Sarkozy avait promis de pendre Villepin à un « croc de boucher ». Et le second accuse le premier d'être un « des problèmes de la France ». Mais pourquoi tant de haine ? Réponse pour les newbies de la politique.
Portraits Ils sont du même parti, de la même génération, et ont la même envie du pouvoir. L’un avocat pragmatique. L’autre diplomate intellectuel. De quoi faire d’eux des alliés redoutables ou les meilleurs ennemis d’une droite décomplexée.
Comment se sont-ils opposés pour la première fois? Il y a 20 ans, au début des années 1990, Nicolas Sarkozy est le successeur affiché de Jacques Chirac. Mais un choix politique l’éloigne du Corrézien. Le jeune politique prometteur parie sur Edouard Balladur. Villepin lui reste fidèle et occupe vite la place du dauphin de Chirac. Les deux sont incontournables à leur manière. Chacun dans leur camp.
Citation « En politique, la trahison est une question de date » Talleyrand.
Sarkozy a-t-il fait le bon pari dans les années 1990? En 1995, Edouard Balludur perd les présidentielles. Suite à la défaite de son mentor, Sarkozy est banni de la chiraquie. Une traversé du désert commence pour le loup aux dents qui raillent le parquet.
Le saviez-vous ? Villepin tendra la main au disgracié Sarkozy, en 1997, pour défendre Chirac, sous les attaques de Philippe Seguin après la dissolution ratée de l’Assemblée Nationale. Sarkozy devient secrétaire général du Rassemblement pour la République (RPR), ancêtre de l’actuel Union pour la Majorité(UMP).
Comment Nicolas Sarkozy s’est rendu indispensable ? Comment exister sous la coupe d’un président qui vous reproche encore votre trahison ? « En s’émancipant de son agenda politique et en créant le sien » répond Nicolas Sarkozy. L’avocat de Neuilly obtient en 2002, le portefeuille de ministre de l’Intérieur à défaut de Matignon. Il créé un évènement tous les jours à la destination des médias et apparaît désormais incontournable. Et c’est comme ça que Sarkoy, le « story teller », l’emporte sur le fin lettré.
Qui c’est qui court le plus vite ?
Villepin, le résistant face à son rival ? En 2007, Nicolas Sarkozy est élu Président de la République. Dominique entre en résistance se déclarant candidat pour 2012. Le président de République Solidaire pourrait bien provoquer une dispersion des voix à droite, déjà amorcée avec le centre et le Front national. Une dispersion à éviter, dans l’esprit de Sarkozy.
En politique, la trahison est une question de date
Villepin coulé par les affaires ? Les affaires pèsent toujours sur le président de République Solidaire. Il vient à peine, mercredi 14 septembre, de gagner en appel le procès Clearstream quand il est ratrappé par une affaire de mallettes. L’avocat Robert Bourgi l’accuse d’avoir reçu des fonds occultes, par mallettes entières, de la part de dirigeants africains. Nous ne savons pas (ce) qui il y a derrière les révélations de ce maître de la Françafrique …
Et aujourd’hui ? Avec seulement dix députés République Solidaire à l’Assemblée, Dominique de Villepin semble être plutôt isolé. Récemment blanchi, il a trop longtemps senti le roussi au point d’éloigner ceux qui voulaient se faire bien voir à la Cour sarkozyste. Mais le président sortant risque d’avoir besoin de ses voix. Sur l’échiquier politique, il est pris en tenaille par Marine Le Pen (FN) sur sa droite et Hervé Morin (Nouveau Centre) et François Bayrou (MoDem) sur sa gauche.
Concours de “décomplexion” à la plage
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