1 Les faits
C’était donc au mois d’octobre dernier: Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales, annonçait que les stages de plus de deux mois permettront de cotiser un tout petit peu pour les retraites. En janvier et juillet 2013, deux salves de loi garantissaient déjà un meilleur encadrement des stages, en étendant notamment la gratification obligatoire et en protégeant les stagiaires contre le harcèlement .
2 Le contexte
En 2012, la France comptait plus d’un million et demi de stagiaires. « Mieux encadrer les stages » était une des 60 promesses du candidat Hollande. Depuis plusieurs années, des collectifs comme Jeudi Noir et surtout Génération Précaire dénoncent « les employeurs qui abusent des stages en les utilisant comme une expérience professionnelle ». Son fondateur Julien Bayou : «Un stage, ce n’est pas un travail, ça ne doit pas être un travail, ça ne doit pas être une période de salariat. Un stage, c’est un moment dans sa formation. »
On a voulu savoir si même à l’Assemblée Nationale, nos députés « utilisaient » des stagiaires. Et dans quelles conditions ils travaillaient. Toujours selon ces employeurs un peu particuliers.
3 La question StreetPress
Est-ce que vous employez des stagiaires ?
4 La réponse des députés
Yann Galut – PS – Cher : « Je fais très attention à respecter la législation en vigueur et à ne pas utiliser de manière détourner une stagiaire pour faire le travail d’un assistant parlementaire. […] Ça serait inadmissible sur le principe et sur le droit »
Roger-Gérard Schwartzenberg – PRG – Val de Marne : « Ils ont des tâches classiques. Enfin… Les mêmes qu’aurait un assistant parlementaire. »
François Vannson – UMP – Vosges : « Des discours… ? C’est arrivé quelques fois oui… et des questions écrites. »
Christophe Caresche – PS – Paris : « Il peut arriver qu’ils écrivent des choses ouais… qu’ils préparent des notes, qu’ils fassent des recherches. […] Je sais pas si ils sont rémunérés. »
Damien Abad – UMP – Ain : « Alors c’est 300… euh… C’est combien ? Je sais plus… »
Patrick Ollier – UMP – Hauts-de-Seine : « Si je dépense l’argent que j’ai le droit d’utiliser pour des collaborateurs, je l’utilise pour des collaborateurs qui ont des formations, un niveau de diplôme et qui me rendent le service que j’attends. Pas comme un stagiaire. »
Claude Goasguen – UMP – Paris : « Hélas non, je regrette. Mais je suis très demandeur, quitte à les payer. »
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