Alors que le 104 traverse sa première grave crise, les pouvoirs publics vont proposer de renforcer les partenariats entre l'atelier d'artistes et les associations locales. En pleine vacance du pouvoir, le 104 s'apprête à changer de politique.
Le CentQuatre en plein changement de direction
Le CentQuatre traverse une période trouble. Victime de son incompatibilité originelle, il est tiraillé entre sa logique commerciale et son ambition d’être un espace de recherche et d’innovation artistique. Face à des difficultés financières considérables – le déficit budgétaire s’élèverait à 780 000 euros – la prochaine direction de l’établissement culturel se voudra de nature administrative et non pas artistique.
Après un peu plus d’un an d’existence le bilan du projet quelque peu utopiste du Cent Quatre apparaît décevant. L’échec est d’ailleurs symbolisé par le départ prochain de ses deux directeurs Robert Cantarella et Frédéric Fisbach. Dans le dernier édito, Cantarella explique qu’un « malentendu résidait entre l’ambition et l’attente d’un tel monument ».
Les habitants du XIXème veulent des activités qui leurs parlent plus
Dans ce contexte de redéfinition du CentQuatre, les habitants du XIXe arrondissement attendent beaucoup de l’établissement en termes d’offre culturelle. « Du hip-hop pour nous les jeunes» ou encore des représentations d’humoristes sont des activités très plébiscitées par le public. Martin demande « des concerts » et « des projections de films, des rétrospectives ». De manière générale, l’idée qui revient le plus est celle de « plus d’activités artistiques dans le hall avec le public ».
En somme, l’enquête réalisée auprès des habitants du quartier et des habitués du CentQuatre ne fait que confirmer le sentiment de déception, voire parfois de gaspillage d’un lieu immense, pourtant porteur de beaucoup d’espoir pour l’évolution de la vie du quartier. Pour beaucoup il reste malheureusement un « ghetto de bobos » loin du projet initial de lieu d’interaction culturelle pour tous.
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Ne pas céder au pessimisme
Pourtant, Delphine Mercadet du Service d’insertion et de prévention du Centquatre se veut optimiste. Pour elle il faut « laisser du temps au temps »: Le temps de construire la relation entre un établissement récent – inauguré en octobre 2008 – et son public.
Surtout, le CentQuatre est conscient de ses difficultés: comme par exemple de son ambition d’être présent à la fois sur la scène locale et internationale. Face au constat d’une faible affluence, un premier changement de programmation a eu lieu. Il cherche à développer des activités autres que les ateliers en weekend.
La mairie souhaite tisser un réseau entre les partenaires associatifs locaux et le CentQuatre
Julie Navarro, adjointe chargée de la culture et de l’animation des quartiers à la Mairie du XIXe arrondissement, dit « avoir souvent ressenti que la direction du CentQuatre, très à l’aise sur les questions artistiques, n’était pas à l’écoute des enjeux plus sociaux pouvant être combinés dans les activités artistiques de l’établissement. »
En poste depuis deux ans, elle estime avoir eu « un temps nécessaire pour prendre ses repères et être en mesure de proposer des actions ». En route: L’appel à projet que la Marie de Paris lancera prochainement pour des activités se déroulant dans la nef du 104, afin que celle-ci vive avec «des évènements locaux ».
Cette mesure vise notamment des structures du quartier apportant avec elles non seulement leur activité mais aussi leur public. Les associations pourraient donc bénéficier de la « gratuité d’un espace prestigieux » et le CentQuatre pourrait utiliser les réseaux qui existent déjà pour mobiliser les habitants du XIX, créant ainsi une synergie avec les acteurs du quartier.
*A lire aussi sur StreetPress: Le 104 en faillite: Un collectif d’artistes veut prendre la direction
Source: Emeline Le Naour et Lea Arce | StreetPress
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