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    29/10/2013

    Des invités, des chroniqueurs et le songwritter Bob Dirham sur Radio Campus

    « Faut-il vraiment travailler ? », l'émission spéciale

    Par Johan Weisz

    Tous les derniers lundi du mois de 19h à 20h, suivez en direct l'émission de StreetPress. Pour la rentrée, on s'est demandé s'il fallait se remettre au travail avec Eric Juramy, du Parti Libéral Démocrate et Denis Vicherat du mouvement Utopia.

    Que va-t-il se passer si je ne vais pas au taf demain matin ? Sortir du salariat est-il un progrès pour l’humanité ? Peut-on s’épanouir sans être heureux dans son travail ? Autant de questions cruciales auxquelles StreetPress a essayé de répondre pour son émission de rentrée sur Radio Campus Paris, lundi 28 octobre.

    Tous les derniers lundi du mois, retrouvez « la matinale » de StreetPress sur Radio Campus Paris. A l’heure où des salariés et des clients pas contents s’écharpent chez Séphora ou chez Bricorama, on s’est posé cette question: Faut-il vraiment travailler ?

    Pour en parler :

    > Denis Vicherat, chercheur et coordinateur entre autres de l’essai « Le travail, quelles valeurs ? » Il est aussi porte-parole du mouvement Utopia qui vise à « dépasser le système capitaliste et la logique productiviste. »

    > Eric Juramy, consultant en stratégie et vice-président du Parti Libéral Démocrate (suivre Eric Juramy sur Twitter ).

    1 Retrouvez le podcast de l’émission…


    2 …et les meilleurs extraits de l’émission

    Eric Juramy – Consultant en stratégie et vice-président du Parti Libéral Démocrate

    « Il y a une tendance : on fait croire qu’il y a besoin d’une réglementation pour faire diminuer le temps de travail. Or, il est évident que le temps de travail entre le 19e siècle et le 20e siècle, pour acquérir les mêmes biens, a fortement diminué. Pourquoi ? C’est simple, c’est ce qu’on appelle la productivité. Elle permet de travailler moins tout en subvenant à ses besoins. Un exemple très simple : pour acheter un sofa dans les années 1950, il fallait 200 heures de boulot, maintenant, il en faut 22.

    (…)

    Aujourd’hui le principal problème en France, c’est que les gens ne touchent pas le fruit de leur travail. Pour nous, le revenu universel social, c’est un mécanisme de spoliation. Des gens créent des richesses qui vont être prises pour payer des gens qui ne font rien. La société définit l’utilité en la monétisant. Si vous entrez dans un système de travail qui est très efficace, plus efficace que le troc, alors vous vous devez d’obéir à un système d’échange libre. Si l’économie sociale, mutuelle et solidaire plaît à des gens, qu’ils y aillent. Mais le modèle le plus efficace, c’est le triptyque travailleurs, capitalistes, et entrepreneurs, où les entrepreneurs sont les mandateurs des capitalistes, présents pour mettre en adéquation le travail et le capital. C’est comme ça qu’on crée de la valeur et de la productivité. Il n’y en a pas un qui a le prima sur les autres dans ce triptyque.

    (…)

    Les gens décident comment ils dépensent leur temps et leur argent. Au Parti Libéral Démocrate c’est très simple : les gens choisissent. Ils ont leur temps de travail qu’ils mettent à disposition d’un employeur s’ils le souhaitent pour un temps donné. C’est ce qu’on appelle l’“échange librement consenti”. La base de tout. Le meilleur allié des salariés, c’est la prospérité. L’État, en réglementant tout, créé de la rareté artificiellement et empêche les gens de contracter.

