Cette semaine, Dominique Voynet annonçait qu'elle ne se représenterait pas à la mairie de Montreuil, dégoûtée du monde de la politique. Mais à l'Assemblée, les quelques députés qui reconnaissent un mal-être ne sont pas prêts de démissionner.
1 Les faits
Ce lundi 25 novembre, Dominique Voynet a annoncé publiquement ne pas être candidate à sa réélection. La maire de Montreuil depuis 2008, seule élue verte à la tête d’une ville de plus de 100.000 habitants, a décidé de ne pas se représenter en mars prochain. D’ici là elle va continuer à assumer ses « responsabilités de maire » et « contrairement à ce qu’elle a vécu en 2008, elle transmettra les dossiers quel que soit le nom de son successeur ».
2 Le contexte
Engagée dans le mouvement écologiste depuis les années 80, Dominique Voynet a enchaîné les fonctions : députée européenne, porte-parole du parti, ministre sous le gouvernement Jospin, sénatrice, maire de Montreuil…
Mais du jour au lendemain elle choisit d’arrêter… Pourquoi ? D’après un éditorial publié sur son site, c’est « la dégradation de la vie politique » qui l’a poussée à la démission. Une dégradation qui se traduit par « la suspicion et le mépris qui englobent tous les politiques » mais surtout par le comportement de ses adversaires « dont le seul projet est de reconquérir ce qu’ils considèrent comme leur bien, leur fief, à n’importe quel prix. »
Elle s’insurge aussi contre les promesses infondées et sans lendemain faites au moment des élections : « je refuse de partir en campagne en promettant logements et jobs “à la mairie” à tour de bras, de garantir à toute personne rencontrée dans la rue que sa demande, même injustifiée, sera traitée “en priorité”.»
Alors le craquage de Voynet, un symptome de mal-être qui se généralise chez nos hommes politiques ?
3 La question de StreetPress
Et vous, vous arrêtez quand ?
4 La réponse des députés
Eric Ciotti – UMP – Alpes-Maritimes : « Je trouve votre question stupide voilà ! […] C’est une entreprise de fumisterie totale. Je crois que madame Voynet se retire parce que si elle ne se retirrait pas elle serait battue. Donc on est dans la démagogie la plus totale. »
Christian Eckert – PS – Meurthe-et-Moselle : « Le monde politique est un monde parfois un peu brut… Il y a beaucoup de mauvaise foi. »
Olivier Falorni – PS – Charente-Maritime : « Il y a un certain nombre d’élus qui n’envisage pas la fin de la politique. Ou qui l’envisage comme une petite mort. »
Alain Moyne-Bressand – UMP – Isère : « Je n’en vois pas l’utilité, à partir du moment où on me réélit. Mais il faut savoir s’arrêter avant qu’on vous mette dehors. Ça doit être la règle ! »
Charles De Courson – UDI – Marne : « C’est plutôt une inadaptation à la fonction que l’usure du pouvoir, comme on l’appelle. »
François De Rugy – EELV – Loire-Atlantique : « Le jour où on n’a plus envie, en effet il y a quelques sacrifices que du coup on n’accepte plus et donc on arrête. »
Laurent Baumel – PS – Indre et Loire : « Moi je ne suis pas blasé ou épuisé par l’engagement politique donc je n’ai pas cette perception. Même si dans ce qu’elle a dit il y a peut-être des choses qu’il faut accepter d’entendre, bien sûr. »
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