16/06/2024

Tribune de Kamélia Ouaissa, journaliste à Ghett’Up

« Les jeunes des quartiers populaires doivent faire front contre l'extrême droite »

Par Sara Carraud

À l’approche des élections législatives, Kamélia Ouaissa, journaliste chez Ghett’Up appelle les jeunes des quartiers populaires à faire front contre l'extrême droite.

Face à la montée en puissance du Rassemblement national (RN), la jeunesse des quartiers populaires s’organise. Kamélia Ouaissa, journaliste à Ghett’Up incite les jeunes à se mobiliser. Pour, elle, les jeunes des quartiers populaires doivent faire front contre l’extrême droite. Tribune.

« Nous, les jeunes des quartiers populaires, nous sommes souvent sollicités pour faire barrage aux extrêmes, mais nos luttes quotidiennes méritent bien plus d’attention. Nous sommes ce qu’on appelle des “électeurs castors”. C’est-à-dire des électeurs qu’on sollicite uniquement pour faire barrage. Jouer le castor, c’est bien un temps, mais cela ne résout pas les problématiques pour lesquelles nous nous battons depuis tant d’années. Avec notre média Ghett’up, nous avons signé une tribune publiée par Libération, intitulée : Nous, jeunes de quartiers populaires, appelons la jeunesse à faire front à l’extrême droite.

Le président n’est pas le seul décisionnaire de notre avenir

Il ne faut pas négliger les élections législatives car c’est le moment où nous choisissons qui va décider pour nous. En effet, le président n’est pas le seul décisionnaire de notre avenir. Nous avons aussi l’occasion de choisir nos députés. Il faut le reconnaître : aucun parti politique n’est parfait.

Nous sommes dans un système où, malheureusement, les jeunes des quartiers populaires votent pour le moins pire. Mais personnellement, je préfère aller me battre avec un Mélenchon, ou un Ruffin (LFI), plutôt qu’avec l’extrême droite.

Si le Rassemblement national arrive au pouvoir, nous risquons de perdre notre démocratie. Les quartiers populaires en pâtiront particulièrement. Le système social s’effondrerait. Le RN accentuerait ce qu’il appelle : “l’insécurité”, en réprimant tous les jeunes issus de quartiers populaires, notamment les personnes racisées.

Nous répondons présent malgré un manque de représentation…

Les quartiers populaires se sont énormément mobilisés, bien plus qu’aux précédentes élections européennes, avec une augmentation de la participation de 3,4 %. Nous, les quartiers populaires, répondons présent malgré le fait qu’on ne parle jamais de nous. Nous ne sommes pas représentés, ou très peu. Malgré ce manque de représentation, nous répondons quand même à cette mobilisation.

En France, 72 % des répondants à une enquête que nous avons menée avec Ghett’up sont convaincus que les jeunes de quartiers populaires doivent s’investir davantage dans la vie politique. Comment faire ? C’est très simple. Déjà, allons voter aux deux tours. Ensuite, mobilisons-nous en répondant aux appels de mobilisation pour faire barrage à l’extrême droite. Rejoignons les collectifs, soutenons le mouvement sur nos réseaux sociaux, relayons les informations, et manifestons, car c’est un droit qui nous est dû. Nous devons répondre à ce devoir citoyen, et aller voter.

Chaque voix compte !

Il est donc impératif que nous, jeunes des quartiers populaires, prenions notre avenir en main. La situation actuelle exige notre engagement. Chaque voix compte et chaque action a son importance. Ensemble, nous pouvons faire la différence et construire un futur où nos préoccupations seront enfin entendues et prises en compte. Ne laissons pas notre destin être dicté par ceux qui ne comprennent pas nos réalités. Allons voter, faisons entendre nos voix et battons-nous pour une société plus juste et équitable. »