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    12/10/2010

    Interview « Mainstream » avec le leader du groupe Jonathan Morali

    Syd Matters: « La différence entre les gens qui vont devenir énormes et les autres, c'est le package »

    Par Olivier Fourny

    Jonathan Morali est un mec «super timide» qui fait de la folk mélancolique. Ça ne l'empêche pas de «tout donner sur scène» et d'aimer la musique mainstream. De là à franchir le pas?

    Syd Matters – Bio Express

    1980: Jonathan Morali nait, déjà bercé par Donovan et Léonard Cohen. Il tend ensuite son oreille vers les Pink Floyd.
    Début des années 90: Première grosse claque musicale avec Nirvana
    2001: Première maquette sous le nom de “Syd Project”
    2002: Syd devient Matters et gagne le premier concours CQFD des Inrocks.
    2003: Clément Carles, Jean-Yves Lozac’h, Rémi Alexandre et Olivier Marguerit rejoignent Jonathan et Syd Matters devient ainsi un groupe.
    2010: Sortie du Cinquième album de Syd matters “Brotherocean”

    La scène, ça représente quoi pour toi ?

    C’est très bizarre d’être sur une scène, ce n’est pas du tout naturel pour moi. Il faut jouer un peu, et en même temps être conscient qu’il y a plein de gens qui te regardent, qui t’écoutent…c’est unique quoi ! Au début, cela me paraissait insurmontable, car j’ai toujours été super timide. Je n’ai jamais pu prendre la parole en cours, car je devenais écarlate, je ne pouvais plus parler. Mais par contre, la scène c’est une vérité, c’est un truc juste. Quand je suis en concert, c’est le moment le plus important de ma vie. On essaie de tout donner et d’aller vers un absolu…

    Quels sont les groupes qui te plaisent actuellement dans la musique?

    Il y a beaucoup de gens qui me plaisent énormément en ce moment. Je pense à Sufjan Stevens , un songwriter américain qui est assez génial, que j’apprécie et que j’admire. Il y a un groupe américain aussi qui s’appelle Midlake , que je suis depuis longtemps et que j’adore. Toujours dans la chanson ou dans la pop, j’aime bien les gens aussi qui essaient de pousser un peu les limites. Dirty Projectors , un groupe dont on parle de plus en plus, est assez impressionnant. J’ai eu la chance de les voir sur scène, et ce sont des gens qui continuent à faire de la musique avec des repères de chansons de pop, mais qui expérimentent dans des domaines beaucoup plus vierges. Je trouve cela assez passionnant. J’écoutais Beach House récemment, qui est le groupe de la nièce de Michel Legrand, eh bien c’est super!

    Tu n’écoutes rien de « mainstream »?

    Je ne fais pas trop la distinction entre mainstream, indé … Moi j’adore Arcade Fire, mais c’est peut-être devenu Mainstream maintenant non ? Ils remplissent des stades maintenant ! Et puis il y a bien sûr Radiohead ! Pour moi, ce sont des groupes qui ont une portée vraiment plus grand public que plein de choses que je peux écouter, et qui en même temps, ne sacrifient en rien la qualité et l’exigence qu’ils ont musicalement.

    Penses-tu que Gorillaz, par exemple, a fait des concessions sur son dernier album ?

    Euh, moi Gorillaz en fait, je suis pas très fan…De ce que j’ai écouté, cela ne m’a pas vraiment plu… Mais je pense que tu peux faire quelque chose de très mainstream, mais de très sincère. A mon avis, ce qui fait la différence entre les gens qui vont devenir énormes et les autres, c’est le package : quand à la fois, t’as une image, une musique, et aussi toute une histoire derrière qui fait parler. Prends les White Stripes : si tu enlèves leur imagerie, je pense qu’ils n’auraient pas eu ce même succès. Pour faire un truc grand public, t’as besoin d’avoir, je crois, tout l’attirail de la star. Mais de toutes façons, si t’est bidon, tu grilles direct. C’est pour cette raison qu’il n’y en a pas tant d’artistes bidon que cela sur le marché…

    Comment voyez vous les tournées ? Des envies d’international ?

    On commence notre tournée par la France, parce que c’est notre pays et que c’est là qu’on est les plus connus. Mais à partir de 2011, l’idée c’est de partir un peu partout, là où on aura la chance d’avoir notre disque dans les bacs. On a déjà tourné à l’étranger plusieurs fois, beaucoup en Europe, un peu aux Etats-Unis. Nous n’avons jamais eu beaucoup de moyens, beaucoup d’argent, beaucoup de notoriété. Ce qui peut être frustrant c’est quand tu fais 3 ou 4 concerts dans un pays, il commence à se passer quelque chose, tu peux rencontrer des gens, sauf que t’as plus de thunes. C’est pour cette raison que cette fois-ci, on va essayer de le faire différemment, et vraiment se donner les moyens de se faire connaître ailleurs.

    Syd Matters – Hi Life

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    « Prends les White Stripes : si tu enlèves leur imagerie, je pense qu’ils n’auraient pas eu ce même succès »

    Source: Olivier Fourny | StreetPress , merci à Le Cargo pour les images du concert de Syd Matters
    Crédits photos: Yann Orhan

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