Nathalie Arthaud, la candidate de LO pour 2012, faisait mardi sa rentrée politique. Celle qui se dit boudée par des médias « qui défendent les intérêts de la bourgeoisie » est allée à leur rencontre « dans les beaux quartiers ».
Mardi 6 septembre, Paris 8e – « Dans le quartier, j’ai vu des chaussures à 5.000 euros la paire », s’exclame une militante de Lutte Ouvrière. La conférence de presse du parti a lieu à Eurosite, avenue George V, à Paris, près des Champs Élysée. Pas vraiment le terrain de jeu des militants de LO, mais « puisque les journalistes ne se déplacent pas jusqu’à Pantin (siège de Lutte Ouvrière, dans le 93, ndlr), c’est moi qui viens les voir dans les beaux quartiers ». Nathalie Arthaud est en forme ce matin.
Le fric c’est pas chic Dans la salle de conférence, quelques affiches de Lutte Ouvrière recouvrent les murs. Les slogans du parti tentent de faire oublier les lustres brillants et autres tapis rouges. A la table, la camarade Nathalie, 41 ans, est entourée de ses conseillers régionaux. Chemisier violet, sans bijoux ni accessoires de mode, elle se tient droite et sa voix porte :
« Il est évident aujourd’hui que les dirigeants politiques ne maitrisent absolument rien. (…) Il est nécessaire de changer toute l’organisation sociale, de la réorganiser de fond en comble sans les lois du marché et du profit, sur des bases communistes. »
Arlette Girl Nathalie, c’est un peu Arlette Laguiller en plus djeuns. « Nathalie est dans les pas d’Arlette », confie Farida Megdoud, porte-parole de la région Centre. « Elle est tenace et très sincère dans son engagement ». Aux côtés des travailleurs et des travailleuses et pour la première fois candidate à l’élection présidentielle, elle compte bien rendre les coups aux pontes du capitalisme.
Voici les propositions de Nathalie, à côté desquelles le méchant Mélenchon passe pour un petit joueur :
1 No chômage:
« Pour stopper la progression du chômage et pour l’éradiquer, il y a une solution simple : interdire les licenciements collectifs et répartir le travail entre tous sans diminution de salaire ».
2 No hausse des prix
« Une autre exigence que je défendrai pendant la campagne, c’est d’être protégés contre les hausses de prix qui se multiplient. (…) La seule mesure susceptible de protéger le pouvoir d’achat des salariés contre ces hausses des prix est l’indexation automatique des salaires sur les prix. Ce que le mouvement ouvrier appelle traditionnellement “l’échelle mobile des salaires” ».
3 No spéculation
« Je suis partisane de l’expropriation de toutes les banques, de leur unification dans une banque unique contrôlée par la population. C’est la seule façon de s’opposer à ce que l’argent accumulé serve la spéculation et de le diriger vers des investissements productifs utiles à la population ».
Sondages Les chiffres, Nathalie Arthaud s’en fiche, ou presque. Les sondages piteux, moins d’1% d’intention de vote au premier tour, ne l’empêcheront pas de se présenter à l’élection présidentielle. Pour la candidate, « ce ne sont pas les chiffres des sondages, ni ceux de l’élection présidentielle qui vont régler les problèmes des salariés ». La lutte véritable, c’est le militantisme :
« Une fois l’élection passée, les problèmes resteront entiers. Personne ne peut avoir la stupidité de croire que l’élection présidentielle infléchira la crise économique ».
Pour Nathalie Arthaud, 2012 c’est surtout une manière de donner de la voix à ses idées. Cette semaine, elle part faire son tour de France, soit 45 villes traversées pour prêcher la parole trotzkyste. Confiante quant à l’obtention des 500 signatures, la candidate de Lutte Ouvrière ne demande qu’une chose aux camarades journalistes :
« Les parrainages des maires on les aura. Alors n’oubliez pas de me compter dans vos sondages ! »
Puisque les journalistes ne se déplacent pas jusqu’à Pantin, c’est moi qui viens les voir dans les beaux quartiers
Mieux vallait donc se lever tôt et se coucher tard (ou l’inverse) pour espérer entendre Nathalie Arthaud cette semaine.
bqhidden. Je suis partisane de l’expropriation de toutes les banques
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