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    02/08/2013

    Boulodrome / Pastis / Barbecue

    Où se sentir comme au camping à Paris ?

    Par vincent touveneau

    Les joies des douches communes ou des soirées karaoké te manquent ? Pas besoin d'aller sur la côte basque pour profiter du camping, il y a tout ce qu'il faut à Paris.

    1 Pour retrouver l’attrait des douches communes

    Le spot : Il y a 17 douches publiques dans la ville de Paris. On vous conseille celles de la rue Petitot (19e) avec une jolie façade Art Déco.

    L’ambiance : Les douches sentent fort la javel et sont en permanence arrosées par un jet d’eau : propreté garantie. Et en plus vous n’aurez pas à montrer votre engin à votre voisin si vous êtes complexé : les douches sont individuelles.

    Les voisins de tente : « Il y a un peu de tout mais surtout des gens du quartier », dixit le gardien. Nous, on y a vu beaucoup de vieux travailleurs migrants en vieilles sandales de cuir. Et une petite routarde à l’air latino.

    Potentiel camping : Comme au camping, les gens ne viennent pas prendre des douches ici pour le plaisir. L’exotisme festif d’un camping du Sud de la France est bien loin, dans ces douches aux airs de toilettes turcs.

    2 Pour siroter un pastis en plein air

    Le spot : « Chez Janou », au 2 rue Roger Verlomme. Rien que le nom sent le soleil et l’accent qui se promène.

    L’ambiance : Une terrasse plutôt calme dans le très agité quartier du Marais. Mais « Chez Janou » propose surtout une carte qui rassemble plus de 80 sortes de Pastis, tous à 4 euros le verre. C’est donc un sanctuaire pour les amateurs parisiens de « petit jaune».

    Les voisins de tente : Situé derrière la place des Vosges, « Chez Janou » accueille les touristes du monde entier venus découvrir Paris. Vous y croiserez des Allemands en tong et des Américains à casquette. Relax quoi.

    Potentiel camping : Avec les beaux jours, on pourrait presque s’y croire, même si 4 euros ça reste cher pour un pastis…

    3 Pour jouer à la pétanque

    Le spot : Le cadre grandiose des arènes de Lutèce, c’est quand même le must pour tirer. Ou pointer. Rendez-vous rue Monge dans le 5e.

    L’ambiance : Attention, ici c’est pour les pros : des vieux de la vieille se pressent pour lancer le cochonnet. Et c’est blindé les week-end.

    Les voisins de tente : Des boulistes sexagénaires et des bobos qui commencent à toucher.

    Potentiel camping : Haut, si vous n’oubliez pas de parler sans arrêt pendant une partie. Selon feu Yvan Adouard, célèbre conteur provençale « les boulistes s’expriment autant avec leur langue qu’avec leurs boules ».


    Ça fait un peu Amélie Poulain, OK, mais si c’était une amatrice de pastis ça se saurait…

    Les boulistes s’expriment autant avec leur langue qu’avec leurs boules

    4 Pour chanter du Balavoine au karaoké

    Le spot : On a sélectionné pour vous le Café Rive Droite qui propose son karaoké aussi bien pour des bar-mitzva que des séances individuelles. Et ce tous les jours de la semaine.

    L’ambiance : Celle d’un café de la rive droite assez guindé, avec ses mojitos à 15 euros. Le véritable intérêt, c’est de pouvoir pousser la chansonnette en live, comme à la maison. Avec plus de 15.000 titres au compteur, c’est l’un des répertoires les plus fournis de la ville.

    Les voisins de tente : Touristes, cadres en goguette pendant une activité du CE… Pas sûr que tout ce monde se balade en bermuda.

    Potentiel camping : Pas évident, mais on peut se consoler en chantant Titanic avec un groupe de Japonais en voyage d’affaires.

    5 Pour écouter la radio au frais sous un parasol

    Le spot : Une seule fréquence : 93.9 FM tous les jours à 18h sur Radio Campus Paris. Installez-vous devant votre transistor à lampes, pour écouter cette émission consacrée au camping.

    L’ambiance : Festive ! Les animateurs proposent « à leurs auditeurs une heure de vacances radiophoniques par jour, pendant tout l’été. » De la musique groovy, des invités jeunes : l’émission qui apporte un peu de fraîcheur dans ton open space.

    Les GO : On entend parfois la voix lascive d’une animatrice qui raconte des cochonneries, et on trouve ça drôle.

    Potentiel camping : Surtout sonore, mais avec un rosé et un chapeau de paille, on se croirait au pot de bienvenue des aoûtistes au camping municipal de Juan-les-Pins.

    « Une heure de vacances radiophoniques par jour, pendant tout l’été ! »

    6 Pour dormir dans un mobil home

    Le spot : Planter sa tente en plein cœur de Paris, il n’y avait que feu Kadhafi pour pouvoir le faire sans être inquiété par la police. Alors on opte pour le camping du bois de Boulogne, le seul référencé dans la capitale.

