C'était une première : Pour récupérer des vivres et aussi mettre les locaux de leur côté, des « occupants » de Notre-Dame-des-Landes ont constitué une chorale pour chanter sur les marchés. Une histoire parmi tant d'autres sur la ZAD.
Avec leurs guenilles, leurs barbes hirsutes et leurs bottes boueuses, les choristes de la Zone à Défendre (Zad) de Notre-Dame-des-Landes, sont loin de l’image d’Epinal des Petits chanteurs à la Croix de bois. Mais, consciencieux comme dans la plupart des actions qu’ils entreprennent, ils répètent.
Trois fois par semaine, une vingtaine d’occupants de la ZAD se réunissent pour la chorale dans un des nombreux campements de la zone :
« C’est parti d’un délire d’un petit groupe de gens, raconte Babé qui vit ici depuis trois mois. Ils ont proposé une soirée, comme ça, et on en a fait d’autres. On s’est dit qu’il fallait utiliser toute cette énergie. »
Chorale au marché Début mars, c’était donc leur première sortie à Nantes, au marché de la Petite Hollande. Un quartier qui, sans mauvais jeu de mots, est l’ancien fief de Jean-Marc Ayrault.
Map -C’est où ?
« Nous chantons pour des prunes », « Lancez nous des tomates », « On veut de l’oseille, pas des thunes »,voilà le genre de message, inscrits sur des panneaux, que veulent faire passer les « zadistes-choristes ». L’argent ne se mange pas. Les légumes, de saison, si. Dans l’immédiat, il est question de discuter avec les Nantais, directement concernés par le projet d’aéroport.
Les voilà partis pour quatre heures de chants et d’échanges.
Lacrymo-maracas Aligné, le chœur de la ZAD interpelle le chaland en chanson. Au répertoire : des classiques de la chanson de résistance comme la « Semaine sanglante », hymne de la Commune, « Bella Ciao » ou des détournements de Brassens, Françoise Hardy et Annie Cordy parodiée dans leur chanson phare « Chauuuuud Lacrymo ! » Une référence aux cavalcades de gendarmes mobiles dans la ZAD. Et les zadistes, dont le credo est « rien ne se perd tout se recycle » ne manquent pas d’ironie : ils ont fait des cartouches de grenades vides… des maracas.
Ici, la ZAD est prévue pour le transfert de l’aéroport Atlantique, situé au sud Nantes, sur la commune de Notre-Dame-des-Landes et d’en faire une plateforme internationale.
Les occupants ont détourné l’acronyme en… « Zone A Défendre »