Le 1er mai c'est le défilé du FN à Paris. Mais si les supporters de Marine Le Pen veulent prolonger la fête dans la capitale ils auront l'embarras du choix. Royalistes old-school ou crânes rasés, leur QG est peut-être en bas de chez toi.
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1 Bars et restaurants
Le Local 92
Au Local c’est Jean-Marie qui vous accueille
Où: Au 92 rue de Javel, à deux pas du ministère des affaires étrangères (Paris 15e)
Quoi: Un superbe bar à l’ambiance biker-cosy avec son papier peint vert foncé et ses grosses fleurs argentées. Immanquable: Le portrait de Jean-Marie Le Pen en tenue de corsaire par son filleul Alexandre Barbéra Ivanoff. On aime aussi l’affiche sous verre du spectacle de Dieudonné « J’ai fait le con » ou « la Charte Autonomie-Nation » . La bière n’est pas trop chère (3 euros le demi) et le bar ouvre de toute la nuit le week-end ( mais de 18h à 00h en semaine ). Les jeudi, le Local accueille des conférences sur Salazar, Céline ou le Nouvel Ordre Mondial . A noter le coin bibliothèque et ses rubriques (fournies) « pangermanisme » ou « nationalisme-révolutionnaire. »
Le proprio: Serge Ayoub, connu aussi son le nom de Batskin, égalemment propriétaire du magasin de fringues “Bad Street Shop”:http://www.streetpress.com/news/30237-bad-street-shop-paris-13e.
La clientèle: Le bar fait « la synergie de l’extrême-droite à Paris » selon un cadre du Gud parisien. Des crânes rasés en bombers côtoient des étudiants propres sur eux et des quadras en chemise. C’est aussi le « point de rencontre des nationalistes » de province quand ils montent à Paris. Une adresse incontournable donc. Attention, il faut être membre pour pouvoir rentrer et l’ambiance très masculine peut mettre mal à l’aise.
Le courant: Figure historique dans les milieux skinheads-nationalistes parisiens, Serge Ayoub est à la tête du mouvement « nationaliste révolutionnaire » Troisième Voie .
Au Doux Raisin
Aux Doux Raisins, fermé avant la teuf
Où: Au 29 rue Descartes dans le prolongement de la rue Mouffetard (Paris 5e)
Quoi: Portraits de Gabin, Funès ou Blier aux murs, cuisine bourguignone, barde qui joue des chansons paillardes: Vous êtes dans un resto 100% franchouillard. A un détail près, la bière est serbe (et chère, 5 euros la petite bouteille de Lav). Le patron est le président de la Fraternité Franco-Serbe dont l’objectif est « défendre la survie du Kosovo serbe. » Le Doux Raisin sert aussi de lieu de conférences pour Egalité et Réconciliation .
Le proprio: Charles-Alban Schepens, président de la Fraternité Franco-Serbe (parrainé par Jany Le Pen) mais aussi ex-boss du FNJ Bourgogne et en 19ème position sur la Liste Antisioniste de Dieudonné lors des élections européennes de 2009.
La clientèle: Des quadras white-white-white qui parlent du site kontre-kulture et de « la haine du Français de souche ». Des jeunes aussi, qui chantent des chansons paillardes. Le week-end vous pouvez croiser Alain Soral au bar. « Ici on est en terrain de connaissance » s’exclame le fondateur d’Egalité et Réconciliation quand StreetPress le croise en terrasse.
Le courant: Egalité et Réconciliation. Charles-Alban Schepens a aussi été pendant un temps associé à Thibaud de Chassey boss du groupuscule Le Renouveau Français .
La Tartine
Esprit, es tu là?
Où: Au 63 rue Saint-Anne parmi la nuée de restaurants japonais (Paris 2e)
Quoi: « Carrefour stratégique de toutes les droites nationales » pour les uns ou « bar où souffle l’esprit de la droite nationale » pour les autres, la Tartine est un petit bistro traditionnel à la déco militaro-régionaliste. Les murs sont ornés de drapeaux bourguignon, corse ou basque, d’écussons des polices du monde entier ou de publicités vintage pour rejoindre la légion. Le patron n’hésite pas à sortir de généreuses coupoles de saucisson.
