A l'heure où la crise internationale frappe durement le secteur du tourisme, les pays du Maghreb se maintiennent en bonne position grâce à un flux de visiteurs européens et à une politique de prix raisonnable.
Les Français ainsi que leurs homologues européens, veulent par tous les moyens fuir le stress, la grisaille, ainsi que la pollution. Des maux qui n’ont de cesse de rendre de plus en plus pénible le quotidien au sein des grandes agglomérations. Bon nombre de touristes ont une seule envie: se rendre au Maghreb !
Le podium: Maroc – Tunisie – Algérie
Sans surprise, les différentes études menées par les cabinets spécialisés placent le Maroc en tête des destinations maghrébines, devant la Tunisie, et l’Algérie, pays qui tente de s’imposer après une décennie d’instabilité politique. Bien qu’il détienne la médaille d’or sur le podium, le royaume chérifien enregistre une baisse de 30% de son activité touristique. Ils sont environ 8 millions à avoir visité le royaume en 2009.
La Tunisie a recensé pour cette même période environ 7 millions de touristes. Considéré par les économistes comme une destination « bon marché», le petit pays d‘Afrique du Nord a été touché par la crise frappant la classe moyenne européenne. L’Algérie a toujours du mal à émerger, avec environ 510.000 visiteurs étrangers en 2009, à cause notamment de la guerre déclarée par le groupe Al-Qaida Maghreb sur son sol.
Le Maghreb: destination alternative.
Depuis ces dernières années, voyager dans les pays du Maghreb – Maroc et Tunisie – est devenu une tendance. Hiver comme été, les destinations nord-africaines font le plein de réservations.
Depuis les attentats du 11 septembre dernier, les français n’osent plus sélectionner des destinations lointaines, et préfèrent se concentrer sur les pays les plus proches. Et depuis la crise de 2008, nombreux sont les tours-opérateurs qui ont mis en place une politique anti-crise pour maximiser leur clientèle. « Les spécialistes du tourisme au Maghreb se sont adaptés à cette nouvelle tendance, ils proposent des voyages à la carte, à petit prix, confirme un agent de voyage du quartier de Belleville, à Paris. »
L’arrivée de compagnies low-cost
Comme on le constate, les compagnies low-cost proposant des destinations maghrébines fleurissent. Il suffit de lire les panneaux publicitaires que l’on croise dans le métro pour s’en rendre compte. Elles sont marocaines, tunisiennes, ou encore européennes. Toutes profitent du développement du tourisme pour maximiser leurs bénéfices. Au point de voir les compagnies aériennes nationales comme la Royal Air Maroc ou Tunis Air faire leur entrée dans la valse des transporteurs bon marché avec leurs propres filiales. « A l’échelle maghrébine, on peut dire que le développement du low-cost et du tourisme font bon ménage, affirme un journaliste du magazine Jeune Afrique. On comprend pourquoi les chambres de commerce et autres structures locales d’appui au développement économique soutiennent par des avantages considérables les dessertes de leurs régions ».
Le bouche-à-oreille en renfort
Ajouter à cela les liens culturels privilégiés entre la France et le Maghreb: Ils motivent les particuliers à participer également à la promotion du tourisme. Et mis à part les voyages organisés, nombreux sont les français qui préfèrent tisser des liens avec la population locale par l‘intermédiaire d‘immigrés établis dans l‘Hexagone: « Visiter le Maroc, l’Algérie, ou la Tunisie, ne veut pas dire se cantonner dans un Club Med, un Sheraton ou un Hilton, déclare un journaliste tunisien. Et c’est la raison pour laquelle, le tourisme maghrébin a su résister à la crise qui frappe le monde ».
Quelque soit le prix du billet, de l’hébergement, ainsi que des services proposés sur place, rien ne fera en sorte qu’un divorce puisse se conclure entre le Maghreb et ses aficionados.
Source; Sharif Affane | StreetPress
Crédit photo de une: La plage de Hammamet, de Calips96 | Flick’r Creative Commons