Depuis juin 2011 une circulaire du ministère de l'Intérieur vise réduire les possibilités d'embauche pour les étudiants étrangers formés en France. Yasmine raconte comment elle a du faire ses cartons en 24h malgré le soutien de son employeur.
Les diplômés étrangers ne sont-ils plus les bienvenus en France? Depuis plusieurs mois, les conditions d’attribution d’autorisation de travail délivrées à des travailleurs passés par des écoles françaises se sont singulièrement durcies (voir ci-contre). Yasmine, une jeune Tunisienne, raconte comment elle s’est pris cette réalité en pleine figure. Fin septembre, alors qu’elle travaillait depuis plusieurs mois comme consultante dans un cabinet de conseil en système d’informations, elle a été contrainte de quitter son poste du jour au lendemain.
Une circulaire du ministère dont personne n’est au courant En cause : sa demande d’autorisation de séjour sur le sol français en qualité de salariée étrangère lui a été refusée. Pour “Inadéquation de mon poste avec mon cursus. Ce qui est aberrant… et réfutable”, affirme l’intéressée, native de Tunisie. Comme plusieurs diplômés d’origine étrangère, Yasmine s’est retrouvée confrontée au durcissement des conditions de délivrance des autorisations de travail. Depuis le 31 mai 2011 une circulaire du ministère de l’Intérieur enjoint les préfets à adopter “une approche sélective” pour réduire l’immigration légale. “J’avais reçu plusieurs offres mais j’avais aussi justement choisi une entreprise qui a l’habitude de prendre en charge ces procédures”, raconte Yasmine.
Au début, tout se passait bien: une période d’essai sans encombre, une intégration rapide dans la vie de l’entreprise… et puis fin juillet, les choses se sont compliquées. “On m’a annoncé que des refus d’autorisation de travail commençaient à arriver, notamment dans d’autres départements de la société. Tout ça à cause de cette circulaire envoyée dont personne n’est véritablement pas informé”.
Au cœur de l’été, l’heure n’est toutefois pas à l’inquiétude. Enfin, pas trop. “A l’époque, on m’a redit, au sein de ma société, que j’avais un super dossier. Mon PDG a fait une lettre dans laquelle il explique que j’occupe un poste stratégique et que j’apporte une vraie valeur ajoutée à l’entreprise. On m’a dit de rester concentrée sur mon travail parce qu’ils s’en occupaient ”.
Le 7 octobre le ministre de l’enseignement supérieur Laurent Wauquiez a fait de part de son souhait de « corriger » le texte. Claude Guéant l’a envoyé boulé 5 jours plus tard.