Le proprio : Le jovial Bernard Maillet – également président du « Comité de soutien des amis de l’ASP » , une association d’aide aux démunis très proche du Front National (Marie-Christine Arnautu est membre de son conseil d’administration). Son épouse d’origine harkie est aussi derrière le comptoir.
La clientèle: Des Antillais du FN, des petits-fils de Croix-de-feu, des prêtres traditionnalistes: tout ce petit monde se rejoint devant le comptoir pour refaire le monde. On s’enthousiasme pour « le courage de Kémi Séba », « la race blanche » ou le Japon « pays où la peine de mort est appliquée. » Bernard n’organise pas d’événements: « Ici c’est plutôt café du commerce!»
Le courant: Front National.
Et aussi (cliquez pour en savoir plus)
> “Les Rochons”:http://www.streetpress.com/news/30227-les-ronchons-paris-5e
> “La Mère Agitée”:http://www.streetpress.com/news/30228-la-mere-agitee-paris-14e
2 Boutiques et libraires
Librairie Facta
Une anthologie de Je suis partout vous attend chez Facta
Où: Au 4 rue de Clichy, derrière l’Eglise de la Trinité (Paris 9e)
Le proprio: Emmanuel Ratier, directeur de la lettre confidentielle Faits et Documents, ancien rédacteur en chef adjoint de Minute et spécialiste de lobbys. Parmi ses ouvrages « Mystères et secrets du B’naï B’rith : la plus importante organisation juive internationale » ou « Au cœur du pouvoir : enquête sur le club le plus puissant de France ». Devinez de quel club il s’agit…
Quoi: « La dernière librairie d’extrême-droite de Paris », dixit le gérant. Spécialisée dans les livres d’occasion sur « l’Etat Français » et « le IIIème Reich ». Dans les bacs une anthologie de « Je suis partout », « Pierre Laval vu par sa fille » ou encore « Göring 1933 – 1939 » de l’écrivain négationniste David Irving. Si tu es sage tu pourras visiter le deuxième étage de la boutique où pour moins de 100 euros tu peux acheter une gravure du maréchal Pétain ou des assiettes d’époque de « l’associations des mères allemandes. »
La clientèle: Très vieille France: Un historien souverainiste de 27 ans qui a l’air d’en avoir 40 dans son pardessus noir et une mamie de 70 ans qui regrette que Carl Lang n’ait pas eu ses signatures pour les présidentielles. Le gérant explique qu’ici « un trentenaire, c’est un jeune ».
Le courant: Extrême-droite « au sens très large. » « On fait des signatures aussi bien d’Alain Soral que de Dominique Venner », explique le gérant. Bon d’après le catalogue, on aurait plutôt tendance à dire Pétainiste.
La Librairie du Savoir ou Librairie Roumaine Antitotalitaire
Retrouvez les best-seller des Nouvelles Editions Latines
Où : Au 27 bis avenue René Coty, pas trop loin du restaurant La Mère Agitée (Paris 14e)
Quoi : Un must-see ! Véritable caverne d’Ali Baba vous trouverez à la librairie du Savoir tout ce qui se fait de meilleur en matière de négationnisme. Reynouard , Faurisson (l’intégralité de son oeuvre y est vendue pour 200 euros), Jürgen Graf mais aussi Saint-Loup et Israël Shahak se disputent les étagères avec Léon Degrelle (Le fascinant Hitler ! ) ou encore William Pierce (Fierté Blanche ). Les amateurs de complot ne seront pas en reste avec l’intégralité de la revue Tabou qui dans son dernier numéro met à nu « Le mensonge de l’apartheid » et se demande dans un article de 9 pages: « Peut-on dialoguer avec les Juifs ? »
La clientèle: Vous êtes ici bel-et-bien dans une librairie clandestine. Ouverte seulement quelques heures par semaine, il est recommandé d’appeler si vous ne voulez pas vous déplacez pour rien. De l’extérieur on ne voit rien et StreetPress ne garantit pas que le proprio vous ouvrira à tous les coups. Le local lui-même ne ressemble pas vraiment à une librairie mais plutôt à un petit dépôt où sont entreposés des cartons; le tout très peu éclairé… Ambiance sous le manteau garantie.