    (…)

    Si les gens veulent “travailler deux fois moins pour vivre deux fois plus”, c’est très bien ! Je pense que Sarko avec son “travailler plus pour gagner plus” convainc beaucoup plus de monde. Les idées libérales qui ont conduits à la révolution française consistaient à laisser au peuple les fruits de son travail. »

    On fait croire qu’il y a besoin d’une réglementation pour faire diminuer le temps de travail

    Les gens décident comment ils dépensent leur temps et leur argent

    Denis Vicherat – Porte-parole du mouvement Utopia et coordinateur de l’essai « Le travail, quelles valeurs ? »

    « La diminution du temps de travail a été arrachée par des luttes sociales. Il n’y aurait pas eu de réglementation s’il n’y avait pas de grèves. Ça n’aurait pas été possible dans la mesure où les gains de productivité ont toujours été détournés vers l’augmentation du capital ou l’augmentation des marges. La réduction du temps de travail est vraiment une progression sociale fondamentale et il est urgent de reprendre cette lutte. Même la gauche, à cause de la pression idéologique de la droite, du Medef, n’avance plus et c’est très regrettable. Nous voulons remettre ça sur le tapis car la réduction du chômage pour nous c’est : travailler moins pour travailler tous. Le problème aussi, c’est le temps disponible. Même si le temps disponible est un peu plus important, il est aussi pris par beaucoup d’obligations annexes que cette société a créées et ça ne va pas vers l’amélioration. 

    (…)

    , on parle comme si l’employeur et l’employé étaient à un niveau de liberté équivalente. Comme si il n’y avait pas de liens de subordination. Comme si chaque personne qui voulait travailler le pouvait. Il y a cinq millions de chômeurs et huit millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Et ça serait le fruit de leur liberté ? On est dans une situation critique depuis déjà quelques décennies, en gros, depuis la déréglementation libérale qui a commencé avec Thatcher et Reagan. Ils nous ont donné ce monde où il y a de plus en plus d’inégalités et une seule solution : la croissance. Mais on sait bien que c’est une croissance sans emploi dans la plupart du temps. Les économistes les plus lucides savent que la croissance, c’est fini.

    (…)

    Raoul Vaneigem, le situationniste, a cette phrase qu’on aime bien : “le travail est ce que l’homme n’a rien trouvé de mieux pour ne rien faire de sa vie”. Travailler plus, faire des heures supplémentaires, contribue forcément au chômage. C’est du travail que l’on ne donne pas à d’autres. A un moment, il faut qu’il y ait des réglementations. L’économie sociale et solidaire est une voie. L’intelligence est collective. »

    Il y a 8 millions de personnes sous le seuil de pauvreté. Et ça serait le fruit de leur liberté ?

    L’intelligence est collective

    3 En fin d’émission, il y avait la session acoustique

    Pour cette première, c’est le songwriter Bob Dirham qui est venu nous présenter son excellent flop « Pas Paranos » (39 vues sur YouTube). Bob Dirham que vous pouvez retrouver certains dimanches aux « open mic » du Pop In, un bar rock de la rue Amelot (Paris 11e).


    4 Sans oubliez nos chroniqueurs

    > Théodore Brutal, du blog Tryangle.fr est venu rythmer la discussion en apportant un éclairage – n’ayons pas peur des mots – historique, voire même philosophique sur l’art de ne rien foutre.


    > Mathieu Molard (@MatMolard) inaugurait la chronique « Première fois », en nous racontant sa première rencontre avec des Nord-coréens. Il en avait l’air plutôt satisfait.


    > La rédaction de StreetPress a aussi souhaité revenir à ses premières amours avec la Pastille Vichy, revue de presse d’extrême-droite, orchestrée par Robin D’Angelo (@robindangelo).


    > David-Julien Rahmil (@davidrahmil) reviendra quant à lui tous les mois parler intelligemment de jeux videos, internet et autres geekeries. Et pour commencer, il nous expliquait comment GTA 5 alimente la théorie du complot Illuminati…


    Pour continuer le combat contre l’extrême droite, on a besoin de vous

    Face au péril, nous nous sommes levés. Entre le soir de la dissolution et le second tour des législatives, StreetPress a publié plus de 60 enquêtes. Nos révélations ont été reprises par la quasi-totalité des médias français et notre travail cité dans plusieurs grands journaux étrangers. Nous avons aussi été à l’initiative des deux grands rassemblements contre l’extrême droite, réunissant plus de 90.000 personnes sur la place de la République.

    StreetPress, parce qu'il est rigoureux dans son travail et sur de ses valeurs, est un média utile. D’autres batailles nous attendent. Car le 7 juillet n’a pas été une victoire, simplement un sursis. Marine Le Pen et ses 142 députés préparent déjà le coup d’après. Nous aussi nous devons construire l’avenir.

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