Ton dernier album s’appelle « Era extrañ a » ce qui signifie « elle était étrange » ou « ère étrange » en espagnol. Tu voulais dire quoi ?
On vit dans un endroit où l’on découvre simultanément de nouvelles musiques mais aussi des très anciennes musiques, c’est un peu pareil pour la culture. On essaie aujourd’hui de créer le futur en contextualisant les sous-cultures oubliées du passé. Internet a permis de découvrir tellement de choses variées que l’on a créé une sorte de Frankenstein fait d’une infinité de parties différentes. J’aimais aussi simplement l’ambiguïté de la phrase qui correspondait bien à cet album.
Aimerais-tu faire des chansons en espagnol ?
J’adorerais ! Mais je ne pense pas être aussi bon parolier en espagnol qu’en anglais. J’essaie d’apprendre à écrire des chansons en espagnol mais je me réserve pour l’avenir. Je n’ai aucun problème à parler l’espagnol mais j’aimerais faire une chanson que me parents pourraient écouter. J’y pense quand même pour le troisième album !
Polish Girl – Neon Indian
Tu utilises beaucoup de sons chiptunes (8-bit) sur cet album. Tu t’es remis à jouer à la Gameboy ?
Pour cet album j’ai récupéré un commodore 64 qu’un ami a modifié pour pouvoir l’utiliser en tant que synthétiseur. Pendant la création de cet album je m’étais mis à réécouter beaucoup de musique shoegaze que j’écoutais au lycée et j’ai voulu recréer certains sons qui peuvent être similaires à de la guitare mais joués par un synthétiseur. Les gens ont tendance à associer la musique 8 bits à un mouvement très underground et défini mais je pensais que ce serait une bonne idée d’en utiliser dans l’album. Je me suis un peu inspiré de la masse sonore du dernier album de M83 pour Era extrana mais sans trop en faire comme par exemple le son de pièce similaire à Super Mario dans la chanson « Polish Girl ».
On parle aujourd’hui d’un revival 70’s-80’s dans la musique notamment dans l’album de Neon Indian
J’écoute énormément de musique des 70’s-80’s mais pas seulement. J’aime écouter autant de la pop, de la soul que de la musique contemporaine. J’ai voulu revenir sur les bases de la musique électronique au lieu de tomber dans la facilité de créer tout sur mon ordinateur. J’ai grandi au Texas où je passais mon temps à chercher de vieux instruments électroniques pour pouvoir les utiliser dans ma musique. Je n’ai pas conçu Era extrana comme un album des années 80, je me suis plutôt efforcé à mixer différents genres et sons qui m’intéressent dans la musique d’aujourd’hui mais aussi dans la musique passée comme mélanger une chanson des Cocteau Twins avec le thème Gameboy de Super Metroid.
Tu as fait un passage remarqué aux États-Unis dans l’émission de Jimmy Fallon à qui tu as offert un instrument de circuit bent (instrument électronique dont le circuit est cassé). Aimes-tu casser tes vieux instruments ?
L’idée était de faire découvrir aux gens le circuit bending, qui est une pratique de plus en plus utilisée dans la musique électronique d’aujourd’hui. Je pense que beaucoup de personnes voient encore la musique électronique comme inapprochable. Nous vivons dans une ère où chaque chose se renouvelle tous les 6 mois et on se retrouve avec une tonne d’objets inutiles dans nos garages. Mais avec un peu de patience et de la créativité on peut redonner vie à ces objets pour les transformer en instruments de musique ! Si un enfant apprend à hacker un ghetto blaster ou une vieille boite à rythme il pourra créer de nouveaux sons et s’amuser avec !
Pour cet album j’ai récupéré un commodore 64
Si un enfant apprend à hacker un ghetto blaster il pourra créer de nouveaux sons et s’amuser avec !
Tu avais écrit une chanson dans ton premier album (« Psychic Chasms ») qui s’appelait « Should Have Taken Acid With You ». Le fait de faire une musique pop et psychédélique te redonne-t-elle envie de prendre des acides ?
Je pense que je préfèrerais prendre de la D.M.T ! J’ai l’impression que en tant qu’artiste j’ai plus un rôle de narrateur que d’expliquer comment s’est faite la musique. Je me rappelle encore de trips psychotropes avec des amis qui m’ont influencé mais qui ne sont pas la cause première de la création de ma musique. Je ne peux pas écrire sous drogue, je pense que personne ne peut le faire ! Je préfère écouter de la musique qu’en créer lorsque je suis sous drogues.
As-tu de nouvelles collaborations prévues comme celle avec The Flaming Lips ?
On compte d’abord faire un live avec eux, le 1er Janvier. J’aimerais faire deux albums l’année prochaine pour me consacrer à la réalisation de films, ce serait cool de pouvoir faire un hybride de la musique de Neon Indian avec le cinéma, que je pourrais réaliser.
Should have taken acid with you – Neon Indian
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