    L’ambiance : Être le seul camping de Paris comporte ses inconvénients. Selon un résident de passage l’été dernier, « les prix sont exorbitants et la proximité d’une route rend le sommeil assez difficile. » Une addition salée et du bruit omniprésent ? Une introduction cohérente à la vie parisienne. Comptez plus de 50 euros pour 4 personnes par nuit, en août. Attention, il ne s’agit pas de tentes mais de cottages ou de roulottes.

    Les voisins de tente : « L’ambiance et l’accueil sont conviviaux », toujours selon notre testeur. On peut s’y sentir comme dans un petit village avec une épicerie et même un bar.

    Potentiel camping : Le Camping Indigo n’a presque de camping que le nom. Si l’envie vous prend de planter votre tente « trois secondes » d’une certaine marque, mieux vaut essayer le bon plan ci-dessous. Ou se faire inviter directement dans la cour de l’Elysée.

    7 Pour planter sa tente

    Le spot : Au domaine national de Saint-Cloud pendant Rock en Seine. Les trois soirs, ils se reposent dans un camping géant où leurs tentes identiques poussent comme des champignons.

    L’ambiance : Si on a les moyens de s’acquitter du précieux sésame (120€ quand même), on peut passer trois jours en suivant un joyeux triptyque apéro/concert/apéro. Attention, des risques de chutes de gens bourrés jusqu’à la moelle sont prévisibles à partir de trois heures du matin. Ah oui, les toilettes de festival sont connues pour leur propreté discutable.

    Les voisins de tente : Même si System of a Down et Pheonix sont à l’affiche, peu de chances de les croiser autour des toilettes Toi-Toi. Par contre tu rencontreras peut-être des apprentis hipsters et des blogueuses mode venus écouter les groupes les plus influents de la planète.

    Potentiel camping :  Total ! Le grand rassemblement du rock parisien est aussi l’occasion rêvée de gueuler « Apéro, apéro » jusqu’au bout de la nuit. « Eh mec, t’as pas trois euros pour une dernière bière ? »


    Le camping du bois de Boulogne, une institution depuis… au moins Woodstock ! Bon, c’était moins sédentaire, à l’époque…

    Eh mec, t’as pas trois euros pour une dernière bière ?

    8 Pour faire un barbecue

    Le spot : La mairie de Paris les a inaugurées avec un slogan douteux : « les berges sont à vous ». Avec de telles contrepèteries, on n’a aucun scrupule à sortir les chipolatas.

    L’ambiance : Celle de Paris-plage, mais avec un délicieux fumeux de viande grillée qui nous titille les narines. Attention, on ne va pas vous mentir : poser son barbecue dans la zone est un peu risqué. Selon Élise, une testeuse « on a beaucoup de risques de se faire prendre par les agents de sécurité. » La rebelle attitude, version Knacki Herta.

    Les voisins de tente : Des gens venus faire un pic-nic avec nappes et Doritos. Par contre ces relous ont oublié leurs gobelets en plastique et vont venir vous en taper toute la soirée.

    Potentiel camping : Les joies de la viande grillée ne sont pas du goût des autorités, mais avec un peu de discrétion et de diplomatie, il est fort possible de goûter au roi du repas d’été en plein cœur de la Capitale.

    9 Pour glander sur un transat

    Le spot : L’été est revenu sur le bassin de la Villette. On vous la fait courte : transats, bars et musique. Si l’eau du canal n’était pas aussi verdâtre, on se croirait presque en vacances.

    L’ambiance : Joueuse. Pour sa dernière année de mandat Bertrand Delanoë a sorti l’artillerie lourde. Circuit de karting, tyrolienne, cours de voile : pour un peu on se croirait au Club Med.

    Les voisins de tente : Très “famille”. Des enfants font du pédalo et jouent dans les bouées. Le soir, ce sont les adultes qui prennent le relais mais attention, à minuit, Paris Plage ferme boutique.

    Potentiel camping : Paris-plage reste l’apanage des Parisiens qui ne peuvent pas partir en vacances. Le hic : où est le sable ? A la rédaction de StreetPress, on n’est pas contre quelques plaisirs régressifs, et nous aurions aimé sortir notre seau et notre pelle.


    Manque plus que le saut à l’élastique du haut de la passerelle…

    10 Pour choper des Allemand(e)s

    Le spot : Les auberges de jeunesse. Nous, on vous recommande le « Peace and Love » et son sport-bar reconnu pour son grand choix de bières mais aussi pour sa population de jeunes filles germaniques. Le bar est assez fréquenté jusqu’à 2h du matin. Sprechen Sie Französisch?

    L’ambiance : Décontractée avec tous ces travellers qui sortent de la douche et sentent encore le shampoo. Pour engager la conversation avec une allemande (ou un allemand), pas la peine d’être trop expansif.

    Les voisins de tente : Des voyageurs du monde entier. Vous risquez bien d’être le seul autochtone ce qui constitue un atout non négligeable si vous êtes venus pour vous savez quoi.

    Potentiel camping : Très fort. Surtout l’espace détente de l’auberge de jeunesse, à l’étage. Ici on joue à des jeux de société et on sympathise avec ses voisins de dortoir.

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