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    22/09/2010

    « … parce qu’il y a vraiment beaucoup de musique pas bonne du tout »

    Patrice : « Je lutte pour la bonne musique »

    Par Samba Doucouré

    StreetPress a rencontré Patrice pour la sortie de son nouvel album « One ». Il nous parle autant d'atomes, de Nina Simone, que de Féfé, à qui il aurait appris la gratte. Cours de philo musicale avec le chanteur allemand.

    C’est déja ton 6e album. Comment se renouveler ?

    Il faut toujours se mettre dans des situations nouvelles. S’il y a une routine qui s’installe, il faut la casser. Travailler avec de nouvelles personnes dans des endroits nouveaux. Si on est confortablement installé, c’est mort. Il ne faut pas être à l’aise quand on fait de la musique.

    Justement. Où as-tu a puisé ton inspiration pour cet album?

    L’inspiration, elle est partout. C’est juste l’attitude qui compte. On est comme des radios. Il faut avoir la bonne fréquence et on devient réceptifs. Alors, seulement, les idées peuvent venir.

    Pourquoi as-tu titré ton album “One”?

    Car c’est l’union de toutes les choses que j’aime, de toutes les cultures, de tous les styles. C’est aussi parce que je crois tout est “one”. Tous les atomes, par exemple de ce micro ou de cette bouteille là, étaient autre chose auparavant. Peut-être qu’ils faisaient partie d’un arbre, d’une personne… La vie ne se perd pas, tout se reforme.

    C’est ce qui explique cette cover…?

    Oui. Ce n’est pas du tout un photo-montage comme on pourrait le croire. L’artiste Jay Art, qui a fait la pochette, a agencé une véritable installation de 3 mètres de hauteur, avec des enceintes qui forment un visage, et on y a collé un grand poster. On a ensuite mis l’ensemble dans la forêt…

    Pourquoi dans une forêt ?

    Parce que c’est la nature, et c’est de l’art qui repose sur un contraste (rires). C’est pas à moi qu’il faut demander, c’est à l’artiste qui a réalisé la pochette.


     «Tous les atomes, par exemple de ce micro ou de cette bouteille là, étaient autre chose»

    En quoi le message de « One » est-il différent de celui de tes précédents albums?

    Je pense que c’est mon meilleur album (rires) ! Je voulais être plus extrême, enregistrer à l’ancienne sur de vraies pistes, de vrais analogues, des machines vintages…que j’ai mélangés avec un côté plus futuriste. J’ai aussi travaillé avec un orchestre européen, mais j’ai aussi utilisé des instrus très rythmées qui rappellent l’Afrique, et fusionné ces contrastes. Sur certains morceaux, je mets énormément d’instruments, tandis que d’autres sont totalement épurés. L’album est au final très contrasté.

    Tu as repris le titre de Nina « Ain’t got no. I got life ». N’était-ce pas un risque de toucher à un classique comme celui-là ?

    Oui, bien sûr que c’est un risque. Mais c’est surtout un hommage. J’aime cette chanson et c’est l’une de mes artistes préférées. Je me suis dit : « oui, on peut mettre ce morceau en avant ». Je suis sûr qu’il y a des gens qui doivent se dire « mais c’est Nina Simone, il ne faut pas la toucher, surtout pas ce titre là… ». Mais tu vois, il y a beaucoup de personnes qui ne connaissaient même pas Nina Simone, surtout dans ma génération. Moi j’avais vraiment envie de la leur faire découvrir. Le message est qu’il faut apprécier la vie, se contenter de ce que l’on a, au lieu de ce concentrer sur ce que l’on a pas. Ce sont des paroles dont je me sens proche, tout comme je me sens proche de Nina Simone.

    A la Fnac, ton CD est classé dans le rayon Pop/Rock. Moi je t’aurais plutôt vu dans la catégorie Reggae/Soul…

    Il y a des gens qui disent que je fais du Reggae, d’autres qui disent que je fais du Reggae/Soul/Folk, il y en a qui Rock/Pop. Pour moi ça ne change rien, c’est ma musique! C’est une musique vraiment cosmopolite, celle d’une nouvelle génération qui est mélangée, qui a grandi avec beaucoup de styles différents. Ma musique regroupe toutes les choses que j’aime beaucoup et il n’y a pas vraiment de catégorie pour ça. Pas encore. J’espère qu’un jour, on va s’ouvrir un peu et que l’on va avoir une catégorie où là on pourrait dire : oui c’est ça!

    Féfé, l’ex-membre du Saïan Supa Crew raconte que c’est toi qui lui a appris à jouer de la guitare. Tu nous racontes?

    Féfé est l’un des membres du Saïan avec qui j’étais le plus proche. Un jour, j’ai participé au morceau « 96 degrees » avec eux. J’ai acheté une guitare neuve pour l’occasion, et Féfé en a joué un peu. Je l’ai regardé, puis je lui ai dit : « tu as vraiment du talent, il faut continuer! ». Lui me disait : « non, non je ne sais pas ». Je lui ai alors donné un cours, écrit quelques notes sur un papier, puis je lui ai dit de garder la guitare. Il m’a dit : « non, tu peux pas faire ça », mais j’ai insisté. Je lui ai dit : « Il faut juste que tu travailles un peu et ça ira »… et tu vois, il l’a fait !

    Maintenant que ça marche bien pour lui, tu pourrais lui demander un petit retour ? Il te doit des sous là!

    Non ! Je lutte juste pour la bonne musique, parce qu’il y a vraiment beaucoup de musique pas bonne du tout. Quand quelqu’un comme Féfé fait son truc et que ça marche, c’est bon pour tout le monde.

    Tu te produis en concert le 18 novembre au Zenith de Paris. Un message pour tes fans?

    Oui ! On va tout déchirer!

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    «J’ai regardé Féfé et je lui ai dit “tu as vraiment du talent, il faut continuer!“»

    Source: Samba Doucouré | StreetPress

    Crédits photos: Michela Cuccagna | StreetPress

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