10/08/2011

Parce que War on the terraces donne envie de tout casser

Les London's Riots en 5 chansons punk

Par Robin D'Angelo

Envie d'être grisé par de riffs brutaux et des paroles appelant à l'émeute ? Si les casseurs de Hackney écoutent sans doute Rick Ross plus Sham 69, un bon groupe punk anglais est un groupe qui a forcément sa chanson d'émeute.

1 War on the terraces – Cockney’s Rejects

Indice de destruction: 100% ! War on the terraces est LA chanson préférée des hooligans britanniques. Sur Youtube les montages mettant en scène les plus belles bastons de stade se comptent par dizaines tandis que John King – le big boss de la littérature hooligan – y fait plusieurs fois référence de son roman culte Football Factory. Une véritable apologie de l’émeute !

L’anecdote Oi ! Les Cockney’s Reject sont surtout connus au Royaume-Uni pour avoir composé l’hymne du club du foot de West Ham « I’m forever blowing bubbles » , presque aussi célèbre outre-manche que le « You’ll never walk alone » qui accompagne l’entrée des joueurs à Liverpool.

L’extrait annonciateur: « So you look out on the terrace / And a smile it breaks your face / Cos soon the younger generation / Will be here to take your place »

Traduction: Alors tu te mets à regarder derrière la tribune / Et un sourire éclaire ton visage / Car bientôt la nouvelle génération / Sera là pour prendre ta place ».

2 White Riot – The Clash

Indice de destruction: 90%. La chanson White Riot appelle la classe moyenne blanche britannique « qui va a l’école » à rejoindre dans la rue « les Noirs qui n’ont aucun problème à lancer des briques ». Le morceau a été écrit par Joe Strummer en marge des émeutes raciales du Carnaval de Notting Hill en 1976 .

L’anecdote faf: La chanson a parfois été interprétée comme un appel à une guerre ethnique à cause de son premier couplet: « Les Noirs ont plein de problèmes, mais ça ne les gène pas de lancer des briques. Les Blancs vont à l’école où on leur apprend à rester assis ». Pourtant il est difficile de taxer Joe Strummer de raciste.

L’extrait annonciateur: « All the power’s in the hands / Of people rich enough to buy it / While we walk the street /Too chicken to even try it ».

Traduction: « Tout le pouvoir est dans les mains / Des gens assez riches pour l’acheter / Tandis que nous marchons dans les rues / Trop poules mouillées pour même essayer »

3 If the kids are united – Sham 69

Indice de destruction: 80%. La chanson If the kids are united appelait dans les années 80 toutes les tribus urbaines de jeunes lads à se réunir pour faire valoir leurs droits. Si la chanson ne fait pas l’apologie de la violence les concerts de Sham 69 étaient musclés.

L’anecdote Oi ! Sham 69 a longtemps été assimilé à un groupe de skinheads d’extrême-droite. Son groupe de fans les plus hardcore, la « Sham Army » a été infiltrée par le National Front dans les années 80 qui utilisera même la chanson pour séduire les jeunes. Le chanteur Jimmy Pursey multiplie depuis cette date les actions anti-racistes pour redorer l’image de son groupe.

L’extrait annonciateur: « I don’t want to be rejected / I don’t want to be denied / Then it’s not my misfortune / That I’ve opened up your eyes »

Traduction: « Je ne veux pas être rejeté / Je ne veux pas être refusé / Ca ce n’est pas mon destin / Je vous ai ouvert les yeux ».

4 Anarchy in the UK – Sex Pistols

Indice de destruction: 50%. Si en 1975, le titre de Johnny Rotten était subversif, en 2011 il est tellement devenu un poncif que le tabloïd Daily Star n’hésite pas à en faire le titre de son édition de mardi. Chez nous c’est France Soir qui n’a manqué de relever la référence .

L’anecdote vétéran: Dans une interview accordée a Beehethecity en décembre 2010 et intitulée « Johnny Rotten prédit l’anarchie au Royaume-Uni en 2011 », le leader des Sex Pistols donnait ses conseils pour réussir une émeute: « Ne jetez pas de pierre sur les policiers. Ils veulent aussi que leurs enfants aillent à l’université. Mais jetez des briques par dessus les cordons de flics vers les batards qui dirigent la police. » L’interview a été réalisée pendant les manifs étudiantes contre l’augmentation des frais d’inscription dans les facs anglaises.

L’extrait annonciateur: « Don’t know what I want but / I know how to get it / I wanna destroy ».

Traduction: « Je ne sais pas ce que je veux / Mais je sais comment l’obtenir / Je veux détruire. »

5 I predict a riot – Kaiser Chiefs

Indice de destruction: 10%. Comparés à leurs illustres aînés, les Kaiser Chiefs font office de puceaux. Les temps ont changé, et en 2011 il est plus crédible de faire du rap que du punk pour appeler à l’émeute. D’ailleurs dans leur chanson, ils prédisent une émeute parce qu’ « un homme en costume leur a volé leur taxi, en disant qu’il était arrivé avant ». Rock’n roll !

L’anecdote bisounours: Les Kaiser Chiefs se sont fait remarqués mardi en participant bénévolement aux brigades citoyennes chargées de nettoyer Londres après les destructions. Trop rongés par la culpabilité sans doute.

L’extrait annonciateur: « A friend of a friend he got beaten / He looked the wrong way at a policeman / Would never of happened to Smeaton / An old leodensian ».

Traduction: « Un ami d’ami s’est fait frappé / Il a mal regardé un policier / Ce ne serait jamais arrivé à Smeaton / Un vieux qui habite Leeds »