Samedi à Paris, on pouvait compter entre 10.000 et 50.000 manifestants selon que l’on soit policier ou organisateur. Les associations roms ont pris la tête d’un cortège plus joyeux qu’en colère, sous un ciel ensoleillé.
En fait, des défilés étaient programmés dans 130 villes de France. Au total, entre 77.000 et 100.000 personnes ont protesté contre la xénophobie et la « politique raciste » du gouvernement en matière de sécurité. A l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme, plusieurs dizaines d’associations, de partis et de syndicats étaient mobilisés, des représentants des Roms au journal Mediapart, d’ Amnesty International au Parti des Indigènes de la République .
StreetPress a recueilli les réactions des manifestants :
Sacha Zanko, président d’association Rom en France et représentant des Roms au Conseil de l’Europe:
« Nous sommes aujourd’hui à Paris pour manifester notre mécontentement face au dispositions prises par le gouvernement contre les Roms (…) Les Français ont compris qu’il y va de leur devoir de manifester pour les Roms parce que bientôt ils y perdront leur liberté, leur reconnaissance, leur identité»
Martine Royo, Conseillère nationale à Paris pour Amnesty International: « Un certain nombre de projets de loi vont passer au Parlement en septembre qui concernent les étrangers, la discrimination, la garde à vue et nous avons tenu à prendre position »
Pierre Henry, directeur de France terre d’asile :
« Il y a aujourd’hui beaucoup d’insécurités mais contrairement à ce qu’affirme le chef de l’Etat, ces insécurités sont d’abord sociales, la vraie question est de savoir comment réintroduire du service public »
Quand on demande à Edwy Plenel, directeur du journal Mediapart pourquoi un journal manifeste:
« Ce qui légitime le journalisme c’est la démocratie, ce sont les valeurs de la République, ‘liberté, égalité, fraternité ‘ et aujourd’hui c’est une manifestation qui témoigne d’un sursaut républicain, ça va au-delà de la gauche, de la droite, des sensibilités partisanes. Les valeurs fondamentales de notre République, celles qui font le lien social sont menacées par la présidence »
Youssef Boussamah, Militant du Parti des Indigènes de la République:
« Nous voulons mettre l’accent sur le racisme structurel qui traverse ce pays (…) On arrive à un moment où les masques tombent, la France et l’Europe se révèlent telle qu’elles veulent être, c’est-à-dire sans bronzés, sans musulmans, sans Roms »
Josiane Balasko, comédienne, familière des mobilisations militantes: « Les responsables c’étaient les travailleurs immigrés il y a 4 ans. Maintenant il faut trouver d’autres responsables, ça devient les Roms… on a toujours trouvé des responsabilités sur des gens qui n’ont pas les moyens de se défendre et qui ne sont en aucun cas les délinquant tels qu’ils sont décrits »
Source: Samba Doucouré | StreetPress
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