Pour construire un château avec des outils moyenâgeux
L’époque : Au 13e siècle quand le seigneur de Guédelon part casser de l’infidèle lors d’une croisade. Pas de bol, il ne reviendra jamais et ne pourra pas débuter la construction de son château dont il avait dessiné les plans.
Le plan : Dans les environs de Treigny (Yonne) à 2 heures de route de Paris, aidez des archéologues médiévistes à finir le château du seigneur de Guédelon en respectant les plans et les techniques d’époque.
L’ambiance : le soir, biture à l’hypocras – de la cannelle et des épices fermentées dans du vin rouge, activité physique le jour. Déborah, la trentaine, est venue plusieurs fois sur le chantier : « nous portons des costumes d’époque appelés “biaude”, et nous n’avons pas le droit de porter de jeans ni de vêtements modernes. » Pour les outils, c’est également du lourd : on peut se retrouver à manier le pendiculaire (sorte de niveau médiéval) ou même la doloire (instrument d’équarrissage). Plus « Les Visiteurs », tu meurs.
L’anecdote spatio-temporelle : « Non, on ne couche pas sur des paillasses dans une hutte de paille, mais dans les gîtes de la région », explique Déborah, institutrice dans le présent. Zut, on s’y voyait déjà. Par contre vous aurez bien le droit de goûter à de la cuisine médiévale. Une expérience que StreetPress a déjà connue à un tournoi de Full Contact Médiéval
Infos pratiques : Du fait d’une forte demande, la durée des stages ne peut pas excéder une semaine. Le prix : 6€ par jour, 4€ pour les moins de 26 ans. Par contre l’hébergement n’est pas compris et vous devez amener vous-même votre gourde, qui en plus devra être d’époque.
Vous reprendrez bien un peu de genoux de porc ?
Pour zoner en Solex en mangeant des saucisses
L’époque : Le début des années 70, quand Véronique Sanson est au top de la pop et que les minots pédalent à fond sur leurs vélomoteurs.
Le plan : Un week-end camping à Folleville (Oise) avec Hugues et sa bande, collectionneurs de Solex. Entre deux pastis et une chipolata grillée, vous arpenterez les petites départementales dans la région, moustache et cheveux au vent. L’occasion unique de parcourir les routes de l’Oise à la vitesse vertigineuse de 30 km/h.
L’ambiance : « Très conviviale et multi-générationnelle » nous assure Hugues. « On parcourt une soixantaine de kilomètres dans la journée. » Ces grosses balades sont surtout l’occasion pour les passionnés de Solex de se rencontrer et de se mettre des mines en faisant reluire leur belle carrosserie. Hugues collectionne les Solex depuis l’adolescence et il en a plus de… 600 ! « Il faut savoir que le Solex a été un moyen de locomotion populaire durant les années soixante mais qu’il a connu le déclin en 1975. »
L’anecdote spatio-temporelle : Niveau bilan carbone, ces passionnés de tunning, version 70’s, peuvent dormir la conscience tranquille. « Avec un Solex, on peut faire un Lille-Perpignan avec seulement 10 litres d’essence. » Une idée pour Europe-Ecologie ? Par contre cela prendrait quand même deux jours…
Infos pratiques : Les renseignements sur la prochaine manifestation sont sur le site
Le tunning, ça avait plus de gueule en 1970…
Pour jouer au cheminot période Front Populaire
L’époque : Les années 1900 et ses cheminots le visage plein de sueur et de suie.
Le plan : A Rillé en Touraine, l’Association d’Exploitation du Chemin de fer de Marcilly, propose un stage de 5 jours à bord d’un train à vapeur. Et ça ne rigole pas : en plein cagnard les préposés doivent remplir de charbon la locomotive quand ce ne sont pas les pistons qu’ils doivent huiler. Objectif, parcourir 60 kilomètres de balade.
L’ambiance : Ici, tout le monde se relaye dans les tâches. Chef de gare, mécanicien, préposé au charbon, il y en a pour tous les goûts quand on aime le cambouis et les bleus de travail. « Les locos datent du 20e siècle mais c’est du matériel costaud », insiste Bernard, un ancien des télécoms à la retraite qui a fait le trip en 2006. « On travaille sur deux locomotives, la Touraine et la Polonaise. Ces machines demandent beaucoup d’entretien mais heureusement, il y a beaucoup de stagiaires. »
Le conseil pour un voyage dans le temps réussi : « Les stages ont lieu au mois d’août, et la chaleur tape un peu sur le système. Heureusement, le vin de Touraine est là pour s’hydrater. Personnellement, je préfère un bon Saint-Nicolas de Bourgueil à un Bordeaux », préconise Bernard, qui parcourt 900 km depuis Toulon chaque année pour jouer au petit train.
Infos pratiques : Les places sont chères pour le train à vapeur de Rillé. Il faut réserver presque un an à l’avance, et le stage coûte 300€. L’hébergement n’est pas inclus mais les apéros compensent.
Par contre, ils ne sont pas syndiqués
Pour se la jouer James Dean dans un festoche Rockabilly
L’époque : Les années 50 quand les zazous dansent le rock au Golf Drouot, boivent des bières à 2 francs et font la queue au flipper.
Le plan : A Allassac en Corrèze, les inconditionnels de la culture rockabilly prennent trois jours de RTT pour la « Dream Fish Kustom Party », tous les ans au mois de mai.
L’ambiance : « Géniale quand il fait beau, très bonne quand il pleut », s’enthousiasme Christiane, quadra énergique, qui tient cette culture de son adolescence. « Il y a beaucoup de jeunes tatoués, avec des coiffures bananes, mais perso, j’ai arrêté depuis longtemps. » La miss a conservé l’esprit de cet univers fait de Cadillac chromées, de ciné en plein air et Milk-Shake à la fraise. T’es puriste ou tu l’es pas.
Infos pratiques : La « Dream Fish Kustom Party » a lieu au milieu du mois de mai au fin fond de la Corrèze. Plus de onze concerts pendant trois jours et un camping qui accueille volontiers ton Vespa et ta canadienne. Le prix, 6 euros par jour.
Le parking, une attraction dans les festoches rockabilly
Pour lancer des tomahawk dans le bocage normand
L’époque : Le Far West et ses grandes étendues désertiques où les derniers mohicans se battent avec les cowboys. Bref, l’Amérique qu’on aime… mais dans le bocage normand.
Le plan : Entre Rouffigny et Bourguenolles, près de l’A84, le camp de vacances « Indiens Cowboy Land » vous propose de jouer aux Sioux et aux Confédérés. De nombreuses festivités sont proposées, comme des soirées feu de camp ou un voyage…en limousine. On n’a jamais dit que la cohérence était comprise dans le prix.
L’ambiance : Céline, éducatrice spécialisée, a joué la squaw le temps de son anniversaire. « C’était une soirée très sympa avec les amis, assez dépaysante, originale ». Pas vraiment attristée par le coté western en carton, elle insiste : « Il y avait un spectacle de dressage de cheval, de l’initiation au lancer de tomahawk. » Tellement de trucs à faire qu’elle n’a pas eu le temps de fumer le calumet avec ses meilleurs potes.
Infos pratiques : Pour prendre une grande bouffée d’air frais et d’incohérences historiques, vous devrez débourser de 60€ pour un tipi pour deux à 300€ pour une semaine de séjour. Un peu cher, mais toujours moins risqué que le siège de Wounded Knee.
Love is in the air
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