09/10/2014

Rivarol, Minute : tout doit disparaître !

Le pire de la presse d’extrême droite en septembre

Par Mathieu Molard

Valls aurait juré « leur mort ». C’est en tout cas ce qu’affirment Rivarol et Minute dont l’existence est menacée par les procès et les amendes en cascade.

L’annonce crowdfunding du mois est à lire dans le journal Minute du mercredi 1er octobre. Le canard d’extrême droite est aux abois et en appel aux dons de ses lecteurs pour se remettre à flot.

En cause l’accumulation des procès et d’amendes suite à ses unes trashs. Le 20 mai dernier, le journal était en effet condamné à 3.000 euros de dommages et intérêts et 4.000 euros d’amende pour une couv’ homophobe. Minute avait titré sur le mariage pour tous, « Bientôt ils vont pouvoir s’enfiler… la bague au doigt ».

(img) La couv’ incriminée

Puis le 24 septembre dernier, c’est le parquet qui avait requis trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende contre Jean-Marie Molitor, le directeur de publication. Cette fois, à cause de sa une sur Christiane Taubira et la banane.

Minute demande la pièce et rappelle à ses lecteurs que « l’argent est le nerf de la guerre ».

C’est presque toute la presse d’extrême droite qui est menacée de disparation. Rivarol, dans son numéro du 2 octobre, se plaint comme Minute de l’avalanche de procès qui lui tombe dessus.

Le canard risque de devoir débourser plus de 100.000 euros entre les publications judiciaires, les amendes et les différents dommages et intérêts suite à un édito intitulé « l’insupportable police juive de la pensée ».

Egalement dans le viseur de la justice, la rubrique culture de Rivarol. Dans un article, un de leur journaliste estimait que « le festival (de Cannes) faisait la part belle aux pornocrates, aux invertis et aux sionistes. » Bilan : 5.000 euros d’amende.

Pour Rivarol, les ordres viennent d’en haut, puisque c’est Manuel Valls himself qui aurait « décidé d’en finir avec Rivarol. » Le journal pétainiste le tient d’un « coup de fil anonyme ». Preuve supplémentaire de ce harcèlement, le journal qui était parfois distribué dans les rayons de certains Monoprix y aurait disparu.

Les unes de la presse nationaliste début octobre / Crédits : Streetpress

Le coup de gueule du mois est dans Minute. Le journal préféré de la fan-base de Marine Le Pen revient sur les résultats des sénatoriales :

« Le FN rêvait d’un élu au Sénat, il en a deux et il aurait pu – et même dû – en avoir trois ! »

Et si le Front a loupé le triplé, ce serait la faute de l’ex-FN et maire d’Orange sous l’étiquette Ligue du Sud, Jacques Bompard. En « voulant imposer sa femme comme tête de liste », il aurait poussé Marion-Maréchal Le Pen à « claquer la porte » des négociations visant à créer une liste d’union entre la Ligue et le Front. Résultat : deux candidatures à l’extrêmes droites entre le FN et la Ligue du Sud qui ont laissé un boulevard aux socialistes :

« Le total des deux listes (231 voix) donnait un siège au Sénat, celui-ci étant à 193 voix… »

Pas de bol !

La dédicace du mois est dans Présent. Le canard des catho-tradi titre un article « Merci pour ce moment ! », comme l’ouvrage de Valérie Trierweiller, l’ex-première dame. « C’est le titre à la mode. Il s’applique beaucoup mieux d’ailleurs aux journées chouannes (…) qu’à la vengeance d’une harpie », balance Présent dans une référence à un raout littéraire organisé par les Editions de Chiré les 4 et 5 septembre derniers dans la Vienne.

(img) Merci pour ce moment ?

Au programme des festivités : messe, dédicaces et conférences, avec en guest l’écrivain Pierre Hillard, venu débattre sur le thème « Révolution, mondialisme et franc-maçonnerie ».

A l’inverse de Minute et de Rivarol qui font la tronche, cet event a donné à Présent des raisons de faire péter les bouteilles de Champomy :

« Le rush au stand de Présent nous a valu une cascade de tout nouveaux abonnements. Une petite cascade. Mais frémissante quand même. Plus d’une douzaine. »

Comme quoi, tout ne va pas si mal dans la presse nationaliste !