Le proprio: Connu sous le nom de Gros Guillaume, le propriétaire fermera à clef derrière vous s’il vous autorise à entrer. Mais n’ayez crainte, plutôt porté sur la discussion, Gros Guillaume se fera une joie de vous recommander ses ouvrages préférés. Et vous expliquera ce qu’il s’est vraiment passé le 11 septembre.
Le courant: Négationniste et complotiste. La librairie du Savoir est l’héritière de la Vieille Taupe (fermée en 1991) de Pierre Guillaume qui passe régulièrement apporter des ouvrages de sa maison d’édition.
Librairie Notre-Dame de France
Où : Au 21 rue Monge, à deux pas du Panthéon… et de Saint-Nicolas du Chardonnet¨ (Paris 5e)
Le proprio : Wojtek Golonka. Mais la librairie est chapeautée de très près par les intégristes de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X (le directeur l’explique dans cette vidéo ).
Quoi : Ici énormément de livres consacrés à la religion (et probablement l’intégralité de l’œuvre de Monseigneur Lefebvre). Mention spéciale pour les écrits classés dans le rayon « Contre Eglise » qui rassemblent l’Islam, le Judaïsme, le Protestantisme et la Franc-maçonnerie. Sinon on trouve des bouquins de Roger Holeindre , des revues cathos comme Présent , royalistes comme l’Action Française ou encore un mystérieux ouvrage intitulé « Le terrorisme pastoral ». Il y aussi un point CDtèque où tu pourras trouver les meilleurs cantiques mis en musique.

La clientèle : Exactement comme les Le Quesnoy dans « La vie est un long fleuve tranquille ». Ils viennent surtout pour les livres de spiritualité. Lorsque StreetPress visite la librairie, le proprio explique à un petit groupe de clients qu’au « bout d’un moment la praxis pourrait influencer la théorie ». Tout le monde a rigolé. Sauf nous.
Le courant : « Nous sommes une librairie catholique traditionnaliste » explique le vendeur. On aurait pu s’en douter à la présence du magazine de Civitas , ou au fait que l’Abbé Cacqueray – surtout connu pour avoir comparé « le combat du maréchal Pétain pour la France à celui de Mgr Lefebvre pour l’Église » – ait inauguré, et béni en latin, la boutique.
Et aussi (cliquez pour en savoir plus)
> “Librairie Duquesne”:http://www.streetpress.com/news/30233-librairie-duquesne-paris-7e
> “Librairie Laubrière”:http://www.streetpress.com/news/30234-librairie-laubriere-paris-15e
> “Librairie des Nouvelles Editions Latines”:http://www.streetpress.com/news/30235-librairie-des-nouvelles-editions-latines-paris-6e (éditeur de Mein Kampf)
> “Librairie Armes et collections”:http://www.streetpress.com/news/30236-librairie-armes-et-collections-paris-11e
> “Bad Street Shop”:http://www.streetpress.com/news/30237-bad-street-shop-paris-13eme
Aujourd’hui certains ouvrages peuvent être condamnables par interdiction judiciaire – c’est-à-dire après publication et par un juge – s’ils incitent à la haine raciale ou nient l’Holocaust. Le delai de prescription est d’un an. Voilà pourquoi vous pouvez encore trouver La Race de Walther Darré en librairie ou le best-seller du Führer.
La loi de protection des mineurs de 1949 habilite le ministère de l’Intérieur à interdire à la vente ou à l’exposition des – de 18 ans des ouvrages présentant un danger pour la jeunesse. Cette loi concerne à 95 % la pornographie … mais aussi Mein Kampf que vous ne verrez jamais en vitrine.
Concernant les objets faisant référence au nazisme il est simplement interdit « d’exhiber en public un uniforme, un insigne ou un emblème d’une organisation déclarée criminelle. » Pas de problème donc pour acheter de la musique SS à Armes et collections.