exclut de l’humanité tous ceux qui refusent de se soumettre à ses lois, à ses normes, à ses codes y compris humoristiques. »
Pour le journaliste Etienne Mouëdec, la France vit désormais dans « le monde du roman d’anticipation 1984 d’Orwell » où le Parti Socialiste – comparé à Big Brother – a imposé « sa novlangue » antiraciste, « un véritable moyen de contrainte » pour « mettre au pilori ». « La gauche en panne d’idées cherche un épouvantail pour se parer de toutes les vertus » explique le journal pour qui « le danger imaginaire et fantasmé [du racisme] permet toutes les mobilisations et … toute les manipulations ». Car pour Minute :
« Qui croit vraiment à une ‘‘résurgence’‘ du racisme ? De l’antisémitisme, oui, mais de façon circonstanciée et à cause de certaines franges radicales de l’Islam. Mais sinon ? »
L’article le plus sexe, mensonges et vidéo est à lire en page 11 de Rivarol du 21 novembre qui sort l’artillerie lourde contre les frontistes Gilbert Collard et Florian Philippot. Dans un petit article tout en allusions, le canard le plus à droite du Relay de la Gare du Lyon balance ses dossiers sur la vie sexuelle des deux artisans de la dédiabolisation du FN.
Collard, un vicelard ? Rivarol pose des questions sur les raisons qui ont poussé l’avocat, de 20 ans son aîné, à se rapprocher d’une Marine Le Pen, à peine sortie de l’adolescence, quand ils se sont rencontrés :
« En quoi cette gamine qui n’a pas la réputation d’être une grande intellectuelle ni d’être un rat de bibliothèque pouvait-elle intéresser notre Franc-Maçon ? »
Puis citant un portrait du journal économique l’Opinion, Rivarol s’amuse qu’on y apprenne « l’intérêt de Philippot pour la saucisse ! » avant de sous-entendre une relation avec Paul-Marie Couteaux, « un ami très très proche » avec qui il fait « beaucoup de grosses parties de brainstorming. »
Mais pourquoi tant de haine ? Rivarol reproche aux deux sergents de MLP d’avoir « accéléré le processus de décadence du Front National » en « désignant une ligne jaune à ne pas franchir » :
« On ne touche pas à l’oligarchie maçonnique, à la juiverie internationale, aux immigrés légaux, à l’avortement, à la Shoah et à l’homosexualisme etc. »
Ou peut-être est-ce à cause des « déclarations lamentables » et du « coup de patte particulièrement méprisable de Marine Le Pen » après l’affaire Minute. En Une du même numéro, le redchef Jérôme Bourbon est remonté comme un coucou :
« Le plus choquant [dans l’affaire Minute], c’est que le FN ait cru bon de hurler avec les loups. »
Marine Le Pen avait effectivement twitté le jour de la parution du journal : « je suis heureuse de me faire cracher dessus chaque semaine par Minute quand je vois ce que c’est devenu. »
Le plus choquant [dans l’affaire Minute], c’est que le FN ait cru bon de hurler avec les loups
La chronique judiciaire du mois est à lire dans l’Action Française qui s’émeut de l’interpellation « d’une cinquantaine de ses membres » en marge des perturbations des cérémonies du 11 novembre. Après le défilé sur les Champs Elysées, le Front National avait dénoncé des « arrestations arbitraires de militants FN ». Mais pour le journal de la mouvance royaliste, les interpellés étaient (aussi ?) membres de l’Action Française. Le bimensuel évoque même une « rafle sur les Champs-Élysées », sous la plume du médaillé de la Croix de Guerre Jacques Dejouy qui compare « notre pseudo-président » à « l’occupant allemand » et qualifie de « résistants » les manifestants de l’AF :
« Le plus illégalement du monde, des personnes furent arrêtées préventivement, bien avant la cérémonie, par les forces casquées et caparaçonnées [qui] (…) comme aux jours les plus sombres de notre histoire raflèrent 73 personnes »
S’ils ont été arrêtés, c’est parce qu’ils portaient « des bonnets rouges par solidarité avec les grévistes bretons », assure quant à lui l’avocat de l’Action Française, Elie Hatem, dans les colonnes du canard. En effet le journal royaliste récupère à fond « la jacquerie bretonne » avec en titre de une cette semaine : « Nous sommes tous des bonnets rouges ! » Elie Hatem, en pleine montée de MD :
« Aujourd’hui, l’Action Française dérange le pouvoir républicain car, en pleine expansion, elle risque de drainer derrière elle un mouvement populaire incontrôlable. »
L’Action Française risque de drainer derrière elle un mouvement populaire incontrôlable
Le courrier des lecteurs Cette semaine, c’est le négationniste Robert Faurisson qui écrit à Rivarol pour dénoncer « un accord passé entre M. Bergoglio (le Pape François, ndlr) et le président du Congrès juif mondial. » Selon le démystificateur de la Shoah, qui cite un article de La Croix, les deux hommes se seraient rencontrés pour « restreindre la circoncision ». Le copain de Dieudonné de se demander faussement « dans quelle mesure la grande presse a-t-elle, en France, répercuté la nouvelle ? »
Bruno Gollnish a aussi écrit à Rivarol pour dénoncer l’attaque « par un groupe ‘‘antifa’‘ » de l’Église intégriste de Saint-Nicolas du Chardonnet. « Depuis des mois, les agissements de ces milices extrêmement violentes se généralisent sans la moindre intervention des pouvoirs publics », regrette le conseiller régional FN qui fait ici allusion à la dissolution des groupuscules nationalistes après l’affaire Méric.
Les articles dont StreetPress aurait pu vous parler :
> « Des ministres camerounais qui sodomisent les cadavres et achètent leurs organes », Rivarol, n°3117
> « Toi aussi, grimpe au cocotier ! », Minute, n°2942
> « Dieudonné, un héros de l’art contemporain », Eléments, n°149
> « Leonarda, le défi compassionnel des petites salopes de l’UNL », AFu, n°2
> « La culture gay pourrit le tiers-monde », Le Lys Noir, n°22
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