Il est 22 heures. Plusieurs milliers de personnes se sont réunies à Rome pour saluer le nouveau pape. Sur les bancs de Notre-Dame, c'est plus clairsemé. Parmi les 200 croyants présents, une trentaine de jeunes.
« C’est énorme, on devient la génération François » déclare Aliénor en quittant l’église avec ses amies. Elles sont venues de banlieue se retrouver à Notre-Dame pour célébrer l’élection de Jorge Mario Bergoglio, aka François 1er. A l’intérieur, on prie au son de l’orgue et cinq prêtres en soutanes blanches remplissent des coupes en dissertant sur Jésus. En sortant, les jeunes ont les yeux qui brillent et témoignent volontiers. « J’étais trop jeune au moment de l’élection de Benoit XVI, là je le vis vraiment, on a un nouveau leader et ça nous donne confiance. »
Nouvelle Star Dans l’ensemble, la jeunesse semble satisfaite d’avoir un pape jésuite Argentin. « Je pense que c’est une bonne chose, ça montre qu’on a conscience que l’église Européenne n’est plus majoritaire. » Le nouveau chef spirituel semble jouir d’une bonne aura lié à son engagement social auprès des pauvres : « Je suis vachement content que ce soit un jésuite. C’est un ordre enseignant plutôt modéré, pas trop col romain et soutane, et puis ils insistent beaucoup sur les questions économiques et sociales ». No comment sur ses prises de position sur l’homosexualité (un « recul anthropologique ») ou contre l’avortement pour les femmes violées.
Leur ex Sur le pape précédent, les jeunes cathos restent polis mais ne semblent pas emballés. La plupart louent l’humilité de sa renonciation, Charles a « beaucoup de respect pour ce geste d’une modernité sans précédent qui a bouleversé tout le monde. » Mais d’autres osent la critique. Avec ses deux amies qui acquiescent en riant, Christophe se lance : « Je ne l’aimais pas beaucoup, il était trop distant de ses fidèles. Et puis ses prises de positions sur l’avortement ont contribué à donner une mauvaise image de l’église catholique. »
Je suis vachement content que ce soit un jésuite !
Moderne Ils espèrent que le nouveau pape redynamisera une église qui semble un peu moribonde. Tout le monde s’accorde à dire que l’institution doit rentrer dans le 21ème siècle, mais personne ne sait trop comment. Le déclin du christianisme sur le vieux continent, dont la nomination d’un pape argentin est un symptôme, inquiète ces jeunes fidèles. « En Europe, on a quand même un problème. »
Alors que faire ? Pour améliorer l’image de l’église, Mégane propose de «faire de la com’ en restant fidèle à la tradition. » Pour Etienne, venu seul, «il ne faut pas s’attendre à énormément de changement sur les doctrines. Mais s’il insiste moins sur les mœurs et plus sur les questions sociales, ça pourrait mieux passer aux yeux de l’opinion. » Bref, on garde le fond mais on change la forme.
After Alors que Notre-Dame est à moitié vide, Carla s’enthousiasme : «ça réaffirme la foi de voir autant de gens qui se sont réunis pour prier ! » La cérémonie n’est pas très enthousiaste et personne ne s’éternise dehors en sortant. « Demain je bosse assez tôt, je vais rentrer chez moi » déclare Aline, partie avant la fin.
A 22h30, certains veulent continuent la fête. Aliénor, Etienne, Charles, Christophe, Mégane, tous ont prévu d’aller trinquer au salut du nouveau pape. « En période de carême c’est pas très bien de boire, mais Dieu comprendra, c’est un jour d’exception. »
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