Invité ce matin de la matinale d'Europe 1, le numéro 2 du PS Harlem Désir est revenu sur l'affaire Woerth et sur la réforme des retraites dont il estime les conditions de vote « pas idéales du point de vue démocratique ».
1. Les faits:
Harlem Désir, Eurodéputé et numéro 2 du PS était l’invité d’Aymeric Caron, ce matin, sur Europe 1. Au programme de la matinale : (encore) l’affaire Bettencourt-Woerth et aussi (un peu) la réforme des retraites.
2. Le contexte:
La réforme des retraites passe dès aujourd’hui, et ce jusqu’à jeudi devant la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée et non devant la plénière, comme l’aurait préféré le parti socialiste. Le débat se déroulera à huis clos “pendant que les français sont en vacances” s’exaspère Harlem Désir. De quoi faire rager un PS déjà scandalisé par les suspicions qui planent sur le gouvernement.
3. La vidéo:
4. Le verbatim:
Sur le projet de loi sur les retraites: Nous allons nous battre dans des conditions qui ne sont pas idéales du point de vue démocratique puisque (…) la Commission des Affaires Sociales, (…) avec le ministre, va se réunir pendant que les français sont en vacances et à huis clos (…) Si cette réforme était si bonne que le prêtant le gouvernement, pourquoi le faire dans le dos des français et en fermant les portes ? D’un côté on dépense des millions dans des pages de publicité dans les journaux (…) payés sur les fonds publics, et de l’autre côté, au moment où a lieu le vrai débat, on ferme les portes et on ne veut pas que les français puissent assister à l’échange des arguments.
Le PS va déposer 150 amendements est-ce que c’est surtout histoire de marquer le coup ?
H.D. : Nous n’allons pas déposer des milliers d’amendements, nous allons déposer, article par article, des amendements qui correspondent au contre-projet qui a été présenté par Martine Aubry et le PS. (…) Nous voulons montrer qu’il y a une réforme des retraites, qui peut être financée, beaucoup plus juste et beaucoup plus équitable.
Sur l’affaire Woerth-Bettencourt: Ce que l’on constate, c’est que M. Woerth avait menti : il avait dit qu’il ne s’était pas du tout mêlé de l’embauche de sa femme, il est avéré aujourd’hui qu’il en a parlé avec M. De Maistre. Il avait dit qu’il n’était pas intervenu dans l’attribution de la légion d’honneur à M. De Maistre, il s’avère qu’il est intervenu. Il avait dit qu’il n’était pas au courant du dossier fiscal de Mme Bettencourt, il s’avère (…) qu’il en avait connaissance. (…) A partir du moment où il est avéré que M. Woerth a menti, la légitimité de la demande que nous avons faite qu’un juge indépendant soit nommé est encore plus grande. D’autant que le procureur Courroye est lui même mentionné dans les écoutes et donc est à la fois juge et parti.
Est-ce que la conséquence c’est qu’il doit démissionner ?
H.D. : Dès le début nous avons dit qu’il y avait un certain nombre d’éléments, notamment la double casquette Ministre du Budget-Trésorier de l’UMP qui n’était pas acceptable (…) on a fini par nous le concéder. (…) Nous voulons que la vérité soit établie (…) le seul moyen de la connaitre c’est par un juge indépendant et ensuite, le président de la République devra en tirer les conséquences. (…) Je constate que pour les cigares de M. Blanc, pour les avions de M. Joyandet et le permis de construire, il a été demandé à ces ministres de quitter le gouvernement. De l’autre côté, pour M. Woerth et les faits extrêmement graves pour lesquels il est mis en cause, il est couvert. Ce que l’on demande au président de la République et au Premier Ministre, ce n’est pas de couvrir, mais c’est d’aider le pays à découvrir la vérité.
Source: Marine Selles | StreetPress